Cette semaine ce n’est pas le temps d’aller déranger Adonis Stevenson. Il a été abstinent de sexe pendant deux mois, or, il a droit à sa quiétude et le repos du guerrier. Mais la semaine prochaine, ce sera travail comme d’habitude. C’est-à-dire au gymnase et entrainement sérieux tous les jours.

« Superman est un peu comme Bernard Hopkins, soutient Yvon Michel. Il s’entraine continuellement, qu’il ait ou non un combat en vue. »

Parlons-en d’un combat en vue. Souvenez-vous ce fameux soir au Centre Bell, après avoir festoyé sur le ring pendant que Chad Dawson tentait de reprendre ses esprits, il a crié à pleins poumons pour le compte de la télévision que son prochain rival serait bel et bien Bernard Hopkins.

Toutefois en se rendant à son vestiaire, il a passé devant la table de travail d’Andre Ward, alors analyste pour le compte de HBO et il lui a lancé d’un trait : « You,re next ! » (Tu es le suivant.)

J’ai demandé à Yvon Michel lequel des deux Adonis préférait. Il a été muet comme une carpe. Ce que j’ai pu apprendre, c’est que le président de GYM se rend à New York la semaine prochaine pour y rencontrer les dirigeants de HBO et de Showtime.

« Le plus offrant télédiffusera le prochain combat d’Adonis », m’a-t-il confié. « Si je ne peux pas obtenir d’entente, notre poulain se battra en septembre à Montréal, avec la télé payante ou pas ».

Mais contre qui?

Sans télé payante, oubliez Hopkins et Ward.

UN COMBAT EN VUE

C’est bien beau de parler d’un affrontement contre Hopkins, mais il n’y a rien de moins de certain. Le Mathusalem de la boxe doit défendre sa couronne IBF des mi-lourds le 13 juillet prochain à Brooklyn contre Karo Murat, le deuxième aspirant à sa couronne.

Murat est un Arménien qui vit en Allemagne et qui n’a subi qu’un seul revers contre 25 triomphes depuis qu’il œuvre chez les pros. Sa seule défaite est survenue le 10 septembre derniers par TKO/10 aux mains de Nathan Cleverly.

Pour Stevenson, un affrontement contre Hopkins pourrait le rendre riche à millions. S’il parvenait à passer le KO au vieux champion, chose qui n’est jamais arrivée dans la carrière de Hopkins, le nom d’Adonis serait inscrit à tout jamais dans les annales de la boxe professionnelle. Disons que ce serait la consécration de son ultime force de frappe.

CONTRE WARD CE SERA DEUX COMBATS

Stevenson aimerait bien à faire face à Andre Ward, reconnu comme le deuxième meilleur boxeur au monde livre pour livre après Floyd Mayweather mais son clan est à négocier un combat revanche avec Carl Froch.

Certes, Ward est un super boxeur et il mérite amplement le titre du meilleur pugiliste de sa catégorie. Mais Yvon Michel n’est pas prêt à tout lui offrir sur un plateau d’argent.

« Adonis voudrait affronter Ward, or, j’ai mis mes conditions, soutient le président de Gym. Ce serait un affrontement à 168 livres face à Ward, chez lui aux États-Unis, à condition qu’il s’engage à livrer un combat revanche à Montréal à 175 livres. C’est de cela que je vais discuter la semaine prochaine à New York avec les dirigeants de Showtime et HBO. Je sais que les deux réseaux sont intéressés aux services d’Adonis. Or, je vais aller au plus offrant. »

QUI EST TONY BELLEW

Si jamais la télé payante n’acceptait pas de présenter Adonis en septembre prochain, GYM pourrait toujours se rabattre sur le premier aspirant à la couronne de Superman, un Britannique du nom de Tony Bellew.

Bellew est ce genre de type qui lance des défis à tout le monde, mais dont les prouesses laissent à désirer. Son dernier KO a été enregistré contre Edison Miranda, et il lui a fallu neuf rounds pour venir à bout de lui.

Par contre, il a perdu une décision très serrée (117/112- 144/114- et 116/113 face à Nathan Cleverly en octobre 2011.

Faute de pouvoir se mesurer à son compatriote Carl Froch, il offre ses services au clan de Stevenson et qui sait… Peut-être en septembre?

UN DE CES JOURS

Cela fait drôle de chercher ailleurs, quand on a trois aspirants logiques à Montréal, dont deux sont des ex-champions. Ce sont Jean Pascal, Lucian Bute et n’oubliez surtout pas le nom du Colombien Eleider Alvarez.

Yvon Michel est catégorique. « Si Eleider n’était pas dans la même équipe qu’Adonis, je songerais à organiser un combat entre les deux. Qui sait… peut-être un jour? »

Et ce jour n’est peut-être pas si loin car dès le 5 juillet prochain, à Hartford, au Connecticutt, Alvarez fera les frais de la finale télévisée de ESPN face à Allan Green. Une victoire convaincante et l’usine à rumeurs va se mettre en marche.

PAS POUR LE MOMENT

Pascal et Bute ne sont pas des rivaux possibles pour Stevenson à ce moment-ci. Les deux devraient s’affronter en décembre ou bien en janvier prochain. Mais par la suite, attendez-vous à du brasse-camarades, surtout si Bute devait l’emporter.

LA POPULARITÉ

La popularité d’Adonis sort vraiment de l’ordinaire depuis son triomphe clair sur Chad Dawson. Le lendemain de sa victoire, il avait reçu pas moins de 1 500 courriels et autour de 550 messages textos. Tout cela durant la nuit. Or, si vous n’avez pas encore reçu de réponse de sa part, dites-vous bien que c’est parce qu’il a été tout simplement débordé.

Pour avoir une meilleure idée des rivaux potentiels d’Adonis, vous n’avez qu’à jeter un coup d’œil sur la liste des aspirants chez les super-moyens et chez les mi-lourds. Mais gardez en tête les noms de Bernard Hopkins, Andre Ward, Tony Bellew, Nathan Cleverly, Tavoris Cloud, Carl Froch et Mikkel Kessler.

MATIÈRE À RÉFLEXION

Suite aux nombreux blogueurs qui ont bien voulu répondre à nos articles concernant le fameux coup de poing d’Adonis Stevenson, quelques-uns d’entre eux ont prétendu qu’il s’agissait d’un lucky punch

J’en ai fait part à Yvon Michel et sans hésiter, il a répondu: « Si tel est le cas, cela fait 18 lucky punchs qu’il a lancés, car il a gagné 18 de ses 21 combats par KO. »

En terminant, permettez-moi d’offrir mes meilleurs vœux de succès de bonheur et longue vie à Lucian Bute, qui se marie cette fin de semaine en Roumanie.

Bonne boxe