Top 10 des combats présentés au Qc
Boxe mercredi, 23 nov. 2011. 13:17 mercredi, 11 déc. 2024. 16:59
À la lumière de la plus récente victoire de Lucian Bute contre Glen Johnson, ainsi que des deux prochaines cartes de boxe professionnelle à Montréal et à Québec les 10 et 17 décembre, mon ami et collègue Hans Olson a écrit une histoire pour le site Internet www.boxinginsider.com intitulée « Les 10 combats les plus excitants au Québec »
de l'histoire!
Je suis si honoré d'avoir collaboré à ce texte et je ressens toujours des frissons quand je parle des grands affrontements et des grands boxeurs que nous avons eu le plaisir d'observer ici au Québec.
Pour ceux qui sont suffisamment âgés pour s'en souvenir, je suis certain que les sensations fortes, l'excitation et les souvenirs vont ressurgir. Pour ceux d'entre vous qui sont trop jeunes, vous allez découvrir pourquoi la boxe fait partie de l'âme des Québécois dans le sport.
10. Roberto Duran c. Sugar Ray Leonard I
20 juin 1980, Stade olympique de Montréal
Voir le combat
Bien qu'un classique de tous les temps qui a connu une portée historique, le duel Duran-Leonard apparaît au bas de cette liste seulement en raison du fait qu'il n'a pas mis en vedette un boxeur natif de la région de Québec, mais l'ampleur de l'affrontement lui permet malgré tout de percer le top 10.
« C'est un gros combat que Montréal a réussi à obtenir aux dépens du reste du monde, et c'était immense, a déclaré Anber. Je crois que ç'a probablement posé les fondations - bien qu'on ne pouvait le réaliser que des années plus tard - quant au fait que Montréal pouvait devenir un joueur important sur la scène mondiale. » L'invaincu Sugar Ray Leonard a mis en jeu sa ceinture WBC des mi-moyens contre Roberto Durant en juin 1980. À cette époque, Leonard détenait une fiche de 27-0, tandis que Duran n'avait subi la défaite qu'une fois en 72 combats. Dix-huit mois auparavant, Duran avait délaissé sa ceinture des poids légers avec l'intention de conquérir la division des mi-moyens. Son 9e engagement sur ce parcours en était un contre Leonard, que plusieurs considéraient comme le meilleur boxeur livre pour livre au monde à ce moment. Duran n'avait pas tort réclamant le titre et c'est pourquoi ce duel était si important. Son équivalent aujourd'hui serait un duel Floyd Mayweather c. Manny Pacquiao.
« Je crois que c'est possible de dire sans trop se tromper que Duran et Leonard sont les deux meilleurs pugilistes à s'être jamais affrontés dans un ring à Montréal, a renchéri Anber. Je ne crois pas qu'il y ait eu deux meilleurs boxeurs que ceux-là qui se sont mesurés l'un à l'autre à Montréal. »
Les Canadiens français font référence à ce combat comme « Le face-à-face historique ». Devant 46 317 fanatiques de boxe au Stade olympique de Montréal, Roberto Duran et Sugar Ray Leonard ont disputé 15 rounds historiques et leur volonté ne s'épuisait pas, ni ne disparaissait. Chacun des pugilistes démontrait un exemple de talent, de courage, de violence et de détermination rarement vu aujourd'hui dans la boxe.
À la surprise de plusieurs, le plan de match de Leonard était différent de ce dont on s'imaginait. Il voulait battre Duran à son propre jeu, les coudes repliés vers l'intérieur, les pieds plats, prêt à attaquer mais ce fut plus facile à dire qu'à faire. L'explosif Duran n'y est pas allé de prudence, s'imposant avec férocité devant Leonard. Un crochet de la gauche à la moitié du deuxième engagement a amené Leonard à se replier brièvement. L'agressivité a toujours avantagé celui appelé « Hands of stones » et ce n'est qu'à la moitié du duel que Leonard a commencé à faire tourner les choses en sa faveur. Puis Leonard a continué de se tenir aux coudes à coudes et à échanger les coups, et il gagnait du terrain plus le combat avançait.
Lorsque Leonard a changé son plan et a décidé de boxer, il s'est mis à connaître du succès, et, même pris dans les câbles en situation apparemment dangereuse, Leonard est parvenu chaque fois à se sortir du pétrin grâce à de furieuses ripostes. Le fameux « bolo punch » de Leonard au 14e round fait toujours partie des compilations des meilleurs moments aujourd'hui. Lorsque la cloche s'est fait entendre au 15e round, tout le monde au Stade olympique était debout, et la rangée réservée à la presse aussi. Ensanglantés et coulants de sueur, sans larmes toutefois, chaque pugiliste a conclu la bataille les bras dans les airs en signe de célébration et Duran jubilait particulièrement. En fin de compte, Roberto Duran a effacé le compte de « 0 » de la fiche de Sugar Ray Leonard grâce à des cartes des juges de 145-144, 148-147 et 146-144.
9. Gaétan Hart c. Nicky Furlano III
25 mars 1980, Aréna Paul Sauvé, Montréal, Québec, Canada
S'étant déjà rencontrés à deux reprises, le troisième affrontement entre le natif de Québec Gaétan Hart et le natif de Toronto Nicky Furlano est ce dont plusieurs se souviennent comme le meilleur de la trilogie. « Il y avait de l'action mur à mur dès le premier son de cloche, a déclaré Anber, qui était présent sur les lieux il y a de cela des années. » C'était pour le titre canadien des poids légers, et ce fut l'un des meilleurs combats de l'histoire de la boxe canadienne, particulièrement avec le titre canadien à l'enjeu. Tous deux étaient reconnus pour leur courage et leur cœur. Furlano allait disputer 15 rounds contre Aaron Pryor et Gaétan allait ensuite se mesurer à Ralph Racine, Cleveland Denny et Aaron Pryor lors de trois de ses quatre duels suivants. C'est gros. Tu te bas contre Nicky Furlano, Ralph Racine - un cogneur destructeur - Cleveland Denny, puis Aaron Pryor. C'est une lourde tâche. »
Hart s'en est sorti avec une victoire par décision partagée, vengeant sa défaite contre Furlano sept mois auparavant.
8. Jean Pascal c. Adrian Diaconu
19 juin 2009, Centre Bell, Montréal, Québec, Canada
Voir le combat
C'était la première fois que deux pugilistes québécois s'affrontaient dans un combat de championnat du monde. Jean Pascal et Adrian Diaconu se sont battus durant 12 rounds excitants devant 13 000 partisans et plus qui hurlaient à chaque coup. Chris Iorfila, de CBC, l'a nommé « le combat le plus excitant présenté dans la province de Québec depuis Roberto Duran et Sugar Ray Leonard en 1980 ». Invaincu à ce moment, Adrian « The Shark » Diaconu était le tenant du titre WBC des poids mi-lourds lorsque Chad Dawson a délaissé sa ceinture. Il est ainsi devenu champion, alors qu'il était champion intérimaire après avoir vaincu Chris Henry un an plus tôt. Pour ce qui est Pascal, il a démontré du cran et de la détermination, motivé par sa seule défaite à ce jour, une défaite serrée par décision contre Carl Froch.
Pascal avait des choses à prouver.
Au 5e round, Pascal a lancé un crochet de la gauche qui a envoyé « The Shark » au tapis, et a repris le momentum à partir de ce moment. La fierté de Laval est finalement sortie vainqueur et s'est emparée du titre aux dépens de Diaconu par décision unanime.
7. Jean Pascal c. Bernard Hopkins I
18 décembre 2010, Colisée Pepsi, Québec, Québec, Canada
Voir le combat
Dans ce qui est devenu une féroce rivalité, le premier rendez-vous entre Jean Pascal et Bernard Hopkins a été ponctué de hauts, de bas, de drame et, ultimement, de controverse. Jean Pascal revenait de sa meilleure performance en carrière en battant Chad Dawson par décision technique des mois plus tôt et il devait devenir celui qui allait mettre fin à la carrière de Bernard Hopkins, un guerrier légendaire qui avait perdu par une décevante décision contre Roy Jones. Lors des premiers rounds, tout se passait selon le plan pour Pascal. Il a envoyé Hopkins au plancher à deux reprises (bien que la première ait été contestée par Hopkins) et semblait sur la voie de stopper « The Executioner ». Pas si vite. Hopkins a été en mesure d'exercer sont art contre le jeune Pascal, accumulant les rounds en banque dans ce qui est devenu une clinique de boxe à la old-school. De ce fait, B-Hop est revenu de l'arrière pour aller chercher un verdict nul. Cet affrontement a mené un an et demi plus tard à un combat revanche que Hopkins a remporté tout en brisant le record de George Foreman en devenant le plus vieux boxeur à remporter de façon légitime un titre de championnat du monde.
6. Lucian Bute c. Librado Andrade I
24 octobre 2008, Centre Bell, Montréal, Québec, Canada
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Lucian Bute a évité de peu la défaite lors du 12e round le plus controversé, du moins de mémoire récente, lorsqu'il a été en mesure de se remettre sur pieds avant que l'arbitre Marlon B. Wright ne finisse son compte jusqu'à 10. Les circonstances qui ont mené à cette décision continuent à être débattues et ce sera possiblement le cas pour de nombreuses années à venir. Après avoir dominé les 11 premiers rounds, Librado Andrade a lancé une série de frappes qui ont fait mal à un Bute exténué. Lorsqu'Andrade a finalement déstabilisé Bute avec cinq secondes à faire, il a fait l'erreur de ne pas complètement retraiter à son coin neutre. Wright a cessé de compter et a signalé à Andrade : « Retourne à ton coin » avant de reprendre. Plusieurs ont considéré cette décision comme en étant une favorable au boxeur local. Ce qui a échappé à plusieurs toutefois sont les coups de coudes et les tactiques rudes répétitifs d'Andrade que Wright a laissé passer. La résistance constante opposée par Andrade chaque fois que Wright tentait de séparer les deux boxeurs n'a pas été oubliée lors de cettedite controverse. Percevant un Andrade agité au centre du ring, Wright lui a signifié avec raison qu'il devait retourner à son coin. Controverse? Certainement. Un vol? Non. Marlon B. Wright n'avait pas tort. Pour les non-croyants, le doute s'est envolé l'année suivante lors d'un combat revanche où Bute a facilement démoli Andrade en quatre rounds.
Ce fut la rédemption de Bute.
Voir le combat
5. Jean Pascal c. Chad Dawson
14 août 2010, Centre Bell, Montréal, Québec, Canada
Voir le combat
Il s'agit de ce que Russ Anber appelle « la plus grande victoire d'un Canadien contre le meilleur adversaire qu'un Canadien n'ait jamais affronté », alors que Jean Pascal est devenu champion du monde incontesté des mi-lourds en l'emportant aux dépens de Chad Dawson, en 2010. Tout au long du duel, Pascal a rudoyé Dawson à répétition, remportant round après round. Ses attaques ont déboussolé l'Américain, invaincu à ce moment. Chad Dawson est effectivement revenu en force tard dans le combat dans un dernier effort. Il a atteint Pascal et semblait se rapprocher du but. Malheureusement pour lui, un coup de tête accidentel a mis fin à l'action au 11e round et l'issue du combat s'est décidée par les cartes des juges. Pascal avait surpassé Dawson jusqu'à ce 11e round et ce fut le couronnement, non pas de Chad Dawson, mais de Jean Pascal en cette nuit d'été à Montréal.
4. Matthew Hilton c. Buster Drayton
27 juin 1987, Forum, Montréal, Québec, Canada
Voir le combat
Certainement un classique au Québec que la performance de Matthew Hilton au vieux Forum à l'été 1987. « Matthew Hilton a été capable de réaliser quelque chose qu'aucun Canadien n'aura jamais l'occasion de réaliser, soit de gagner un titre mondial de la même façon qu'à l'époque où les combats duraient 15 rounds. C'est quelque chose que j'ai toujours envié de Matthew, il a eu la chance de le faire. Tous ces gars qui boxent 12 rounds aujourd'hui ne réalisent pas ce que ça exigeait pour gagner un tel titre en 15 rounds.
3. Dave Hilton c. Stéphane Ouellet I
27 novembre 1998, Centre Molson, Montréal, Québec, Canada
Voir le combat
Ce fut probablement le plus grand combat de l'ère moderne au Québec. Dave Hilton et Stéphane Ouellet se sont rencontrés dans le ring en 1998 devant une foule de 17 000 partisans au Centre Molson. Le combat était intéressant de par les styles et les personnalités contraires des deux boxeurs, mais aussi en raison de leurs langues respectives. Ouellet a su gagner le cœur des francophones dans cette rivalité franco-anglo. « Dave Hilton était tout autant apprécié de la population francophone que de la population anglophone, mais l'événement n'a qu'attiré plus d'anglophones, qui ne se seraient peut-être pas présentés pour un combat de Ouellet. Hilton avait certainement une base de supporteurs puisque ceux-ci, ayant toujours porté la boxe dans leur cœur, font acte de présence peu importe la langue. Le succès que connaissent les boxeurs de la province est dû aux médias francophones et les auditeurs n'ont que faire de la langue d'un pugiliste. » Franco ou anglo, le duel a livré la marchandise.
« Pour moi, le combat Hilton-Ouellet se place à cette position en raison du climat qu'a causé l'anticipation, note Anber. Le titre canadien des poids moyens était à l'enjeu, mais aussi l'honneur du Québec. C'est ce qui en a fait un si important affrontement. La rivalité locale était tout simplement incroyable. Tout, de la confrontation anglais-français, au « bad boy » Dave Hilton et au « poster boy » Stéphane Ouellet. C'était un grand, grand duel. »
La fin du dernier round était tout aussi grandiose. Et étonnante. « Ce fut tout un renversement de situation. Si Ouellet était sorti vainqueur, ça aurait changé le cours de l'histoire. Qui sait ce qui serait arrivé après ça, car à ce moment, Ouellet était l'aspirant no 1 WBC. Davey Hilton était quant à lui sur la voir du retour. Sa victoire a changé le cours de l'histoire de la boxe dans la province, lui qui a par la suite remporté le titre mondial. Stéphane Ouellet, lui, n'a plus jamais été le même. Il s'est fait passer le K.-O. lors du combat revanche et n'a jamais atteint le niveau attendu. Le cours de l'histoire dans la province a complètement changé, ou du moins, a été altéré.
2. *Égalité* Eddie Melo c. Fernand Marcotte I
31 octobre 1978, Auditorium de Verdun, Montréal, Québec, Canada
et
Eddie Melo c. Fernand Marcotte II
26 juin 1979, Le Forum, Montréal, Québec, Canada
Voir le combat
« Quand Eddie Melo s'est mesuré à Marcotte pour la première fois, il n'était devenu un boxeur professionnel que depuis un an, se rappelle Anber. Ce serait inconcevable aujourd'hui, selon les standards. À cette époque, il n'y avait pas de commission provinciale, mais plutôt une commission municipale. La Ville de Montréal ne voulait pas donner la permission à Melo de se battre. Son promoteur Régis Lévesque avait donc transporté ce combat à au sud-ouest de la ville, à Verdun, puisqu'il n'y avait aucune commission athlétique. À 18 ans, il ne comptait que neuf combats à son actif et ils l'ont envoyé se battre contre Marcotte. Laisser un jeune qui n'a seulement qu'un an d'expérience affronter, non pas n'importe quel champion canadien, mais un Fernand Marcotte aussi talentueux et expérimenté, serait inimaginable aujourd'hui. »
En fin de compte, le jeune Eddie Melo a causé la surprise en battant Fernand Marcotte, et la deuxième bataille était toute aussi captivante.
C'était grandiose. L'enthousiasme pour ce cet affrontement était même encore plus intense que tout autre combat de championnat tenu dans cette ville. Le combat revanche entre ces deux hommes après que Melo eut remporté le premier était lui aussi incroyable. Le jeune homme était devenu la plus grande attraction qu'on avait vue depuis Donato Paduano. Et il a certainement attiré l'attention encore plus que Donato l'avait fait auparavant. À cette époque, contrairement à aujourd'hui, les combats pour le titre canadien duraient 12 rounds et les boxeurs portaient des gants 8 oz! Puis Marcotte a couché Melo au tapis au dernier round et l'a emporté par décision!
1. Archie Moore c. Yvon Durelle I
10 décembre 1958, Le Forum, Montréal, Québec, Canada
Voir le combat
Avant Bernard Hopkins, il y avait Archie Moore. « The Old Mongoose » était à quelques jours de célébrer ses 42 ans lorsqu'il a affronté Yvon Durelle, 29 ans. Durelle, négligé à 4 contre 1, a surpris tout le monde en envoyant Moore au tapis à pas moins de trois reprises au premier round de ce combat que La Presse canadienne (PC) a nommé « L'événement sportif de l'année» en 1958. Le champion des mi-lourds a survécu à ce round de peu. « J'ai affronté beaucoup d'excellents cogneurs et je pouvais toujours m'en tirer assez bien », avait dévoilé Moore lors d'une entrevue avec Jim Prime qui a paru dans le Ring Magazine en 1997. Mais ce gars m'a frappé plus fort que je ne l'ai jamais été dans ma vie. » Archie Moore et Yvon Durelle se sont tous deux échangés des frappes puissantes durant la majorité du duel. Une période d'ajustement a permis à Moore de trouver les angles et la distance dont il avait besoin pour éviter la main droite d'Yvon.
Au 10e round, le fier Canadien s'est écroulé sur ses genoux grâce à droite de Moore suivie d'une combinaison gauche-droite. Durelle a tenu le coup jusqu'à l'engagement suivant, mais Durelle a été envoyé dans les câbles tête première et une série de frappes de Moore l'a éradiqué pour de bon.
Bien qu'ils se soient retrouvés moins d'un an plus tard, et que Moore l'ait emporté au 3e round, le premier duel épique est celui dont on se souviendra.
Je suis si honoré d'avoir collaboré à ce texte et je ressens toujours des frissons quand je parle des grands affrontements et des grands boxeurs que nous avons eu le plaisir d'observer ici au Québec.
Pour ceux qui sont suffisamment âgés pour s'en souvenir, je suis certain que les sensations fortes, l'excitation et les souvenirs vont ressurgir. Pour ceux d'entre vous qui sont trop jeunes, vous allez découvrir pourquoi la boxe fait partie de l'âme des Québécois dans le sport.
10. Roberto Duran c. Sugar Ray Leonard I
20 juin 1980, Stade olympique de Montréal
Voir le combat
Bien qu'un classique de tous les temps qui a connu une portée historique, le duel Duran-Leonard apparaît au bas de cette liste seulement en raison du fait qu'il n'a pas mis en vedette un boxeur natif de la région de Québec, mais l'ampleur de l'affrontement lui permet malgré tout de percer le top 10.
« C'est un gros combat que Montréal a réussi à obtenir aux dépens du reste du monde, et c'était immense, a déclaré Anber. Je crois que ç'a probablement posé les fondations - bien qu'on ne pouvait le réaliser que des années plus tard - quant au fait que Montréal pouvait devenir un joueur important sur la scène mondiale. » L'invaincu Sugar Ray Leonard a mis en jeu sa ceinture WBC des mi-moyens contre Roberto Durant en juin 1980. À cette époque, Leonard détenait une fiche de 27-0, tandis que Duran n'avait subi la défaite qu'une fois en 72 combats. Dix-huit mois auparavant, Duran avait délaissé sa ceinture des poids légers avec l'intention de conquérir la division des mi-moyens. Son 9e engagement sur ce parcours en était un contre Leonard, que plusieurs considéraient comme le meilleur boxeur livre pour livre au monde à ce moment. Duran n'avait pas tort réclamant le titre et c'est pourquoi ce duel était si important. Son équivalent aujourd'hui serait un duel Floyd Mayweather c. Manny Pacquiao.
« Je crois que c'est possible de dire sans trop se tromper que Duran et Leonard sont les deux meilleurs pugilistes à s'être jamais affrontés dans un ring à Montréal, a renchéri Anber. Je ne crois pas qu'il y ait eu deux meilleurs boxeurs que ceux-là qui se sont mesurés l'un à l'autre à Montréal. »
Les Canadiens français font référence à ce combat comme « Le face-à-face historique ». Devant 46 317 fanatiques de boxe au Stade olympique de Montréal, Roberto Duran et Sugar Ray Leonard ont disputé 15 rounds historiques et leur volonté ne s'épuisait pas, ni ne disparaissait. Chacun des pugilistes démontrait un exemple de talent, de courage, de violence et de détermination rarement vu aujourd'hui dans la boxe.
À la surprise de plusieurs, le plan de match de Leonard était différent de ce dont on s'imaginait. Il voulait battre Duran à son propre jeu, les coudes repliés vers l'intérieur, les pieds plats, prêt à attaquer mais ce fut plus facile à dire qu'à faire. L'explosif Duran n'y est pas allé de prudence, s'imposant avec férocité devant Leonard. Un crochet de la gauche à la moitié du deuxième engagement a amené Leonard à se replier brièvement. L'agressivité a toujours avantagé celui appelé « Hands of stones » et ce n'est qu'à la moitié du duel que Leonard a commencé à faire tourner les choses en sa faveur. Puis Leonard a continué de se tenir aux coudes à coudes et à échanger les coups, et il gagnait du terrain plus le combat avançait.
Lorsque Leonard a changé son plan et a décidé de boxer, il s'est mis à connaître du succès, et, même pris dans les câbles en situation apparemment dangereuse, Leonard est parvenu chaque fois à se sortir du pétrin grâce à de furieuses ripostes. Le fameux « bolo punch » de Leonard au 14e round fait toujours partie des compilations des meilleurs moments aujourd'hui. Lorsque la cloche s'est fait entendre au 15e round, tout le monde au Stade olympique était debout, et la rangée réservée à la presse aussi. Ensanglantés et coulants de sueur, sans larmes toutefois, chaque pugiliste a conclu la bataille les bras dans les airs en signe de célébration et Duran jubilait particulièrement. En fin de compte, Roberto Duran a effacé le compte de « 0 » de la fiche de Sugar Ray Leonard grâce à des cartes des juges de 145-144, 148-147 et 146-144.
9. Gaétan Hart c. Nicky Furlano III
25 mars 1980, Aréna Paul Sauvé, Montréal, Québec, Canada
S'étant déjà rencontrés à deux reprises, le troisième affrontement entre le natif de Québec Gaétan Hart et le natif de Toronto Nicky Furlano est ce dont plusieurs se souviennent comme le meilleur de la trilogie. « Il y avait de l'action mur à mur dès le premier son de cloche, a déclaré Anber, qui était présent sur les lieux il y a de cela des années. » C'était pour le titre canadien des poids légers, et ce fut l'un des meilleurs combats de l'histoire de la boxe canadienne, particulièrement avec le titre canadien à l'enjeu. Tous deux étaient reconnus pour leur courage et leur cœur. Furlano allait disputer 15 rounds contre Aaron Pryor et Gaétan allait ensuite se mesurer à Ralph Racine, Cleveland Denny et Aaron Pryor lors de trois de ses quatre duels suivants. C'est gros. Tu te bas contre Nicky Furlano, Ralph Racine - un cogneur destructeur - Cleveland Denny, puis Aaron Pryor. C'est une lourde tâche. »
Hart s'en est sorti avec une victoire par décision partagée, vengeant sa défaite contre Furlano sept mois auparavant.
8. Jean Pascal c. Adrian Diaconu
19 juin 2009, Centre Bell, Montréal, Québec, Canada
Voir le combat
C'était la première fois que deux pugilistes québécois s'affrontaient dans un combat de championnat du monde. Jean Pascal et Adrian Diaconu se sont battus durant 12 rounds excitants devant 13 000 partisans et plus qui hurlaient à chaque coup. Chris Iorfila, de CBC, l'a nommé « le combat le plus excitant présenté dans la province de Québec depuis Roberto Duran et Sugar Ray Leonard en 1980 ». Invaincu à ce moment, Adrian « The Shark » Diaconu était le tenant du titre WBC des poids mi-lourds lorsque Chad Dawson a délaissé sa ceinture. Il est ainsi devenu champion, alors qu'il était champion intérimaire après avoir vaincu Chris Henry un an plus tôt. Pour ce qui est Pascal, il a démontré du cran et de la détermination, motivé par sa seule défaite à ce jour, une défaite serrée par décision contre Carl Froch.
Pascal avait des choses à prouver.
Au 5e round, Pascal a lancé un crochet de la gauche qui a envoyé « The Shark » au tapis, et a repris le momentum à partir de ce moment. La fierté de Laval est finalement sortie vainqueur et s'est emparée du titre aux dépens de Diaconu par décision unanime.
7. Jean Pascal c. Bernard Hopkins I
18 décembre 2010, Colisée Pepsi, Québec, Québec, Canada
Voir le combat
Dans ce qui est devenu une féroce rivalité, le premier rendez-vous entre Jean Pascal et Bernard Hopkins a été ponctué de hauts, de bas, de drame et, ultimement, de controverse. Jean Pascal revenait de sa meilleure performance en carrière en battant Chad Dawson par décision technique des mois plus tôt et il devait devenir celui qui allait mettre fin à la carrière de Bernard Hopkins, un guerrier légendaire qui avait perdu par une décevante décision contre Roy Jones. Lors des premiers rounds, tout se passait selon le plan pour Pascal. Il a envoyé Hopkins au plancher à deux reprises (bien que la première ait été contestée par Hopkins) et semblait sur la voie de stopper « The Executioner ». Pas si vite. Hopkins a été en mesure d'exercer sont art contre le jeune Pascal, accumulant les rounds en banque dans ce qui est devenu une clinique de boxe à la old-school. De ce fait, B-Hop est revenu de l'arrière pour aller chercher un verdict nul. Cet affrontement a mené un an et demi plus tard à un combat revanche que Hopkins a remporté tout en brisant le record de George Foreman en devenant le plus vieux boxeur à remporter de façon légitime un titre de championnat du monde.
6. Lucian Bute c. Librado Andrade I
24 octobre 2008, Centre Bell, Montréal, Québec, Canada
Voir le combat
Lucian Bute a évité de peu la défaite lors du 12e round le plus controversé, du moins de mémoire récente, lorsqu'il a été en mesure de se remettre sur pieds avant que l'arbitre Marlon B. Wright ne finisse son compte jusqu'à 10. Les circonstances qui ont mené à cette décision continuent à être débattues et ce sera possiblement le cas pour de nombreuses années à venir. Après avoir dominé les 11 premiers rounds, Librado Andrade a lancé une série de frappes qui ont fait mal à un Bute exténué. Lorsqu'Andrade a finalement déstabilisé Bute avec cinq secondes à faire, il a fait l'erreur de ne pas complètement retraiter à son coin neutre. Wright a cessé de compter et a signalé à Andrade : « Retourne à ton coin » avant de reprendre. Plusieurs ont considéré cette décision comme en étant une favorable au boxeur local. Ce qui a échappé à plusieurs toutefois sont les coups de coudes et les tactiques rudes répétitifs d'Andrade que Wright a laissé passer. La résistance constante opposée par Andrade chaque fois que Wright tentait de séparer les deux boxeurs n'a pas été oubliée lors de cettedite controverse. Percevant un Andrade agité au centre du ring, Wright lui a signifié avec raison qu'il devait retourner à son coin. Controverse? Certainement. Un vol? Non. Marlon B. Wright n'avait pas tort. Pour les non-croyants, le doute s'est envolé l'année suivante lors d'un combat revanche où Bute a facilement démoli Andrade en quatre rounds.
Ce fut la rédemption de Bute.
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5. Jean Pascal c. Chad Dawson
14 août 2010, Centre Bell, Montréal, Québec, Canada
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Il s'agit de ce que Russ Anber appelle « la plus grande victoire d'un Canadien contre le meilleur adversaire qu'un Canadien n'ait jamais affronté », alors que Jean Pascal est devenu champion du monde incontesté des mi-lourds en l'emportant aux dépens de Chad Dawson, en 2010. Tout au long du duel, Pascal a rudoyé Dawson à répétition, remportant round après round. Ses attaques ont déboussolé l'Américain, invaincu à ce moment. Chad Dawson est effectivement revenu en force tard dans le combat dans un dernier effort. Il a atteint Pascal et semblait se rapprocher du but. Malheureusement pour lui, un coup de tête accidentel a mis fin à l'action au 11e round et l'issue du combat s'est décidée par les cartes des juges. Pascal avait surpassé Dawson jusqu'à ce 11e round et ce fut le couronnement, non pas de Chad Dawson, mais de Jean Pascal en cette nuit d'été à Montréal.
4. Matthew Hilton c. Buster Drayton
27 juin 1987, Forum, Montréal, Québec, Canada
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Certainement un classique au Québec que la performance de Matthew Hilton au vieux Forum à l'été 1987. « Matthew Hilton a été capable de réaliser quelque chose qu'aucun Canadien n'aura jamais l'occasion de réaliser, soit de gagner un titre mondial de la même façon qu'à l'époque où les combats duraient 15 rounds. C'est quelque chose que j'ai toujours envié de Matthew, il a eu la chance de le faire. Tous ces gars qui boxent 12 rounds aujourd'hui ne réalisent pas ce que ça exigeait pour gagner un tel titre en 15 rounds.
3. Dave Hilton c. Stéphane Ouellet I
27 novembre 1998, Centre Molson, Montréal, Québec, Canada
Voir le combat
Ce fut probablement le plus grand combat de l'ère moderne au Québec. Dave Hilton et Stéphane Ouellet se sont rencontrés dans le ring en 1998 devant une foule de 17 000 partisans au Centre Molson. Le combat était intéressant de par les styles et les personnalités contraires des deux boxeurs, mais aussi en raison de leurs langues respectives. Ouellet a su gagner le cœur des francophones dans cette rivalité franco-anglo. « Dave Hilton était tout autant apprécié de la population francophone que de la population anglophone, mais l'événement n'a qu'attiré plus d'anglophones, qui ne se seraient peut-être pas présentés pour un combat de Ouellet. Hilton avait certainement une base de supporteurs puisque ceux-ci, ayant toujours porté la boxe dans leur cœur, font acte de présence peu importe la langue. Le succès que connaissent les boxeurs de la province est dû aux médias francophones et les auditeurs n'ont que faire de la langue d'un pugiliste. » Franco ou anglo, le duel a livré la marchandise.
« Pour moi, le combat Hilton-Ouellet se place à cette position en raison du climat qu'a causé l'anticipation, note Anber. Le titre canadien des poids moyens était à l'enjeu, mais aussi l'honneur du Québec. C'est ce qui en a fait un si important affrontement. La rivalité locale était tout simplement incroyable. Tout, de la confrontation anglais-français, au « bad boy » Dave Hilton et au « poster boy » Stéphane Ouellet. C'était un grand, grand duel. »
La fin du dernier round était tout aussi grandiose. Et étonnante. « Ce fut tout un renversement de situation. Si Ouellet était sorti vainqueur, ça aurait changé le cours de l'histoire. Qui sait ce qui serait arrivé après ça, car à ce moment, Ouellet était l'aspirant no 1 WBC. Davey Hilton était quant à lui sur la voir du retour. Sa victoire a changé le cours de l'histoire de la boxe dans la province, lui qui a par la suite remporté le titre mondial. Stéphane Ouellet, lui, n'a plus jamais été le même. Il s'est fait passer le K.-O. lors du combat revanche et n'a jamais atteint le niveau attendu. Le cours de l'histoire dans la province a complètement changé, ou du moins, a été altéré.
2. *Égalité* Eddie Melo c. Fernand Marcotte I
31 octobre 1978, Auditorium de Verdun, Montréal, Québec, Canada
et
Eddie Melo c. Fernand Marcotte II
26 juin 1979, Le Forum, Montréal, Québec, Canada
Voir le combat
« Quand Eddie Melo s'est mesuré à Marcotte pour la première fois, il n'était devenu un boxeur professionnel que depuis un an, se rappelle Anber. Ce serait inconcevable aujourd'hui, selon les standards. À cette époque, il n'y avait pas de commission provinciale, mais plutôt une commission municipale. La Ville de Montréal ne voulait pas donner la permission à Melo de se battre. Son promoteur Régis Lévesque avait donc transporté ce combat à au sud-ouest de la ville, à Verdun, puisqu'il n'y avait aucune commission athlétique. À 18 ans, il ne comptait que neuf combats à son actif et ils l'ont envoyé se battre contre Marcotte. Laisser un jeune qui n'a seulement qu'un an d'expérience affronter, non pas n'importe quel champion canadien, mais un Fernand Marcotte aussi talentueux et expérimenté, serait inimaginable aujourd'hui. »
En fin de compte, le jeune Eddie Melo a causé la surprise en battant Fernand Marcotte, et la deuxième bataille était toute aussi captivante.
C'était grandiose. L'enthousiasme pour ce cet affrontement était même encore plus intense que tout autre combat de championnat tenu dans cette ville. Le combat revanche entre ces deux hommes après que Melo eut remporté le premier était lui aussi incroyable. Le jeune homme était devenu la plus grande attraction qu'on avait vue depuis Donato Paduano. Et il a certainement attiré l'attention encore plus que Donato l'avait fait auparavant. À cette époque, contrairement à aujourd'hui, les combats pour le titre canadien duraient 12 rounds et les boxeurs portaient des gants 8 oz! Puis Marcotte a couché Melo au tapis au dernier round et l'a emporté par décision!
1. Archie Moore c. Yvon Durelle I
10 décembre 1958, Le Forum, Montréal, Québec, Canada
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Avant Bernard Hopkins, il y avait Archie Moore. « The Old Mongoose » était à quelques jours de célébrer ses 42 ans lorsqu'il a affronté Yvon Durelle, 29 ans. Durelle, négligé à 4 contre 1, a surpris tout le monde en envoyant Moore au tapis à pas moins de trois reprises au premier round de ce combat que La Presse canadienne (PC) a nommé « L'événement sportif de l'année» en 1958. Le champion des mi-lourds a survécu à ce round de peu. « J'ai affronté beaucoup d'excellents cogneurs et je pouvais toujours m'en tirer assez bien », avait dévoilé Moore lors d'une entrevue avec Jim Prime qui a paru dans le Ring Magazine en 1997. Mais ce gars m'a frappé plus fort que je ne l'ai jamais été dans ma vie. » Archie Moore et Yvon Durelle se sont tous deux échangés des frappes puissantes durant la majorité du duel. Une période d'ajustement a permis à Moore de trouver les angles et la distance dont il avait besoin pour éviter la main droite d'Yvon.
Au 10e round, le fier Canadien s'est écroulé sur ses genoux grâce à droite de Moore suivie d'une combinaison gauche-droite. Durelle a tenu le coup jusqu'à l'engagement suivant, mais Durelle a été envoyé dans les câbles tête première et une série de frappes de Moore l'a éradiqué pour de bon.
Bien qu'ils se soient retrouvés moins d'un an plus tard, et que Moore l'ait emporté au 3e round, le premier duel épique est celui dont on se souviendra.