Alors que des millions de personnes sont en attente du fameux combat d’exhibition entre Floyd Mayweather et Conor McGregor, le 26 août prochain,  la vraie boxe suit son cours normal. Et c’est Terence Crawford  qui sera le dernier combattant de renom à monter sur un ring carré entouré de câbles avant l’affrontement entre un boxeur et un artiste des arts martiaux mixtes.

Terence Crawford est un bon, même un  très bon pugiliste. Il présente une fiche de 31 victoires contre aucun revers et 22 de ses victimes n’ont jamais vu la fin de leur combat. 

Il est double champion des super-légers WBC et WBO. Il est classé quatrième chez les meilleurs boxeurs livre pour livre, et pourtant, il manque quelque chose. Et justement ce petit quelque chose ne lui permet pas de se faire valoir sur les réseaux payants de la télévision.

J’ai bien hâte de le voir à l’œuvre samedi soir contre le monarque de la WBA et de l’IBF, Julius Indongo, un autre champion invaincu en 22 combats.

Pour le moment, Crawford est favori à 10 contre 1 pour coiffer les quatre couronnes. Malgré tout, plusieurs prétendent qu’il s’agit là du plus dur combat de sa carrière.

Indongo est un très bon boxeur, mais attention…! Il a battu seulement deux pugilistes de réputation mondiale. Il s’agit de Ricky Burns et d’Eduard Troyanovsky. 

Deux triomphes d’importance

C’est justement ce triomphe par K.-O. technique au 1er round sur Troyanovsky qui lui a permis de se faire connaitre et finalement d’aller défier Crawford dans son patelin de Lincoln, au Nebraska.

Il  y a un an, Crawford ne connaissait même pas le nom de Julius Indongo. Il a fallu que ce dernier batte facilement Troyanovsky pour  que le populaire boxeur d’Omaha lorgne de son côté.

Le problème avec Crawford, c’est qu’on dirait qu’il ne donne jamais une pleine mesure. Il en fait juste assez pour gagner sans tellement se soucier du  spectacle qu’il offre à ses partisans. C’est surtout pour cette raison qu’on ne le voit pas à la télé payante.

Pourtant, ce n’est pas l’expérience qui manque. Depuis le début de sa carrière professionnelle en 2008, après avoir subi deux revers aux essais olympiques contre Sadam Ali et Miguel Gonzalez, Bud, comme l’appellent  les intimes n’a plus jamais subi un revers chez les pros.

Un grand voyageur

De ses 31 combats, 17 ont été livrés dans des villes différentes des États-Unis et un pays étranger. Ce qui est tout le contraire d’Indongo qui a combattu dans 20 de ses 22 triomphes devant les siens.

Indongo a remporté le titre IBF des super-légers à Moscou contre Troyanovski, en décembre 2016 et il a gagné le titre WBA quatre mois plus tard contre Ricky Burns, à Glasgow, en Écosse.

À quelques heures du combat, Crawford  est favori à 10 contre 1 pour ajouter deux nouvelles couronnes à son palmarès. Ensuite, il lui faudra peut-être envisager une carrière chez les mi-moyens, car il a vaincu à peu près tous les meilleurs chez les super-légers. Jusqu’ici, il a conservé une fiche de 9-0 en matchs de championnat .

Indongo, qui boxera aux États-Unis pour la première fois de sa carrière, est un ex-olympien qui avait représenté la Namibie aux Jeux olympiques de Beijing, en Chine. Il avait été éliminé dès la première ronde par l’Australien Anthony Little.

Celui qui sortira victorieux sera le premier depuis Jermain Taylor, il y a 12 ans, à coiffer les quatre couronnes WBC, WBA, IBF et  WBO.

Crawford aura 30 ans le 28 septembre prochain, donc il est temps pour lui de se décider. Rester chez les super-légers et trôner en roi en se contentant de bourses ordinaires, ou bien graduer chez les mi-moyens et mettre la main sur le gros lot en défiant des adversaires tels Manny Pacquiao, Keith Thurman,  Errol Spence, Kell Brook ou  encore Shawn Porter.

C’est le réseau ESPN qui télédiffusera le combat samedi soir, en direct du Pinnacle Bank Arena, à Lincoln, au Nebraska. Ce sera le troisième combat d’importance transmis par ESPN, après ceux de Manny Pacquiao vs Jeff Horn, et Vasil Lomachenko vs Miguel Marriaga.

L’affrontement entre le Pacman et Horn avait attiré pas moins de 3,1 millions de téléspectateurs avec une pointe à 4,4 millions. Celui entre Lomachenko et Marriaga n’a pas fait aussi bien avec seulement 728,000 téléspectateurs.

À surveiller… Gvozdyk!

Outre Crawford c. Indongo, ce samedi soir, on verra aussi à l’œuvre Oleksandr Gvozdyk, Nicholas Walters, Mike Alvarado, Dillian Whyte, Bryan Jennings et Shakur Stevenson.

Gvozdyk est un boxeur qui nous intéresse au Québec puisqu’il fait carrière chez les mi-lourds et qui sait…? Peut-être un jour, le verra-t-on face à Adonis Stevenson, où il se retrouve au deuxième rang des aspirants de la WBC, juste derrière Eleider Alvarez.

Après avoir gagné la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Londres, en 2012, il a entrepris une carrière professionnelle qui reste toujours sans tache après 13 combats.

Gvozdyk est reconnu comme un bon boxeur, un pugiliste de puissance. De ses 13 triomphes, 11 sont le fruit de K.-O. Il vient de coller sept mises hors de combat de suite et en compte neuf au cours de ses dix derniers gains.

Il ne devrait pas avoir de difficultés à conserver sa fiche vierge et espérer un jour se battre en match de championnat. Si ce n’est pas Adonis Stevenson, il pourrait peut-être se mesurer à Andre Ward.  

Cette fois, Gvozdyk défendra sa couronne NABF des mi-lourds face à Craig Baker, un boxeur de 17-1-0 (13 K.-O.) dont la seule défaite remonte au 23 mai 2015 alors qu’il avait été battu par K.-O. technique au 3e round.

Depuis le premier revers de sa carrière, il y a plus de deux ans, Baker n’a livré qu’un seul combat qu’il a gagné par K.-O. technique au 8e round contre Steve Lovett, il y a maintenant 14 mois.

Prédictions :

Terence Crawford par K.-O. au 8e

Oleksandr Gvozdyk : par K.-O. au 3e

Bonne boxe !