MONTRÉAL - Simon Kean espérait de tout cœur franchir une nouvelle étape dans sa carrière en croisant le fer avec un boxeur de la trempe de Marcelo Luiz Nascimento et c’est ce qu’il a réussi.

Le poids lourd de Trois-Rivières a passé le knock-out au Brésilien 59 secondes après le début du 5e round, samedi soir à l’Olympia de Montréal, en finale d’un gala de la série « Fight Club »d’Eye of the Tiger Management et InterBox pour ainsi devenir champion intercontinental de l’IBO.

Kean (10-0, 9 K.-O.) a ébranlé Nascimento (23-15) avec un court et puissant crochet de gauche au menton avant de se ruer sur son adversaire qui s’était déplacé vers lui des coins neutres pour lui asséner plusieurs autres frappes. L’action s’est ensuite poursuivie dans le coin opposé et le Québécois a terminé le travail en faisant très lourdement chuter le Brésilien sur le canevas.

« C’est un bel accomplissement, je suis content. J’ai eu du plaisir ce soir. C’était vraiment une belle soirée, s’est réjoui Kean en mêlée de presse après son gain, son 10e en autant de combats.

Nettement plus expérimenté que le favori de la foule, Nascimento avait pourtant commencé le duel en force en parvenant à toucher Kean avec une droite dès les premiers instants du premier round. Ce dernier a toutefois su esquiver les larges coups de son rival pour reprendre ses sens.

Il a ensuite réussi à le pincer solidement avec une gauche et avec au moins deux autres coups. La joue droite tuméfiée de Nascimento témoignait d’ailleurs à elle seule de la force de la réplique.

« Je commence toujours mes combats tranquillement et ce n’est pas grave si je ne touche pas mon adversaire, mais c’est grave si je reçois des coups, a expliqué Kean. Au premier round, je me suis posé quelques questions, mais je me suis ajusté. Au début, j’étais un peu embêté.

« Il se plaçait loin sur sa jambe arrière et il avait de grands bras. J’avais de la difficulté à placer mon jab. Ça fait 12 ans que je boxe et ça fait 12 ans que je suis habitué à mon jab. J’ai fini par réussir à le placer, mais il avait dû voir sur Internet que c’était une de mes grandes forces. »

Grâce à sa main avant, Kean est parvenu à enregistrer une chute au tapis au début du deuxième round, même si Nascimento a donné l’impression d’avoir glissé plus qu’autre chose. À la reprise des hostilités, le Trifluvien a atteint le Brésilien d’une gauche et d’une droite au visage avant de l’obliger à poser un genou au sol après lui avoir envoyé un crochet de gauche parfait au corps.

Mais comme le coup a été lancé au même moment où la cloche annonçant la fin du round se faisant entendre, l’arbitre Steve St-Germain a jugé que Nascimento ne méritait pas de compte.

« Je l’ai touché et il a glissé en même temps. Mais honnêtement, je ne pense pas l’avoir ébranlé plus qu’il ne le faut, a avoué Kean au sujet de la première chute. J’ai lancé le coup avant la cloche et il est tombé par la suite. J’aurais vraiment dû envoyer mon coup beaucoup plus tôt!

Parfaitement en contrôle de la situation, Kean s’est ensuite assuré de ne pas forcer les choses en se fiant continuellement à son jab et en l’appuyant parfois avec sa main arrière pour marquer des points. Il s’est aussi concentré à parer les longues frappes télégraphiées de son adversaire.

« Enfin ma première ceinture! »

Sa patience a rapidement rapporté, puisqu’une droite au corps de Nascimento au quatrième round a refroidi les ardeurs du Brésilien et Kean a ultimement manqué de temps pour le finir. Ce n’était que partie remise, car il n’a mis qu’une minute pour l’achever au cinquième round.

Fort de son premier titre mineur, le Québécois espère maintenant en venir au coup avec Adam Braidwood, un boxeur de la Colombie-Britannique qui a arrêté Éric Martel-Bahoéli en février dernier à Québec. Kean et Braidwood se tirent la pipe sur les réseaux sociaux depuis ce temps.

« Il n’arrête pas de m’achaler. On lui fait des offres, mais il ne veut pas signer le contrat, a dit Kean. Braidwood, tab…, c’est le temps de faire un homme de toi et de venir te battre avec moi. Je t’attends! »