MONTRÉAL - Adonis Stevenson n'a eu aucune difficulté à respecter la limite de 168 livres, mais il en a cependant eu un peu plus à garder son calme.

Stevenson et Jesus Gonzales se sont retrouvés pour une dernière fois avant leur combat de samedi soir pour la position de deuxième aspirant au titre des poids super-moyens de la IBF, vendredi après-midi au Centre Bell, et ont ajouté un chapitre de plus à l'histoire de haine qu'ils écrivent depuis le début de la semaine.

Les deux boxeurs se sont échangé des mots doux d'amour pendant la prise de la photo officielle et comme cela avait été le cas deux jours plus tôt lors de la conférence de presse, ils ont été séparés avant que les choses ne commencent à s'envenimer.

« Je suis enragé », a lancé Stevenson, qui n'a toujours pas digéré que son adversaire l'accuse faussement d'avoir été emprisonné pour des actes criminels commis sur des victimes d'âge mineur. « J'ai même contacté mon avocat et il y aura des poursuites. »

Même si cela ne paraît pas au premier abord, Stevenson (16-1, 13 K.-O) assure qu'il est en paix avec lui-même et qu'il préfère regarder devant plutôt que derrière.

« J'ai vécu beaucoup d'épreuves dans ma vie et depuis, j'essaie de donner l'exemple », a ajouté le pugiliste longueuillois. « Je suis allé en prison et en centre d'accueil. Je suis content de m'être sorti de ça. »

Comme il fallait s'y attendre, Gonzales (27-1, 14 K.-O.) a réservé une petite surprise à son adversaire en se présentant à la pesée avec sa veste du Kronk Gym obtenue il y a une dizaine d'années lorsqu'il s'entraînait là-bas. Il s'agissait évidemment d'un pied de nez à Stevenson, puisque ce dernier s'est préparé au mythique endroit.

« Je suis un original », a concédé celui qui a fait osciller la balance à 167,4 livres. « Si tout va comme je le souhaite, je devrais l'emporter par knock-out au sixième round. »

Le Québécois a quant à lui affiché un poids de 165,5 livres, précisant qu'il voulait se garder une certaine marge de manœuvre pour la deuxième pesée qui sera effectuée samedi matin.

Alvarez paie le prix du chantage de Griffin

Eleider Alvarez a quant à lui eu droit à toute une surprise, alors que son combat prévu pour le titre latino des mi-lourds du WBC contre l'Américain Otis Griffin a été annulé.

Griffin a refusé de signer son contrat après que de nouvelles demandes de dernière minute eurent été rejetées par le promoteur Yvon Michel.

« Nous avions fait des concessions en acceptant que deux des trois juges soient américains, mais le clan Griffin a ensuite exigé une meilleure bourse », a expliqué Michel. « Je me suis dit que ce n'était pas vrai que j'allais me faire arnaquer ici. »

« C'est très dommage pour Eleider, car il s'était préparé adéquatement. Mais nous ne pouvons pas laisser quelqu'un agir comme cela et se plier aux menaces. »

Alvarez était sans mots lorsqu'il a appris la nouvelle, réalisant immédiatement que la chance d'affronter un adversaire qui possède une certaine notoriété venait de lui glisser entre les doigts.

Ainsi, le combat entre le mi-moyen Dierry Jean (20-0, 13 K.-O.) et le Britannique Ryan Barrett (25-9-3, 5 K.-O.) sera présenté en demi-finale.