TROIS-RIVIÈRES, Qc - Jean Pascal avait à peine eu le temps de retirer ses bandages et de savourer sa victoire, que déjà il trépignait d’impatience à l’idée de remonter dans le ring.

Inactif depuis sa dure défaite devant Sergey Kovalev en janvier dernier, Pascal a renoué avec l’action, vendredi soir au Cabaret de l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières, en se débarrassant du modeste Argentin Ricardo Marcello Ramallo en moins de trois rounds.

Si le combat avait pour unique objectif de permettre à Pascal de retrouver ses repères, ce dernier a rapidement suggéré qu’il pourrait se battre en sous-carte du prochain gala d’Eye of the Tiger Management qui mettra en vedette Steven Butler et Brandon Cook au Centre Bell.

« Mon objectif, c’est de revenir le 28 janvier, a lancé l’ancien champion des poids mi-lourds du WBC. Mais avant, je dois m’asseoir avec mon patron Antonin Décarie. Je n’en ai pas laissé assez dans le ring [vendredi soir]. Dès lundi matin, je serai d’ailleurs de retour au gymnase. »

« Bingo!, a continué son entraîneur Stéphan Larouche, avec qui Pascal disputait un premier combat dans les rangs professionnels. J’espérais qu’on ait un combat avant février, ça serait vraiment l’idéal. Jean n’a pas eu mal aux mains, tout est beau. On va grimper d’une coche. »

Pascal et Larouche n’ont pas voulu spéculer sur l’identité du prochain adversaire, mais il est acquis qu’il s’agira d’un autre duel de remise en forme avant de passer aux choses sérieuses.

« Il faut que Jean retrouve son rythme et qu’il aiguise ses réflexes, a précisé Larouche. Jean ne le dira pas, mais il était nerveux [vendredi soir]. Il fallait absolument qu’il performe, qu’il gagne et que ce soit beau. Il avait été l’objet de nombreuses critiques au cours des derniers mois.

« On lui donne du temps et il le mérite. Il ne faut pas oublier que ç’a été dur contre Kovalev. C’est des combats qui font mal sur le moment et ça prendre du temps à rebâtir. Jean a le droit d’avoir un autre combat qui ressemble à [celui contre Ramallo] et ensuite nous écouterons les offres. C’est certain qu’il va y avoir des affaires intéressantes, Jean est toujours spectaculaire. »

Un soupir de soulagement

Même si le résultat - prévisible - a prouvé que Ramallo n’avait pas ce qu’il fallait pour rivaliser avec Pascal, plusieurs doutes subsistaient néanmoins dans la tête de ses nouveaux patrons.

Le propriétaire d’InterBox Camille Estephan n’a pas caché qu’il appréhendait le retour dans l’arène de Pascal après 11 mois d’absence. Et le premier round n’a rien fait pour le rassurer.

« Pendant le premier round, j’étais inquiet. [Ramallo] avait une belle technique et il a atteint Jean avec quelques bons coups, a mentionné Estephan. Je voulais savoir ce que Jean avait dans le ventre et il n’a pas été dérangé. On a vu son talent, il est l’un des meilleurs au monde.

« C’était une première étape à franchir. C’était une chose de savoir qu’il était capable de le faire à l’entraînement, mais c’en était une autre de le prouver pendant un combat. Jean est fier, content et dégage une belle énergie. Pour [vendredi soir], je ne pouvais pas demander mieux. »

Estephan n’avait évidemment pas eu le temps de revenir avec Pascal sur sa prestation et c’est de la bouche des journalistes qu’il a appris que son protégé voulait revenir dès le 28 janvier.

« Ç’a en dit long sur son attitude, une attitude de champion. Il veut bâtir - et même rebâtir - où il veut être tout de suite, a répondu Estephan. Mais il faut le faire de la bonne façon. Je ne voulais pas commencer à parler d’un autre combat avant celui qu’il disputerait [vendredi soir]. »

Ce n’était peut-être qu’une victoire modeste, mais qui sait jusqu’où Pascal peut aller s’il décide d’y mettre du sien. Il a déjà maintes fois prouvé qu’il est capable du meilleur à ce moment-là.