MONTRÉAL - Il est largement négligé des preneurs aux livres et ne se veut qu’un hors-d’œuvre en attendant Bernard Hopkins, mais Andrzej Fonfara ne s’en formalise pas.

À vrai dire, le prochain adversaire d’Adonis Stevenson ne voulait qu’une chance et il l’aura samedi soir au Centre Bell. Il sait que la mission sera difficile, mais est loin de la juger impossible.

« Dans un combat, personne ne sait ce qui peut arriver », a lancé Fonfara (25-2, 15 K.-O.) aux journalistes venus assister à son entraînement public tenu au Théâtre Corona de Montréal.

« Je me sens bien. Je suis dans la meilleure forme de ma carrière. Je me suis entraîné vraiment fort. Je suis prêt depuis deux semaines pour ce combat. Je l’attends depuis très longtemps. »

Sauf que le Polonais est loin d’avoir choisi la route la plus facile pour arriver à ses fins. Il a en effet renoncé à un combat éliminatoire de la IBF contre Dmitry Shuhotskiy pour affronter Stevenson (23-1, 20 K.-O.), détenteur des ceintures des poids mi-lourds du WBC et The Ring, mais plus que tout, champion linéaire de la division depuis sa victoire sur Chad Dawson.

« Stevenson était la meilleure option », a expliqué Fonfara. « J’avais déjà affronté Gabriel Campillo dans un combat éliminatoire et je ne voulais pas en disputer un autre contre Shuhotskiy. Stevenson est un très bon boxeur et est appuyé par un réseau de télévision. »

C’est peut-être ce qui explique l’audace du « prince polonais ». Même s’il s’est forgé une très bonne base de partisans à Chicago - où il a établi son quartier général depuis son deuxième combat professionnel -, il n’a jamais attiré l’attention des deux réseaux de télévision américains majeurs.

Tout comme Stevenson, Fonfara effectuera donc ses débuts sur Showtime, mais à la différence du champion québécois, il n’y a pas de plan précis pour lui s’il causait une surprise samedi soir.

« Ça fait partie de notre sport, tout le monde parle des prochains combats et blablabla », a répondu Fonfara. « Je ne me sens pas du tout comme un second. Je me concentre sur ce que j’ai à faire et je prendrai ensuite des vacances. Pour le moment, je ne pense pas à Hopkins! »

« Ça me motive énormément de montrer aux gens qui ne croient pas en moi qu’ils avaient tort, cela me pousse à m’entraîner plus fort. C’est moi qui vais affronter Hopkins ou Sergey Kovalev. »

Au-delà de cette belle confiance, se cache néanmoins un boxeur qui n’a pas l’expérience de son prochain adversaire. Fonfara l’admet d’emblée, sauf qu’il prétend avoir les outils pour battre Stevenson.

« Je n’ai jamais affronté des gars comme Stevenson, mais j’ai de l’expérience contre des gauchers dans les rangs amateurs », a conclu Fonfara. « J’ai un bon jab et une bonne droite. Je suis un tough et je peux passer le knock-out à n’importe qui avec un seul coup. Vous verrez! »