Avant Lucian Bute, Jean Pascal et Dierry Jean, un autre produit « local » aura la chance de s‘illustrer à la télévision américaine, le 17 janvier, dans le cadre de Shobox : The Next Generation. Tony Luis, de Cornwall en Ontario, disputera le combat le plus important de sa carrière face à l‘Américain d‘origine Ukrainienne Ivan Redkach, à Memphis au Tennessee.

Luis est âgé de 25 ans, et déjà il apparaît au 10e échelon du classement des super-légers du WBA. Depuis ses débuts professionnels, il y a 5 ans, Luis a compilé une fiche de 17 victoires (7 K.-O.) contre une défaite. Quinze de ses dix-huit combats ont été présentés au Québec.

À deux semaines de son combat, le jeune droitier est très motivé : « Je me prépare pour le combat de ma vie! Si je le bat, je vais monter dans les classements et m‘approcher de mon rêve d‘obtenir un combat pour un titre mondial. J‘affronte un grand gaucher fort. Mais on a un bon plan pour contrer sa puissance. J‘ai battu de meilleurs gars que lui. Pour lui, je suis un boxeur d‘un niveau supérieur, comparativement à ses anciens adversaires. »

Un boxeur amélioré

Ce combat survient presque un an jour pour jour après la première défaite en carrière de Luis. Le 25 janvier 2013, à Verona dans l‘État de New York, un boxeur du nom de Jose Hernandez lui a passé le K.-O. au 8e round. « C‘était un mauvais combat pour moi. J‘ai embarqué dans son plan de match. Je suis demeuré face à lui, et j‘ai laissé de côté mes habiletés et ma vitesse. » Depuis cette défaite, Tony affirme avoir travaillé fort avec son entraîneur, son père George Luis : « J‘avais de mauvaises habitudes, nous les avons maintenant corrigées. »

Depuis cette défaite par K.-O, Luis a gagné deux décisions dans des combats de six rounds. « On a vu une amélioration lors de mes deux derniers combats. Le 17 janvier, les gens verront un boxeur différent de ce que j‘étais l‘an dernier », affirme celui qui aimerait bien obtenir une revanche contre Hernandez.

Luis s‘entraîne entre ses quarts de travail à Cornwall. Lorsqu‘il a besoin de partenaires d‘entraînement, il se rend à Montréal ou aux États-Unis. Lorsque je l‘ai contacté jeudi après-midi, il venait de terminer son travail de soutien à des personnes handicapées. « J‘aide des enfants et des adultes, je les nourris, je leur prépare leurs médicaments, je leur vient en aide. C‘est un travail social… J‘ai toujours voulu aider les gens. En plus, mon patron m‘appuie dans la préparation de mon combat. J‘ai aussi travaillé la veille du jour de l‘An. C‘est bien car je n‘ai pas été tenté de faire la fête! »

Comparaisons avec Zewski

C‘est la firme américaine Greg Cohen Boxing qui représente Tony Luis depuis deux ans. Eddie Mustafa Muhammad est vice-président des opérations du groupe qui représente aussi Austin Trout, James Toney, Hasim Rahman et une quinzaine d‘autres boxeurs. En début de carrière, Luis était affilié au Groupe Yvon Michel. « Malheureusement GYM ne pouvait pas me promettre de me garder actif régulièrement. Nos routes se sont donc séparées », explique le boxeur.

Il y a un léger parallèle que l‘on peut établir entre Luis et Mikael Zewski. On a affaire à deux jeunes boxeurs prometteurs, entraînés par leurs pères respectifs, et qui sont liés à des promoteurs américains. Luis obtient déjà une bonne occasion de s‘illustrer devant un large auditoire et il est classé dans le top-10. Sauf que Zewski, même s‘il n‘apparaît pas encore dans les tops des 147 livres, fait affaire avec un promoteur beaucoup plus important (Top Rank). Il sera amusant de comparer leur progression au cours des prochaines années.