Sergey Kovalev n’est pas le meilleur boxeur au monde. Il n’est peut-être pas non plus le meilleur poids mi-lourd, mais comme négociateur, il a le droit à une médaille d’or ou bien une ceinture garnie de diamants.

Après avoir entrepris des négociations avec le clan de Saul « Canelo » Alvarez et les bonzes de DAZN, « Krusher » a pris le risque d’affronter un jeune loup du nom d’Anthony Yarde, même s’il risquait de perdre le plus onéreux contrat de sa carrière s’il avait été vaincu.

Heureusement pour lui, sa valeur marchande est à la hausse ce qui n’arrive pas tous les jours avec un pugiliste de 36 ans.

Il en sera à son troisième combat de l’année quand il montera sur le ring du MGM Grand, de Las Vegas, pour y mettre son titre WBO des mi-lourds à l’enjeu face à « Canelo ».

Ce match sera présenté le 2 novembre prochain et pourrait bien devenir le match de l’année si les deux pugilistes livrent le spectacle que les experts prédisent.

Vulnérable au corps

Kovalev est faible et vulnérable aux attaques au corps. Andre Ward a été le premier à déceler cette défaillance. Plus tard, Eleider Alvarez a fait fi de cette faiblesse au corps et a concentré ses coups à la tête de « Krusher ».  Résultat : Alvarez a ravi la couronne de champion à Kovalev après l’avoir terrassé trois fois au septième engagement avec des coups à la tête.

Loin d’être découragé,  six mois plus tard, Kovalev reprenait sa couronne par décision. Deux des juges avaient remis des cartes de 116-112 en faveur du Russe. L’autre juge, Lisa Giampa n’avait donné aucun round au Colombien.  Sa carte de pointage montrait un score parfait  de 120-108.

Depuis ses deux revers face à Ward en 2016 et e 2017, Kovalev a livré cinq combats et une seule fois il a été vaincu.  Il a vengé cet échec contre Alvarez et a éclipsé Yarde. Il a aussi obtenu des victoires par TKO contre Igor Mikhalin et Vyacheslav Shabransky

C’est donc dire qu’au lieu de se décourager il a repris son titre de champion.

Bourse de 12 millions $

Kovalev est assuré d’une bourse de 12 millions $ pour son match contre « Canelo ». Mais ce n’est pas tout... qu’il gagne ou qu’il perde, Kovalev et ses acolytes ont négocié des petits à côté qui permettront au Russe de jouir d’une retraite dorée, le jour où il décidera d’accrocher ses gants pour de bon.

S’il perd aux mains de Canelo, Kovalev est assuré de deux matchs sur DAZN. S’il gagne, il pourra retourner sur ESPN, là où il a livré ses deux derniers combats.

S’il sort victorieux, on s’attend à ce qu’il défie le vainqueur du duel entre Oleksandr Gvozdyk et Artur Beterbiev. C’est donc dire qu’à ce moment, s’il sortait gagnant,  il coifferait trois couronnes.

Pas si mal pour un Russe, qui est arrivé aux États-Unis il y a une dizaine d’années avec une claque et une bottine et qui a décidé de poursuivre sa vie chez l’Oncle Sam. Mais pour jouir de cette retraite éventuelle, il lui faudra assainir son comportement de tous les jours.

On sait qu’il est présentement sous le coup d’une action en justice qui pèse contre lui à la suite d’une plainte par une femme qu’il aurait agressée lors de l’ouverture  d’un nouveau gymnase à Big Bear, en Californie.

Kovalev a plaidé non coupable à l’accusation de voie de fait. Selon la plaignante, une jeune femme qui gagne sa vie comme mannequin, lui et un ami l’auraient suivi jusqu’à son hôtel. Rendu là, Kovalev l’aurait frappée au visage, lui fracturant le nez.

Poursuite de 8 millions $

La jeune dame a porté sa plainte devant le tribunal et Kovalev a plaidé non coupable à l’accusation. Mais il est tout de même poursuivi pour 8 millions de dollars.

Il y a quelques semaines Kovalev a été expulsé hors d’un avion parce qu’il ennuyait un peu trop une voyageuse. Heureusement pour lui, il n’a pas été arrêté.

Kovalev ne peut continuer à agir ainsi. Il lui faut retrouver son sérieux. Après tout, il n’a que 43 jours, à compter d’aujourd’hui, pour se préparer à livrer le plus important et le plus riche combat de sa carrière.

Une vraie guerre entre l’UFC et DAZN s’annonce pour ce soir-là. Même ESPN met son nez dans la soirée.

Un choix varié

Pendant que Kovalev et « Canelo » se talocheront à qui mieux mieux dans l’aréna du MGM Grand, à Las Vegas, seuls ceux qui achèteront le combat sur DAZN pourront le voir.

Au Madison Square Garden, de New York, l’UFC présentera son gala UFC 244 et la finale mettra aux prises Nate Diaz vs Jorge Masdival. Là aussi, il faudra payer pour voir les gladiateurs à l’œuvre.

Enfin, en Californie, sur ESPN, Miguel Berchelt défendra sa couronne WBC des super-plumes contre son cinquième aspirant, Jason Sosa.

Reteniez bien ce nom

Il ne fait aucun doute que Vasiliy Lomachenko est le meilleur boxeur au monde, « livre pour livres ». Il est le premier choix d’ESPN, de la revue The Ring  et de BoxingScene, pour ne nommer que ceux-là.

Il est le champion de la WBA, du WBC et de la WBO.  Il veut toutes les couronnes. Donc, il a un œil sur Richard Commey, le monarque de l’IBF. Mais attention, il y a un jeune homme, une sorte de prodige du nom de Devin Haney qui s’est hissé au rang des aspirants et qui a grandement épaté la galerie en disposant en 4 rounds de Zaur Abdullaev, jusque-là invaincu,  le 13 septembre dernier.

S’il y a un adversaire capable de mettre un terme aux succès de Loma, c’est bien ce jeune homme.

Pourtant, sa fiche amateur (24-5) est loin d’être parmi les meilleures.  Mais depuis son arrivée dans le monde professionnel, il y a quatre ans,  il montre un record de 23-0, 15 K.-O.).

Retenez bien son nom, car il cherche par tous les moyens à affronter Lomachenko. Il y a une certaine ressemblance dans le style de Haney et avec celui de Loma, sauf que Haney est un meilleur cogneur et est de onze ans son cadet.

Déjà 23 victoires en autant de combats et tout cela à 20 ans. Faut le faire.

Un contrat de 700 millions $

Le Golden Boy vient tout juste de faire signer une prolongation de contrat à un jeune pugiliste de 21 ans du nom de Ryan Garcia (18-0, 15 K.-O.), un poids léger.

Ce dernier est déjà classé 5e et 6e aspirants du WBC et de la WBO, deux titres que détient Lomachenko.

Si vous pensiez avoir tout vu avec le fameux contrat de 365 millions $ de « Canelo » avec DAZN, vous serez certainement estomaqué par les déclarations d’Oscar De La Hoya sur le site TMZ sports.

Pas plus tard que jeudi dernier, De La Hoya prétendait qu’il tentait de négocier un contrat de 700 millions $ pour son protégé Garcia.

C’est assez pour faire rougir de rage « Canelo », la vache à lait de Golden Boy Promotions. Mais encore pire, on peut comprendre la surprise du champion Lomachenko qui n’a jamais vu un tel montant lui être offert, et pourtant, il est reconnu comme le meilleur boxeur au monde, « livre pour livre ».

Adieu Abe

C’est avec regret que j’ai appris le décès d’Abe Pervin, à l’âge de 100 ans et quelques jours.

S’il y a une vie après la vie, Abe est déjà rendu au Paradis avec ses mitaines de boxe et il entraîne les anges.

Je me suis toujours demandé comment un homme aussi doux, aussi calme, un ex-militaire,  pouvait être entraîneur de boxe?

Il me disait qu’il avait participé aux deux dernières guerres mondiales et je le narguais  en lui demandant de quel côté il était?

J’aimais jaser avec lui du temps qu’il se trouvait au Centre Claude-Robillard où il œuvrait bénévolement. C’était un des seuls avec qui je pouvais parler du promoteur Eddie Quinn et des combats de Johnny Greco, de Laurent Dauthuile, de Gaby Ferland, d’Armand Savoie, de René Trudeau, et de Donato Paduano.

Abe est décédé à Toronto, jeudi dernier, mais son service aura lieu à  Montréal ce dimanche à compter de 13 h au Salon Funéraire Paperman et fils, 3888 rue Jean-Talon Ouest. La dépouille sera ensuite transportée au cimetière Baron De Hirsh.

Après les funérailles vers 16 h,  les gens pourront  se rendre au Centre Claude-Robillard pour un dernier hommage en compagnie de celui qui l’a le mieux connu, Stéphan Larouche.

Si vous vous demandez comment il s’y est pris pour vivre jusqu’à 100 ans? La réponse est simple. C’est parce qu’il a fait ce qu’il adorait, avec ceux qu’il aimait le plus.

Repose en paix Abe