Stevenson veut régler ses comptes
Boxe jeudi, 21 mars 2013. 14:41 samedi, 14 déc. 2024. 15:33MONTRÉAL - Même s’il a clairement été invité à un dîner de cons par Adonis Stevenson, Darnell Boone entend de nouveau prouver que ce n’est pas de lui que les gens riront à la fin de la soirée.
Les deux boxeurs s’affronteront en finale du quatrième gala de la saison de la série « Rapides et Dangereux » du Groupe Yvon Michel, vendredi au Centre Bell, pour la deuxième fois en l’espace de près de trois ans.
Lors de leur première rencontre au mois d’avril 2010 au Maryland, Boone (19-20-3, 8 K.-O.) avait surpris Stevenson (19-1, 16 K.-O.), alors sous contrat avec un promoteur américain, en lui infligeant sa première et seule défaite depuis le début de sa carrière.
En attendant son combat contre le champion des poids mi-lourds du WBC Chad Dawson prévu le 8 juin prochain au Centre Bell, Stevenson tenait absolument à effacer cette vilaine tache à son dossier, mais encore plus ce douloureux souvenir qui hante ses pensées depuis. Sauf que Boone n’en a rien à faire des doléances de son adversaire et entend bien lui rappeler le passé.
« Il a accusé l’arbitre d’avoir arrêté notre premier duel trop tôt, mais ce ne sont que des excuses », a lancé l’Américain après la pesée tenue jeudi après-midi au Centre Bell. « Et je sais de quoi je parle! J’ai déjà perdu, et quand tu as perdu, et bien tu as perdu... »
Stevenson a beau s’être hissé au rang de meilleur aspirant mondial chez les super-moyens depuis leur premier face à face, Bonne n’est guère impressionné par ses récents exploits. Il voit toujours le même boxeur qu’il a vaincu par knock-out technique au deuxième round.
« Il se bat exactement de la même façon qu’avant », a déploré Boone. « J’imagine qu’il sera encore plus agressif que la première fois. Je vois tout dans son jeu. »
« Oui il a affronté et battu plusieurs gars depuis, mais il ne s’est jamais plus mesuré à des gars comme moi. »
Le pugiliste d’Atlanta avance même que l’entraîneur de Stevenson, Javon « Sugar » Hill se trompe en croyant que le choc de vendredi soir n’en est un qu’un préparatoire afin de se délier les jambes avant de croiser le fer avec Dawson.
« J’ai eu un bon camp avec de nouveaux entraîneurs et de nouveaux exercices », a prévenu Boone. « Ils m’ont aidé à travailler des choses que j’avais finies par oublier au fil du temps. Vous avez devant vous le Darnell Boone le plus dangereux que vous n’avez jamais vu. »
Faisant remarquer que son adversaire avait perdu cinq de ses huit derniers combats, Stevenson a répété qu’il avait énormément changé depuis le temps.
« Je sais qu’il s’est entraîné fort, mais moi aussi », a répliqué le Longueuillois. « Je n’ai pas regardé notre premier duel, mais je l’ai visualisé. J’avais trouvé ça trop facile dans le premier round et je me suis fait jouer un tour dans le deuxième. Maintenant, j’ai un meilleur équilibre et je connais mieux mes distances. Ça va faire toute une différence. »
« Il y a des erreurs que je ne répéterai pas. Je veux le knock-out, sauf que je vais prendre mon temps. Dans le fond, il va essayer de survivre et va finir par tomber tout seul. »
Une nouvelle limite
Après avoir initialement refusé de renégocier la limite de 168 livres qui figurait au contrat du combat, Boone a finalement accepté de hausser cette dernière à 173 livres.
Stevenson n’aura ainsi pas à verser 20 pour cent de sa bourse, mais ce dernier a néanmoins été compensé monétairement, ce qui explique sa volte-face.
« Au début j’étais censé me battre pour une ceinture et d’apprendre ça, ç’a été comme recevoir une claque au visage, mais c’est ça qui est ça », a expliqué Boone. « J’avais rêvé toute ma vie d’avoir la chance de me battre pour une ceinture et je l’avais enfin obtenue... »
« Mais ce sont eux les plus gros promoteurs et ils possèdent l’argent, alors ils peuvent faire ce qu’ils veulent. »
Au final, les deux boxeurs ont facilement respecté la nouvelle limite de 173 livres, Stevenson affichant un poids de 171,8 livres et Boone un de 170,8 livres.
Eleider Alvarez (11-0, 7 K.-O.) et Nicholson Poulard (19-3, 9 K.-O.), qui s’affronteront en demi-finale, dans un duel d’unification nord-américain des mi-lourds ont également tous deux joué dans les règles, alors qu’ils ont fait osciller le pèse-personne à 174, 6 livres et 173,8 livres respectivement.
Dans les autres combats présentés en sous-carte, le lourd montréalais Didier Bence (7-0, 2 K.-O.) se mesurera à l’Américain Jonte Willis (9-4-1, 3 K.-O.), le coq ontarien Marc Pagcaliwangan (3-0, 3 K.-O.) croisera le fer avec le Dominicain Jose Adan Fernandez (2-0), le super-mi-moyen québécois Sébastien Bouchard (4-0, 2 K.-O.) se battra contre le Polonais Adam Grabiec (3-6), le super-mi-moyen montréalais Mian Hussain (4-0, 3 K.-O.) affrontera le Dominicain Basilo Silva (11-6, 9 K.-O.) et le lourd britannique Hughie Fury effectuera ses débuts professionnels face au Québécois David Whittom (11-19-1, 7 K.-O.).