Le 5 novembre, au Colisée de Québec, Sébastien Demers effectuera un retour sur le ring après 11 mois d'absence. Pour l'occasion, le boxeur de St-Hyacinthe affrontera l'Américain Allan Green.

Green a participé au tournoi Super six. C'est un boxeur de calibre mondial qui montre une fiche de 30 victoires (20 par K.-O.) et 3 défaites. Ses trois revers n'ont pas été subis contre des pieds de céleri : Edison Miranda, Andre Ward et Glen Johnson! Il est âgé de 32 ans. Et il est surtout reconnu pour sa force de frappe, légèrement au-dessus de la moyenne.

De son côté, Demers s'est fait passer le K.-O. à ses deux dernières sorties, contre Brian Vera en juin (un coup de coude accidentel au 3e round) et face à Renan St-Juste en décembre (trois gauches au visage lors du 2e round). Je me souviens encore de Demers, étendu au sol, les bras en croix. Il lui avait fallu plusieurs secondes pour revenir à lui.

La question que je me pose : est-ce que Demers s'en va à l'abattoir face à Allan Green? Est-ce un défi insurmontable? Encore pire, je me questionne sur sa santé si jamais Green lui passe un autre percutant K.-O.. On ne souhaite jamais d'accident sur le ring. Encore moins lorsqu'il s'agit de l'un des nôtres.

J'adore voir à l'œuvre Demers. Il donne toujours un bon spectacle et c'est un boxeur très charismatique. J'étais présent au club soda de Montréal, lors de son deuxième combat professionnel en 2004. J'avais aussitôt mentionné à Bernard Barré, qui s'occupait du recrutement pour Yvon Michel, que ce jeune-là allait soulever les foules par son style! C'est peut-être pour cette raison que je suis inquiet! Il y a des boxeurs qui nous touchent davantage.

J'en ai discuté avec mon collègue et ami, Jean-Paul Chartrand: « Sébastien donne toujours un bon show… mais je me questionne sur la fragilité de son menton. Montréal a besoin d'un boxeur comme lui, ça serait dommage qu'il doive se retirer à la suite d'une autre défaite cinglante. Mais une victoire pourrait relancer sa carrière! »

Même son de cloche de la part de Russ Anber : « Au point où il est rendu, Demers doit se battre contre de gros noms pour espérer revenir dans les classements. Et il veut toucher de grosses bourses. On peut dire dans son cas que ça passe ou ça casse! »

Anber connaît très bien Demers pour l'avoir vu aussi boxer chez les amateurs. Le réputé entraîneur espère que l'entourage de Demers a bien calculé les risques d'un tel combat.

Demers mis à la porte

Parlant de son entourage, Demers travaille maintenant avec Howard Grant. Un changement majeur, lui qui était associé avec Marc Seyer depuis 16 ans!

Ce divorce professionnel est survenu cet été. Seyer reproche à Demers son manque de loyauté et l'a finalement chassé du gymnase : « J'ai tout fait pour Sébastien! Je l'ai hébergé, je lui ai prêté de l'argent, mais je n'accepte pas ce qui est arrivé entre nous. Il n'a pas été honnête avec moi. » Visiblement, Seyer en a gros sur le cœur et en rajoute : « Comme au hockey, quand ça va mal, c'est toujours de la faute de l'entraîneur! Je me suis rendu le plus loin que j'ai pu avec lui. Je ne lui souhaite pas de malheur face à Allan Green, mais… » L'entraîneur a préféré ne pas compléter sa phrase. Il préfère tourner la page et se concentrer sur son nouveau défi. Il entraîne le jeune Maskoutain Michael Godbois. Ce dernier vient à peine de faire ses débuts professionnels, il a livré quatre combats en 2011.

Nous pourrons donc voir la nouvelle association Demers-Grant le 5 novembre. En espérant un dénouement positif!

Une chose est certaine, les amateurs auront droit à une sous-carte relevée lors de cette soirée. Outre le combat principal mettant en vedettes Lucian Bute et Glen Johnson, aucun amateur ne voudra rater le duel entre Sébastien Gauthier et Steve Molitor. Pier-Olivier Côté sera également en action, il fera face à un boxeur d'expérience : Jorge Luis Teron (fiche de 25-2-1). Ça promet!