Inactif depuis plus d’un an, Simon Kean a pratiquement réussi à se faire oublier depuis qu’il a disputé son dernier combat en février 2020 à Rimouski. Le poids lourd de la Mauricie aurait pu effectuer son retour dans le ring plus tôt, mais il a déterminé qu’il n’était pas entièrement prêt.

Il faut dire que le colosse de six pieds cinq pouces a pris une importante décision au début de la pandémie en quittant le Club de boxe performance de Trois-Rivières pour s’établir à Montréal et s’entraîner sous la supervision de Vincent Auclair, qui fait partie de l’entourage de Marc Ramsay.

Même s’il demeure un athlète extrêmement polarisant, Kean (19-1, 18 K.-O.) est apparu serein comme jamais pendant la visioconférence qui visait à faire notamment la promotion de son duel contre l’Albertain Stan Surmacz qui sera tenu le 17 avril prochain au Centre Vidéotron à Québec.

Objet de vives critiques depuis qu’il s’est fait passer le knock-out par Dillon Carman en octobre 2018, Kean n’a jamais réussi à effacer les doutes qui subsistaient même s’il est parvenu à venger ce revers en arrêtant l’Ontarien au troisième round en juin 2019 devant les siens à Shawinigan.

Avec le recul, Kean admet qu’il n’était pas au meilleur de sa forme – autant physique que mentale – pour faire taire toutes les critiques. Aujourd’hui, il est plus que prêt à tourner la page et entrevoit même l’avenir avec optimisme grâce à un nouveau contrat à long terme en poche.

« Quand je m’entraînais au Club de boxe performance, c’est comme si j’étais dans mes vieilles pantoufles, a reconnu Kean mardi midi. Je ne veux pas revenir sur mon passé et je ne suis pas du genre à passer par les médias pour passer mes messages, mais j’ai toujours été quelqu’un de dévoué et acharné à l’entraînement. Habituellement, ce sont les coachs qui me mettent dehors! »

« Mais j’ai fini par ne plus avoir d’engouement pour le gym et à ne plus avoir de fun à y aller. J’ai même pensé que je n’aimais plus du tout la boxe. Pendant chaque camp, j’étais dans ma tête et marabout. Sauf que ce n’était pas ça... on avait juste des visions complètement différentes. »

À Montréal, le poids lourd a rapidement retrouvé le goût à la boxe aux côtés d’Auclair, un jeune entraîneur reconnu pour être un excellent pédagogue. Les deux hommes n’ont pas compté les heures et ont profité des douze derniers mois pour travailler sur de grands principes de base.

« Je dois accorder beaucoup de mérite à mon entraîneur, qui travaille comme un acharné avec moi, a souligné Kean. Nous partons du gymnase quand j’ai vraiment assimilé les choses. Il y a une bonne cohésion avec Vincent. Je peux dire que j’ai retrouvé la joie de m’entraîner. C’est exactement dans des conditions comme celles-là qu’un athlète excelle et qu’il peut apprendre. »

Deux fois plutôt qu’une, Kean et Auclair ont convenu qu’il était préférable de reporter le duel prévu contre Surmacz (12-1, 7 K.-O.) afin de ne pas plomber tout le cheminement effectué. Pour le boxeur, il s’agit d’une preuve irréfutable qu’il prend cet affrontement extrêmement au sérieux.

« Mon adversaire pense que je m’attends à un combat facile, mais ce n’est pas vrai, parce que je ne l’aurais pas annulé deux fois, a précisé Kean. C’est une victoire dont j’ai besoin et on ne laisse rien au hasard. Tout ce qui compte, c’est la victoire. Je ne pense pas à une éventuelle défaite. »

« La longue pause qu’on a eue, je n’en retiens que du positif. Je ne suis pas le type d’athlète qui assimile rapidement et j’ai besoin de répétitions. Avec un nouvel entraîneur et une nouvelle technique, on a eu plus de temps. On veut bâtir à long terme pour avoir une longue progression. »

« On a travaillé sur les trucs de base... les choses fondamentales qui vont me permettre de progresser : ma défense, ma garde, mon équilibre, ma stabilité, mes déplacements, etc. On a mis l’accent là-dessus. En gymnase, ça va bien, mais c’est le temps de l’appliquer en combat. »

Kean aura ainsi une occasion en or de démontrer toute l’étendue du travail accompli contre un rival normalement à sa portée. D’ici à ce qu’un défi de taille se présente à lui, il s’en remet à sa nouvelle équipe en qui il a totalement confiance pour lui permettre d’atteindre ses objectifs. Mais avant de voir trop loin, il devra prouver qu’il est trop fort pour un boxeur comme Surmacz.