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Trop d'accent mis sur la victoire en boxe professionnelle?

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Il serait absolument injuste de reprocher à Yvon Michel d'avoir des idées de grandeur lorsque vient le temps d'ébaucher ses plans à long terme, mais d'un autre côté, que se passerait-il si Kim Clavel venait à échapper le combat qu'elle s'apprête à disputer samedi soir à la Place Bell?

En janvier, avant son duel d'unification contre Yesica Nery Plata, le vétéran promoteur rêvait de galas mettant en vedette Clavel en avril et septembre avant un événement à grand déploiement au Centre Bell en décembre dans lequel les quatre titres des poids mi-mouches seraient en jeu.

La défaite par décision unanime face à Plata a cependant obligé l'ancienne championne du WBC à revenir à la case départ, mais la boxe féminine étant le monde de tous les possibles, Clavel est déjà de retour en championnat du monde, alors qu'elle affrontera la détentrice des ceintures de l'IBF et de la WBO Evelin Nazarena Bermudez. En cas de victoire, la machine serait évidemment relancée, sauf qu'en cas de défaite, le pugilat québécois perdra l'une de ses seules locomotives.

« Si Kim perd, elle ne se retrouvera pas aux vidanges. Elle va demeurer populaire, peut-être pas autant que lorsqu'elle est devenue championne du monde, mais nous allons continuer avec elle, a martelé Michel en marge d'une conférence de presse tenue mercredi avant-midi à Montréal.

« C'est certain qu'il n'y pas de [Lucian] Bute ou de [Jean] Pascal présentement dans le système, ce qui fait que nous sommes en attente… Et le plus important pour réussir dans notre monde, c'est d'être là. Nous vivons les vagues, mais en étant là, nous sommes capables de remonter. »

L'homme à la tête de Groupe Yvon Michel (GYM) a ainsi évoqué la possible création d'une ligue féminine « d'ici six mois à un an », mais aucun détail n'a cependant filtré dans les médias jusqu'à maintenant. Le promoteur a d'ailleurs ajouté que les investissements seraient très importants.

« Le plus important, c'est [qu'en cas de défaite] qu'elle garde le moral et qu'elle comprenne que ça peut arriver, a mentionné Michel. C'est certain que si Kim gagne et redevient championne du monde, son pouvoir de négociations sera supérieur et les choses risquent d'arriver plus vites. C'est certain que nous serons déçus si elle perd, mais ça ne sera pas la fin du monde non plus. »

D'un point de vue plus global, le promoteur tente résolument de demeurer optimiste, même s'il reconnaît du bout des lèvres que la boxe aurait intérêt à en faire plus pour susciter l'intérêt. Lors de la traditionnelle fin de semaine du Jour de l'Indépendance mexicaine, le haut du pavé a été laissé à l'UFC, qui a présenté un gala mettant en vedette Alexa Grasso et Valentina Shevchenko.

Le pugiliste le plus populaire de la planète, Saul « Canelo » Alvarez, a quant à lui attendu au 30 septembre pour défendre ses quatre ceintures des super-moyens contre Jermell Charlo au terme d'un affrontement qui a laissé à peu près tout ce qui existe d'amateurs sur leur appétit.

« "Canelo", peu importe la date, il peut remplir un aréna. C'était sold out au T-Mobile Arena, a relativisé Michel. Mais comme dans tous les sports, nous sommes tributaires de nos grandes vedettes. Il faut que [Tyson] Fury boxe beaucoup plus souvent, tout comme Terence Crawford.

« Il faut que la boxe fasse comme l'UFC et que l'accent soit mis sur les combats qui s'en viennent et les victoires que les combattants sont allées chercher. Je trouve que c'est l'un des défauts de la boxe de mettre autant d'accent sur les défaites et ainsi donner l'impression que tu ne vaux plus rien dans l'écosystème à la suite d'une défaite. Ce n'était pas aussi flagrant dans le passé.

« Heureusement, il y a eu beaucoup d'unifications cette année. Il faut reconnaître que depuis deux ans, la boxe essaie de donner aux amateurs les combats qu'ils veulent. Tout indique que nous allons avoir Fury contre [Oleksandr] Usyk. Ça faisait longtemps que nous l'attendions! »

Reste que pour avoir l'assentiment du grand public, il n'y a pas meilleur moyen que la victoire...

 

  • - Inactif depuis près de deux ans en raison notamment d'un décollement de la rétine, le poids lourd Oscar Rivas n'est visiblement pas près d'un retour dans le ring, a dit Michel en répondant à une question de RDS.ca à ce sujet. Le promoteur a dit que le Montréalais d'origine colombienne était en grande forme, sauf qu'il ne l'a toujours pas officiellement approché pour discuter d'un éventuel combat. « J'attends que ça vienne de lui, car ça ne viendra pas de moi, a conclu Michel.
     
  • Est-ce que des boxeurs associés à GYM pourraient tenter de qualifier pour les Jeux olympiques qui seront présentés à Paris en 2024? Le promoteur ne s'y opposerait certainement pas, alors que des rumeurs suggérant que Clavel et Caroline Veyre tenteraient leur chance ont fait surface. Veyre a toutefois coupé court à ces dernières cette semaine en expliquant qu'elle se concentrait sur son objectif de devenir championne du monde en boxe professionnelle. « Je suis pour une participation des boxeurs professionnels au JO, a claironné Michel. Les Jeux devraient être pour les meilleurs athlètes et non pas réservés à ceux qui ne sont pas assez bons pour passer pro. »