Après plusieurs années d’attente, Floyd Mayweather fils et Manny Pacquiao ont enfin convenu de s’affronter le 2 mai prochain au MGM Grand de Las Vegas.

Malgré ce que bien des gens peuvent penser, le combat aura une valeur historique supérieure que s’il avait été présenté cinq ans plus tôt. Le temps qui passe va contribuer à accentuer l’importance de ce duel-là.

Il y a cinq ans, Mayweather aurait largement été favori, tandis que maintenant, tous concèdent que les deux boxeurs se mesureront à leur meilleur adversaire depuis le début de leur carrière.

Mayweather n’a plus les mêmes réflexes, la même vitesse et les mêmes jambes qu’avant, alors que Pacquiao s’est replacé depuis qu’il s’est incliné devant Timothy Bradley et Juan Manuel Marquez en 2012. Il possède autant de vigueur et d’acharnement qu’à ses belles années.

Même si Mayweather est favorisé à 3-contre-1 par les preneurs aux livres, je ne gagerais pas là-dessus! Les deux boxeurs seront extrêmement sollicités d’ici au combat et c’est celui qui sera capable de mieux gérer la situation qui l’emportera. Le choc a lieu dans si peu de temps que ce ne sera pas uniquement le talent brut qui déterminera l’identité du vainqueur.

Chose certaine, le gagnant devra être considéré comme le plus grand de sa génération. Il est facilement possible de dire qu’il s’agit du combat le plus attendu de l’histoire n’impliquant pas des poids lourds. Les spécialistes s’accordent pour dire que seuls le premier duel entre Muhammad Ali et Joe Frazier - le combat du siècle - et le deuxième entre Joe Louis et Max Schmeling étaient plus importants. Bref, il faut remonter loin pour trouver des comparables.

Aux conditions de Mayweather

Si le combat a pu se concrétiser aujourd’hui, c’est principalement parce que toutes les demandes de Mayweather ont été respectées : un protocole antidopage, une répartition des bourses « 60-40 » et également le fait qu’il sera considéré comme le champion.

Au départ, Pacquiao et son promoteur Bob Arum ne voulaient s’en remettre qu’aux tests de la Commission athlétique du Nevada, tandis que Mayweather exigeait des tests inopinés semblables à ceux des Jeux olympiques. C’est le même principe que Jean Pascal a repris et qu’Adonis Stevenson perpétue depuis qu’il est devenu champion des mi-lourds du WBC.

Pacquiao souhaitait également une répartition des bourses « 50-50 », mais a fini par mettre de l’eau dans son vin. Autant Pacquiao a plié sur certains points, autant Mayweather n’avait plus tellement le choix d’apposer sa signature au bas du contrat en raison des changements dans la retransmission des événements qui sont en train de bouleverser l’industrie de la boxe.

Le grand patron de CBS Leslie Moonves a appliqué juste ce qu’il faut de pression sur Mayweather et son conseiller Al Haymon pour leur faire comprendre qu’ils n’avaient pas le choix d’accepter le combat. CBS, par le truchement de Showtime, a investi énormément d’argent pour voler Mayweather à HBO il y a quelques années.

Cela dit, l’intérêt pour le choc entre Mayweather et Pacquiao sera monstre et les gens de l’industrie s’attendent à ce que le nombre d’achats à la télévision à la carte dépasse par plus d’un million les 2,2 M de Mayweather et Saul « Canelo » Alvarez en septembre 2013.

*Propos recueillis par Francis Paquin