Billy Joe Saunders ne vient pas au Québec en vacances
Boxe vendredi, 20 oct. 2017. 15:24 mercredi, 11 déc. 2024. 18:50J’ignore combien d’argent le réseau HBO a déboursé pour sortir Billy Joe Saunders de sa terre natale de Grande-Bretagne, mais on me dit que c’est un gros magot. Le chiffre officiel offert par HBO est inconnu, mais c’est dans les millions de dollars.
Cela peut paraître comme un cadeau de Noël pour Saunders, mais attention… Cela pourrait être un cadeau empoisonné, car l’adversaire est nul autre que David Lemieux, un des plus puissants cogneurs chez les poids moyens actuellement, qui a déjà détenu la couronne IBF suite à son triomphe par décision sur Hassan N’Dam, en juin 2015.
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Vous me direz que Lemieux a conservé cette couronne pendant seulement quatre mois, mais quand il l’a perdue, c’était aux mains de Gennady Golovkin, un des meilleurs, sinon le meilleur pugiliste, « livre pour livre ».
Saunders, qui n’a jamais perdu un combat en 25 matchs, n’accorde aucun respect au Québécois. D’ailleurs, pas plus tard qu’hier, il disait que Lemieux avait bien paru dans ses derniers combats, « mais c’était contre des boxeurs de classe B. Maintenant, il va s’attaquer à un vrai champion ».
Encore pire, il a lancé publiquement : « Je ne veux pas seulement la viande à chien... Je veux le chien au complet... Dès que je l’aurai vaincu, je défierai le gagnant du match entre Gennady Golovkin et Saul Alvarez. »
Lemieux a-t-il des chances de redevenir champion? Pourquoi pas! Il n’est peut-être pas un boxeur aussi classique que Saunders, mais il est un bien meilleur cogneur. Et dans un combat, un bon cogneur a toujours des chances de remporter la victoire.
Un tremplin
C’est drôle à dire, mais Saunders soutient que Lemieux n’est qu’un tremplin en route vers un match de championnat contre « GGG » ou Alvarez et c’est exactement ce que recherche Lemieux, totalement remis de ses malaises à une main et à l’épaule. Il se voit déjà champion. Après Saunders, ce sera donc un défi au gagnant de la revanche entre « GGG » et « Canelo ».
La tâche ne sera pas facile. Saunders n’a jamais perdu un combat au cours de sa carrière. Il a remporté le titre WBO le 19 décembre 2015 contre Andy Lee et il l’a défendu avec succès à deux occasions contre Artur Akavov et Willie Monroe fils.
Contrairement à Lemieux, Saunders est loin d’être un cogneur de puissance. Il a gagné seulement 12 de ses duels par K.-O. Il est sorti victorieux par décision à ses trois derniers combats et il faut remonter aussi loin qu’en juillet 2015 pour trouver une victoire par TKO à sa fiche. Mais attention... Le type qu’il a vaincu par TKO au 4e round est un certain Yoann Bloyer, dont la fiche est de 17-27-2. Vous avez là une bonne idée de la qualité de son adversaire.
En somme, Saunders n’a que trois gros noms à sa liste de victimes. Ce sont Monroe, Lee et Chris Eubank fils. Et c’est de peine et de misère qu’il a vaincu Eubank par décision partagée, Lee, par décision majoritaire, et finalement Monroe par décision unanime.
Inutile de vous dire que la confiance règne chez Lemieux, qui ne se gêne pas dire publiquement qu’il va faire souffrir le champion, car il est déjà en grande forme et prêt à monter sur le ring.
S’il gagne, Lemieux deviendra ainsi le 50e boxeur québécois à remporter la victoire en match de championnat et 10 de ces triomphes se retrouvent à la fiche de Lucian Bute.
Rivas en Californie
Le poids lourd Oscar Rivas, sur qui GYM fonde de grands espoirs, a quitté Montréal en direction de la Californie, où il ira passer des tests médicaux auprès du bureau médical de la Commission athlétique de l’État. On se souviendra qu’en février 2016, Rivas avait raté un test de la Commission à cause d’une blessure à son œil droit, ce qui avait annulé le match qu’il devait livrer contre Gerald Washington.
Depuis ce temps, le Colombien a participé à trois combats, deux à Québec et l’autre à Montréal et il les a tous gagnés. En somme, au cours des 15 derniers mois, Rivas a participé à trois combats, mais seulement cinq rounds de boxe.
Si la Commission de la Californie lui donne le feu vert, Rivas devrait affronter Malik Scott, un vétéran de 37 ans fort d’une fiche de 33-3-1, 12 K.-O. à la mi-décembre. Il a perdu son dernier combat par décision contre Luis Ortiz, mais il a été battu par KO au 1er round contre Deontay Wilder et par TKO au 6e round contre Derek Chisora. Donc, on sait que son menton est vulnérable et que Rivas est un puissant cogneur. Résultat... Une victoire par mise hors de combat lui permettrait de s’approcher enfin d’un match de championnat mondial.
Rivas est sur le point de trouver son nom parmi les meilleurs aspirants chez les lourds. Il deviendrait ainsi le troisième Québécois après Robert Cléroux et Bermane Stiverne à se retrouver parmi les meilleurs gros hommes au monde.
Rivas se dit en excellente santé à la veille de son départ pour la Californie. Il s’est entrainé sérieusement au gymnase de Russ Anber avec des partenaires qu’il a fallu faire venir des États-Unis.
Yvon Michel me racontait que selon son préparateur physique, Marc-André Wilson, Rivas est le type qui présente la meilleure génétique explosive de tous les athlètes avec lesquels il a travaillé.
La Super série mondiale
La division des mal-aimés, les lourds-légers, sera encore en évidence ce samedi à Newark, au New Jersey, alors que le choc des générations se fera entre le Russe Murat Gassiev, 24 ans, et le Polonais Krzystof Wlodarczyk, 36 ans.
Gassiev est en pleine montée et détient la couronne IBF depuis sa victoire par décision partagée sur Denis Lebedev, en décembre dernier. Son titre sera en jeu contre le vétéran de 36 ans, ex-monarque de l’IBF et du WBC des lourds-légers.
Plusieurs connaisseurs prétendent que Gassiev sortira victorieux de ce tournoi. Mais il faut se souvenir que Wlodarczyk est un vieux routier, qui n’a jamais perdu par K.-O. au cours de sa carrière de 57 combats.
Le gagnant de ce match quart de finale sera opposé au Cubain Yunier Dorticos au début de la prochaine année. Dorticos est un autre qui pourrait rafler tous les honneurs. On a qu’à se souvenir de son triomphe rapide en deux rounds contre le Russe Dmitri Kudryashov en tout début de tournoi.
En direct sur RDS
Les vrais amateurs de boxe seront servis à souhait au cours des prochaines semaines, alors que pas moins de quatre galas seront présentés en direct sur les ondes de RDS et RDS2.
Le tout commencera ce samedi à compter de 22 heures, alors que Jezreel Corrales mettra son titre WBA en jeu contre l’Aspirant Alberto Machado.
Le 4 novembre, ce sera au tour de Dmitry Bivol de prendre la vedette en tentant de passer de champion intérimaire de la WBA à vrai champion chez les lourds-légers. Son rival sera Trent Broadhurst et le spectacle débutera à 22 heures.
Le 11 novembre, c’est Artur Beterbiev qui prendra la vedette face à l’Allemand Enrico Kölling. Beterbieiv aura alors la chance de devenir champion mondial de l’IBF, un rêve qu’il caresse depuis sa plus tendre enfance. Ce gala sera présenté à compter de 22 h 30.
Le 25 novembre, c’est l’ex-monarque des mi-lourds, Sergey Kovalev, qui reprend le collier cette fois au Madison Square Garden, de New York. Il sera opposé à Vyacheslav Shabransky. Ce gala sera lui aussi retransmis en direct à compter de 22 h.
Bonne boxe!