MONTRÉAL – Partout où il est passé, Steve Bossé a toujours eu à convaincre les amateurs que le prochain projet qu’il amorçait était sérieux et qu’il serait éventuellement couronné de succès.

 

Après s’être établi comme l’un des plus populaires bagarreurs de la Ligue nord-américaine de hockey et être devenu l’un des rares combattants québécois à accéder à l’UFC, « The Boss » ambitionne maintenant de marquer la longue histoire de la boxe professionnelle québécoise.

 

Encore une fois, plusieurs doutent de sa capacité à atteindre les plus hauts sommets d’un sport qu’il n’a que très peu pratiqué dans les rangs amateurs. Mais comme cela avait été le cas dans le passé, Bossé se nourrit des critiques à son endroit et entend faire mentir les sceptiques un à un.

 

« J’ai toujours carburé à ça, a avoué candidement Bossé en marge de la conférence de presse faisait la promotion du premier combat qu’il disputera en finale d’un gala de la série Chrono Aviation de Groupe Yvon Michel le 15 février prochain au Cabaret du Casino de Montréal.

 

« Quand je suis arrivé dans la Ligue nord-américaine, tout le monde disait que je n’avais pas ma place là, que je n’avais pas le talent requis et je suis devenu l’un des meilleurs [bagarreurs], étape par étape. Quand je suis arrivé dans les arts martiaux mixtes, ç’a été la même chose.

 

« Plusieurs me boudaient parce que j’avais avec une certaine popularité et des commanditaires. Certains avaient travaillé fort et ils n’aimaient pas ça. J’ai dérangé, mais j’ai fait ma place et tous ces gens sont ensuite devenus mes amis. En boxe, je sais que je vais déranger, car j’arrive d’un autre milieu, sauf que c’est à moi de faire le travail en prouvant que je suis capable de boxer. »

 

Il n’y a pas de doute que la présence de Bossé dérange et suscite les railleries, d’autant plus qu’il a évoqué les noms de Jean Pascal, Lucian Bute, Bernard Hopkins et Roy Jones fils il y a deux mois lors de l’annonce de son association avec Groupe Yvon Michel. En lieu et place de l’une de ses anciennes gloires du passé, il affrontera un faire-valoir bolivien du nom de Julio Cuellar Cabrera.

 

« C’est sûr qu’il y a un peu de déception, car on était en négociations avec Jones et c’était presque fait à ce qu’on m’a dit, a mentionné l’athlète de Saint-Jean-sur-Richelieu. Ç’aurait été incroyable pour moi d’affronter une légende comme Jones [à mes débuts professionnels]. »

 

« Nous avons discuté avec Jones jusqu’à tout récemment, a confirmé le promoteur Yvon Michel. Une des raisons pour lesquelles il a finalement décidé qu’il ne remonterait pas sur le ring après le 8 février, c’est que HBO était prêt à lui donner le même montant que nous lui offrions pour qu’il arrête de boxer. Bref, il va arrêter de boxer parce que c’est la volonté de son employeur.

 

« C’est certain que nous aurions voulu un combat dans un grand amphithéâtre contre un adversaire de renom pour les débuts de Steve, mais c’est un mal pour un bien parce qu’il va pouvoir s’adapter à la boxe professionnelle et nous allons connaître la réponse du public. »

 

Mais Bossé ne désespère pas et croit que tôt ou tard, quelqu’un répondra à l’appel. Et cela pourrait même être à son avantage, étant donné que cela lui permet de parfaire ses habiletés.

 

« Avec tout le bagage et l’expérience qu’Yvon a, il va trouver d’autres adversaires qui vont être aussi agréables et spectaculaires à affronter, a expliqué l’athlète âgé de 36 ans. Entre autres, je pense que Pascal ne finira pas sa carrière comme ça. Il ne peut pas prendre sa retraite en Floride dans un combat aussi loin et pas payant. On va laisser les choses aller, mais je suis pas mal certain qu’on va le revoir dans le ring, même si ce n’est pas contre moi. Ça, c’est officiel.

 

« Il faut savoir que je ne m’en vais pas là juste pour l’argent et faire un flop d’un ou deux combats. Je m’en vais là parce que j’ai confiance de faire de quoi de bien. Avec le cheminement que j’ai, c’est vraiment le troisième chapitre qui commence. Je veux marquer l’histoire. »