Mikey Garcia n’est pas un boxeur mi-moyen et il ne le sera jamais. Un super-léger? D’accord, mais pas un 147 livres. Il n’a pas la charpente pour cela : 5 pi 6 po sur 135 livres... D’accord! Mais pas 5 pi 6 po sur 147 livres.

 

Face à Erroll Spence Jr., samedi soir, devant près de 48 000 personnes au AT&T stadium d’Arlington, au Texas, il a paru gros, lent et sans force de frappe. C’était visible qu’il n’était pas dans la bonne catégorie de poids. La seule chose qu’il a prouvée devant ce blanchissage, c’est qu’il présentait un bon menton.

 

Il ne faut pas oublier ici qu’on parle d’un boxeur que plusieurs plaçaient au premier rang des meilleurs pugilistes sur la planète. Si Garcia a pu tenir le coup, c’est uniquement à cause de son menton en granite.  Autrement, on aurait dit un amateur livrant son premier combat pro contre un vétéran aguerri. En somme, ce qu’il cherchait c’était le coup parfait qui n’est jamais venu. Résultat :  les trois juges ont remis des cartes parfaites de 120 pour Spence. Personnellement, j’avais eu bon cœur en accordant le deuxième round à Garcia.

 

Avant le combat, j’avais favorisé Spence pour conserver sa couronne comme la plupart des amateurs. Je me disais qu’un bon petit homme ne pouvait vaincre un bon gros homme. Et c’est exactement ce qui est arrivé.

 

Spence n’a rien fait de spécial pour éclipser Garcia.  N’ayant aucun problème de poids chez les 147 livres, il a mangé à sa faim tout en respectant une diète sans trop de calories. Durant ce temps, Garcia devait s’empiffrer comme un loup. Certes, Garcia a augmenté sa masse adipeuse, mais il n’a pu ajouter les muscles nécessaires pour se comparer à son rival.

 

Une clinique de boxe

 

On aurait dit une clinique de boxe où le professeur donnait sa leçon à un élève pourtant doué.

 

Jamais j’aurais cru qu’un des meilleurs pugilistes au monde blanchisse un rival de la façon dont Spence a éclipsé Garcia. Ce dernier voulait absolument conquérir un cinquième titre mondial dans une cinquième catégorie de poids.

 

Pourtant, ses seconds, ses plus fidèles partisans l’avaient prévenu de ne pas faire le saut chez les 147 livres, mais il a refusé d’entendre raison. Aujourd’hui, Garcia panse ses blessures, surtout celles du côté psychologique. Il croyait sincèrement qu’il pouvait tenir son bout face à un rival plus gros, voire même plus talentueux que lui. Il lui faut maintenant anticiper un retour chez les 135 livres, là où il a toujours été à son aise.

Lorsqu’on lui a demandé après sa défaite ce qu’il avait l’intention de faire, il a répondu calmement : « Je vais retourner à un poids inférieur ».

 

Il n’a pas dit chez les 135 livres, mais à un poids inférieur à 147 livres. Est-ce à dire qu’il veut continuer chez les 140 livres? Si tel est le cas qu’il se souvienne qu’il a dû se contenter de trois victoires par décision contre ses trois derniers rivaux chez les super-légers.  Déjà là, on constatait que sa force de frappe n’était pas adéquate à ce poids.

 

Contre Lomachenko

 

Si jamais il revient chez les 135 livres, il n’est pas sorti du bois puisque le maitre d’œuvre chez les légers n’est nul autre que Vasyl Lomachenko et je ne crois pas que Garcia puisse vaincre Lomachenko.

 

En somme, la seule bonne note pour Garcia dans cet affrontement contre Spence, c’est qu’il a obligé le champion  à faire la  limite de 12 rounds pour la première fois de sa carrière.

 

Du côté de Spence, son choix est déjà fait. C’est lui-même qui a demandé à Manny Pacquiao de se rendre sur le ring et devant lui, il a déclaré :  « Ce serait un honneur que de vous affronter ».

 

Pour toute réponse, Pacquiao, d’un air gêné, a souri, mais sans confirmer s’il acceptait le défi.

 

Un retour explosif

 

Pour un boxeur qui n’avait pas livré de combat depuis 13 mois, David Benavidez a prouvé qu’il n’avait rien perdu de ses qualités de champion. Il n’a fait qu’une bouchée de J’Leon Love en deux rounds seulement. 

 

Benavidez a ébranlé Love dès le premier engagement et au deuxième l’arbitre a bien vu que Benavidez était sur le point de blesser son rival sérieusement. Or, il a mis fin au combat, même si Love se disait en mesure de continuer.

 

Pendant les semaines qui ont précédé cet affrontement, Love a insulté, défié et poussé Benavidez. Sur le ring, ce fut une tout autre histoire. Il n’a jamais été en mesure de toucher solidement l’ex-champion.

 

Benavidez veut absolument reconquérir son ancien titre de champion du WBC qui appartient maintenant à Andre Dirrell.

 

Après avoir servi sa suspension de quatre mois pour usage de drogue, il se dit maintenant pur comme un bébé naissant. Ce qu’il veut avant tout, c’est d’affronter en premier Caleb Plant, ensuite Callum Smith et si jamais on le lui demande, il n’aurait aucune objection à monter sur le ring contre Canelo Alvarez.

 

Bravo Simon

 

Simon Kean a retrouvé sa touche magique samedi soir au Casino de Montréal. Pour la première fois depuis sa cuisante défaite aux mains de Dillon Carman, Kean montait sur le ring.

 

Dès le son de cloche, Kean avait chassé les papillons de son estomac et son rival, Regelio Omar Rossi, se trouvait à quatre pattes devant lui.

Rossi était le partenaire idéal pour Kean. C’est un type qui aime la bagarre, mais dont le menton n’est pas à la hauteur. Or, comme ce fut son habitude à six reprises auparavant, Rossi s’est retrouvé au tapis plus souvent qu’à son tour pour finalement abdiquer à 39 secondes du deuxième round.

 

Maintenant que Kean a chassé les doutes de son esprit, il lui reste à défier Carman, le vaincre et continuer son ascension chez les lourds jusqu’à ce qu’il atteigne son maximum.

 

Où va-t-il s’arrêter? Seul l’avenir nous le dira.

 

7 29 minutes pour Makhmudov

 

Jusqu’ici, la carrière du poids lourd Arslanbek Makhmudov n’a duré que 7:29 minutes de travail sur le ring contre sept adversaires, dont six se sont étendus sur le tapis dès le premier round de leur confrontation.

 

Ce Makhmudov est vraiment impressionnant. Cette fois, il a abattu en un round ce que personne d’autre avant lui n’était parvenu à faire, c’est-à-dire passer le K.-O. à Avery Gibson.

 

Ce Gibson avait déjà poussé Kean à la limite de 8 rounds avant de rendre la décision. Même chose avec Oleksandr Teslenko, dans un duel de 6 rounds.

 

Makhmudov a donc continué sa destruction chez les poids lourds et pourtant il n’a que sept combats à sa fiche. J’ai hâte de voir jusqu’où on pourra aller avec ce puissant cogneur. Certes, il lui manque encore une certaine expérience, mais pour le moment, il semble être un diamant à l’état brut.

 

Bonne boxe.