MONTREAL (PC) - Otis Grant livrera son plus difficile combat depuis son retour à la boxe. Après avoir écarté Dingaan Thobela, Prince Badi Ajamu, Marik Woolnough et Henry Porras, Grant sera opposé à l'Australien Nader Hamdan, samedi, au Casino de Montréal, dans un combat de super-moyens prévu en 12 rounds. Le gagnant pourrait participer au tournoi éliminatoire menant à la couronne mondiale.

"Sur le papier, il s'agit de mon plus dur combat", reconnaît Grant dont le palmarès s'établit à 35-2-1. "Ce gars-là possède une bonne fiche, meilleure que la mienne en fait. Mais contrairement à lui, j'ai dû affronter des boxeurs beaucoup plus aguerris. Pour moi, c'est un avantage."

Hamdan a remporté 38 de ses 40 combats dont 18 avant la limite. Il n'est pas à Montréal pour jouer les touristes.

"Ce combat représente tout pour moi. C'est l'occasion de me hisser parmi les meilleurs", dit le boxeur d'origine libano-syrienne.

Hamdan, 31 ans, en sera à son quatrième combat à l'extérieur de son pays après les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne. C'est justement à Essen, en Allemagne, qu'il a subi son deuxième revers le 4 septembre dernier. Une défaite par K.O. technique au 12e round face à Arthur Abraham.

"J'ai mené durant la majorité du combat. Mais j'avais dû perdre du poids pour me conformer à la limite. Quelque chose comme huit kilos en quatre jours. Il ne me restait plus d'énergie dans les dernières reprises. J'étais complètement vidé. C'est pourquoi j'ai perdu.

"Le même scénario ne risque pas de se reproduire, assure-t-il. Je me suis entraîné comme jamais et je me présente ici dans une forme optimale, aussi bien physique que mentale."

Hamdan croit pouvoir l'emporter. Mais il a trop de respect pour son rival pour annoncer un K.O.

"Grant est un ancien champion du monde. C'est un excellent boxeur, bien connu en Australie."

Une réputation

Les boxeurs australiens ont la réputation de livrer des combats durs, à la limite des règles. Hamdan ne fait pas exception.

"J'ignore si Hamdan sera aussi agressif que le veut sa réputation car son équipe sait qu'Otis est un excellent contre-attaquant. J'ai toutefois l'impression que les spectateurs auront droit à un combat tactique au cours des quatre premiers rounds", explique le promoteur Yvon Michel.

"Hamdan est un boxeur rude, issu de l'école australienne, qui utilisera tous les moyens pour l'emporter. C'est un pugiliste physique, qui ne craint pas les échanges. Il est un boxeur typique de l'Australie qui porte les coudes élevés et la tête proche de l'adversaire. Il est aussi très tenace", ajoute Michel.

Hamdan estime que cette description est conforme à la réalité.

"Je peux m'adapter à tous les styles, dit-il. Je peux boxer ou livrer une bataille de rue. Je n'ai pas de préférence."

Grant, lui, ne détesterait pas une bataille de rue.

"J'aime ce type de combat. Je ne suis pas alors obligé de courir après mon adversaire."

Le Montréalais faisait 166,6 livres à la pesée officielle vendredi, soit le même poids qu'à ses années chez les amateurs.

"Je vais pouvoir me rendre à la limite des 12 rounds. Je me sens vraiment bien", dit-il.

Advenant une victoire, Grant, 37 ans, pourrait affronter Scott Pemberton, Cristian Sanavia ou même Eric Lucas le 18 juin prochain.