BOUCHERVILLE - Le boxeur Jean Pascal a décidé d'imiter le légendaire Oscar De La Hoya.

Il a annoncé mercredi la fondation de son entreprise de promotion, les Promotions Jean Pascal, qui s'occupera de l'organisation de ses deux prochains combats en partenariat avec le Groupe Yvon Michel et InterBox.

À 31 ans, Pascal (29-2-1, 17 K.-O.) a reconnu qu'il préparait son après-carrière, un peu comme l'avait fait De La Hoya en fondant son organisation Golden Boy Promotions. Le boxeur natif de East Los Angeles, qui a remporté 10 titres mondiaux dans six catégories de poids différentes, avait fondé son entreprise en 2002, avant d'annoncer sa retraite en 2009.

« Je ne veux pas dire que c'est moi le chef, ou Yvon, ou Jean Bédard, a expliqué Pascal à propos de la structure de son organisation. Je veux vraiment fonder des bases solides avec mes deux partenaires pour qu'on puisse faire un travail d'équipe. Mon but, ce n'est pas d'essayer de voler le marché, c'est vraiment d'essayer de le faire grandir et de l'amener à un autre niveau. C'est ce que j'ai fait en tant que boxeur au Québec, et c'est ce que je veux faire comme promoteur. »

Son projet, certes ambitieux, à l'image de la personnalité du boxeur, susciterait déjà de l'intérêt dans l'univers de la boxe. En ce sens, Pascal a indiqué qu'il était déjà en pourparlers avec un boxeur pour qu'il joigne son entreprise.

« Oui, effectivement, je suis en pourparlers avec un espoir américain qui aimerait s'entendre avec les Promotions Jean Pascal, a-t-il indiqué. Cependant, comme je l'ai déjà dit, on va faire chaque chose en son temps, étape par étape, car comme on dit ''Rome ne s'est pas bâtie en une journée''. Mais je suis content de pouvoir m'appuyer sur deux grandes organisations de la promotion pour ramener la boxe au plus haut niveau au Québec, et surtout au niveau international. Si je peux y parvenir, alors ce sera tout un honneur pour moi. »

Comme ce fut le cas pour De La Hoya vers la fin de sa carrière, Pascal, l'homme d'affaires, et Pascal, le boxeur, seront donc impliqués dans l'organisation de ses deux prochains combats. Ceux-ci auront probablement lieu en septembre et en décembre. L'aspirant obligatoire au titre WBC des mi-lourds a toutefois refusé de préciser l'identité de ses adversaires, même s'il a laissé entendre qu'il n'écartait pas la possibilité de croiser le fer avec Sergey Kovalev ou Adonis Stevenson.

« Mon but ultime, c'est de redevenir champion du monde, a-t-il dit sans détour. Si ça doit passer par Kovalev, par Stevenson ou quiconque, je n'ai aucun problème. Mais je ne veux pas nécessairement me battre pour la ceinture dès mon prochain combat. »

« Je voulais être mon propre patron »

Le Québécois d'origine haïtienne a aussi indiqué qu'il était disposé à offrir un combat revanche à Lucian Bute, si c'est ce qu'il souhaite. On ignore pour l'instant où seront présentés les deux prochains duels de Pascal, mais les possibilités sont grandes qu'ils aient lieu à Montréal ou Québec.

Il ne faudra toutefois pas compter sur la présence de l'ex-entraîneur de Bute, Stéphan Larouche, dans le coin du poids mi-lourd lavallois pour le premier de ses deux combats. Le principal intéressé a laissé entendre qu'il ne prévoyait pas modifier l'entourage qui sera en charge de sa préparation. C'est donc dire que Pascal continuera de travailler avec son entraîneur Marc Ramsay, Luc-Vincent Ouellet, Russ Anber et Roy Jones fils.

Le plan « A » était de rester au Québec

D'autre part, Pascal, qui avait déjà admis avoir reçu au moins une offre d'un promoteur étranger pour la présentation de son prochain combat, a tenu à démentir que son association avec GYM et Interbox était un « plan B ». Il a réitéré que l'objectif « de signer un contrat avec les promoteurs québécois et de boxer au Québec a toujours été mon plan A ».

Pascal sera épaulé dans son nouveau projet notamment par Greg Leon, qui a été nommé directeur général des Promotions Jean Pascal, et par le boxeur Antonin Décarie, qui agira comme chef des opérations.

Interrogés à savoir s'ils craignaient l'arrivée d'un nouveau joueur dans la promotion des combats de boxe au Québec, Michel et Bédard ont confié qu'au contraire, ça pourrait contribuer au développement de l'industrie, peut-être même au-delà des frontières du Québec.

« Yvon ne sera pas dans la boxe pour encore 40 ans, ni moi d'ailleurs, a souligné Bédard. C'est le '' fun '' de voir des jeunes au Québec qui avancent, qui engagent du monde et qui prennent des risques. Je trouve ça rafraîchissant. Je vois ça d'un bon oeil. L'avenir est favorable pour tout le monde, et si un jour l'entreprise de Jean devient très grosse, et qu'on n'a pas de relève chez Interbox, alors pourquoi pas? »

En ce sens, en rendant visite à des promoteurs aux États-Unis et France, Pascal a dit avoir réalisé qu'il y avait un potentiel à exploiter ailleurs dans le monde, et pas seulement au Québec.

« En France, on m'a fait comprendre que j'étais selon eux le meilleur boxeur livre-pour-livre francophone de la planète, alors c'est sûr que ç'a fait un velours, a reconnu Pascal. Mais j'ai remarqué en même temps qu'il y avait un marché à développer et à exploiter dans la Francophonie. Il y a environ 200 millions de francophones en Afrique, et si on y ajoute la Belgique et la France, alors on monte à environ 300 à 320 millions de personnes. Donc c'est sûr que ce serait un marché intéressant à exploiter. »