L’année qui vient de se terminer n’a pas été facile pour plusieurs dans le monde du sport, notamment pour nos boxeurs, surtout pour nos champions. 

Le Canadien a été éliminé des séries de la Coupe Stanley par le Lightning de Tampa Bay. Les Seahawks de Seattle ont perdu le Super Bowl dans la dernière minute de jeu 29-24 contre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Manny Pacquiao a été vaincu facilement par Floyd Mayweather dans le combat le plus onéreux de tous les temps.

Et chez nous, 2015 venait à peine de commencer que Bermane Stiverne abdiquait devant l’Américain Deontay Wilder et lui cédait son titre mondial WBC des lourds après un règne d’à peine huit mois.

Pour célébrer la venue de l’été 2015, David Lemieux s’est illustré en coiffant la couronne mondiale  IBF des poids moyens, jusque-là vacante, aux dépens d’Hassan N’Dam.

Se croyant imbattable, Lemieux a accepté d’emblée le match de sa vie et la chance d’unir les titres WBC et WBA à sa couronne IBF en se mesurant au dur cogneur qu’est Gennady Golovkin.

Tout comme Bermane Stiverne avant lui, Lemieux a dû s’avouer vaincu et céder sa couronne après seulement quatre mois de règne.

Malgré ce revers, Lemieux est parvenu à impressionner les hauts gradés de la boxe américaine, et le 12 mars prochain, on le retrouvera face à James De La Rosa. Selon ses dires, il sera impliqué dans quelques autres combats importants avec le réseau HBO au cours de la présente année.

Si deux de nos champions ont cédé leurs couronnes, un troisième est toujours assis sur son trône. C’est nul autre que notre Superman national, Adonis Stevenson.

Par deux fois, Adonis est monté sur le ring en 2015 pour défendre sa couronne WBC des mi-lourds, et chaque fois, il est sorti victorieux. Mais plusieurs amateurs de boxe québécois n’ont pas tellement apprécié le choix de ses rivaux. Ce fut tout d’abord une victoire par décision sur le vétéran de 35 ans, Sakio Bika, et ensuite un triomphe par K.-O. technique/3 contre Tommy Karpency, un boxeur fort d’une fiche de de 25-4-1.

Ce que veulent les amateurs

Ce que les amateurs de boxe québécois voulaient et veulent toujours, c’est ou bien un affrontement contre Sergey Kovalev ou bien encore un face-à-face contre son ex-ami Jean Pascal. Malheureusement, rien de tout cela ne s’est concrétisé. Pour le moment, on peut oublier Jean Pascal.

Malheureusement les négociations pour un match entre Adonis et Krusher sont maintenant au point mort, les deux réseaux de télévision Showtime et HBO ne pouvant s’entendre sur le partage des revenus.

Le nom d’Andre Ward fait toujours partie des manchettes et Kovalev est prêt à l’affronter, mais quand? Ward a accepté de se mesurer au Cubain Sullivan Barrera, le 26 mars prochain à Oakland, en Californie, et c’est là qu’on aura une meilleure idée de la forme physique de l’ex-champion qui n’a livré que trois combats au cours des trois dernières années.

Le cas Pascal

Pour le moment, il faut oublier le nom de Jean Pascal. Il vient de subir la correction de sa vie aux mains de Sergey Kovalev et il lui faudra plusieurs mois avant de reprendre l’entraînement. Mais dites-vous bien que Pascal est toujours dans le portrait des grands chez les mi-lourds. 

C’est vrai qu’il a très mal paru à ses deux sorties contre le Russe, mais Jean est trop talentueux pour ne pas revenir en force au cours de l’été qui vient. D’ailleurs, il a affirmé qu’il poursuivrait sa carrière, et connaissant le sérieux qu’il apporte à son sport, on peut s’attendre à le revoir. Pourquoi pas contre Lucian Bute?

Là où il pourrait y avoir un changement dans son cas, c’est au niveau de l’entraîneur.  Pascal s’entraîne à Montréal, mais Freddie Roach habite Los Angeles. La distance est un peu grande pour l’un ou pour l’autre. Or, pourquoi Pascal ne reviendrait-il pas avec son ex-entraîneur Marc Ramsay?

De retour

Tout allait si bien pour Artur Beterbiev en 2015. Deux combats, deux victoires, deux K.-O., tout cela en seulement onze rounds de boxe. On parlait même d’un affrontement possible contre Sergey Kovalev, qu’il a déjà vaincu à deux occasions chez les amateurs.  Puis, en octobre, alors qu’il s’entraînait, il a ressenti une douleur à l’épaule droite. L’année venait de se terminer pour lui. 

Il a dû subir une intervention chirurgicale au moment où il devait disputer un match éliminatoire où le vainqueur deviendrait le premier aspirant à la couronne de Kovalev.

Beterbiev a maintenant repris l’entraînement et anticipe remonter sur le ring en mars prochain. Pour le moment, sa fiche est de 9 triomphes en autant de combats et tous se sont terminés par des K.-O..

Pour ceux qui voudraient voir Beterbiev se mesurer à Adonis Stevenson, oubliez cela pour cette année. Un jour… d’accord, mais Beterbiev a encore besoin de quelques combats contre des adversaires de classe avant d’affronter Superman.

Lucian ButeUne défaite, mais…

L’année 2015 nous a permis de retrouver le Lucian Bute des beaux jours. Lamentable devant Jean Pascal en janvier 2014, il est redevenu le Lucian Bute d’antan par la suite.  Ce fut tout d’abord une victoire par K.-O. technique/4 sur Andrea Di Luisa, puis une très bonne performance face au champion James DeGale. Bute n’a pas gagné ce combat mais il en a fait mentir plusieurs qui le croyaient au bout du rouleau. 

Maintenant qu’il est bien dans sa tête et dans sa peau, le Roumain prétend qu’il veut continuer à se battre et on devrait le revoir à l’œuvre en mars ou avril prochain.

Une chance inouïe

En octobre, Dierry Jean a eu la chance de sa vie en se mesurant à l’excellent Terence Crawford dans un match pour le titre WBO des super-légers.

Tout comme les autres, il a dû s’avouer vaincu par K.-O. technique/10 quand l’arbitre a décidé que le Montréalais en avait eu assez, lui qui avait été terrassé à trois occasions au cours de la rencontre.

Jean se fiait sur sa force de frappe et sur l’expérience qu’il avait acquise à titre de partenaire d’entraînement de Manny Pacquiao. L’étincelle ne s’est jamais produite.

Dierry a connu ses meilleurs moments dans le huitième engagement quand deux de ses droites ont atteint le visage de son rival, mais ce dernier n’a même pas bronché.

Kevin BizierLa chance d’une vie

Le 26 mars en Angleterre, Kevin Bizier aura la chance de sa vie alors qu’il disputera la victoire à Kell Brook pour le titre mondial IBF des mi-moyens.

Brook s’est fait tirer l’oreille avant de finalement accepter d’affronter Bizier qui a mérité ce droit en faisant subir une première défaite en carrière à l’Américain Fredrick Lawson, en novembre dernier.

Après deux défaites crève-cœur par décision partagée face à Jo Jo Dan, Bizier a collé deux triomphes de suite, d’abord contre Fouad El Massoudi et ensuite contre Fredrick Lawson pour finalement obtenir le droit de se battre en match de championnat.

Alvarez c. Superman

Eleider Alvarez ne fait pas grand bruit à Montréal, mais il est maintenant le premier aspirant à la couronne WBC d’Adonis Stevenson. En 2015, sa fiche est demeurée vierge (19-0-0) grâce à des triomphes sur Anatoliy Dudchenko, Isidro Ranoni Prieto et finalement un triomphe de justesse par décision partagée en éliminatoire contre Isaac Chilemba, au Centre Vidéotron, à Québec.

Malheureusement, un match entre Alvarez et Superman n’est pas tellement attrayant aux yeux des promoteurs montréalais, mais qu’on le veuille ou non, les deux se mesureront  bien l’un à l’autre un de ces jours.

Surveillez Rivas

Un nom qu’il faut retenir en 2016, c’est celui du poids lourd Oscar Rivas, originaire de la Colombie tout comme son compatriote Eleider Alvarez.

Sans trop faire de bruit, Rivas montre maintenant une fiche de 18-0-0 (13 K.-O.).  C’est un dur cogneur qui a livré trois combats en 2015. Il les a tous gagnés par K.-O. et il n’a travaillé que pendant quatre rounds au total.

Oscar RivasRivas est cet ex-olympien qui a représenté la Colombie aux Jeux de 2008 à Pékin. Il avait gagné la première ronde, mais il avait dû ensuite s’avouer vaincu en deuxième ronde par 5/9 face à l’Italien Roberto Cammarelle.

À moins de changement de dernière minute, Rivas devrait affronter un ex-joueur de football du nom de Gerald Washington, à Anaheim, en Californie,  le 27 février prochain.

Ce Washington n’a jamais perdu en 16 combats. Il présente une fiche de 16-0-1 (11 K.-O.). Il a dû se contenter d’un verdict nul à sa dernière sortie contre Amir Mansour.

C’est un mastodonte de 6’ 6’’, qui a fait son service militaire dans la Marine américaine. Il a aussi excellé au tennis et au football comme ailier espacé et joueur de ligne.

Bien que très talentueux, il est âgé de 33 ans et a commencé sa carrière professionnelle en juillet 2012.

La relève

Du côté de la relève, trois jeunes sont à surveiller. Ce sont Erik Bazinyan (11-0-0 – 7 K.-O.), Steven Butler (14-0-0-1 – 11 K.-O.) et Custio Clayton (6-0-0—5 K.-O.). J’ai eu l’occasion de les voir au Casino de Montréal et au Centre Bell, et vraiment, ils ont toutes les qualités pour faire une très belle carrière.

À leur trois, ils totalisent ensemble 31 victoires, aucune défaite, un verdict nul et pas moins de 23 K.-O..

À ce groupe sélect, il faut ajouter le nom de Sébastien Bouchard, de Québec, qui est sur le point de se joindre à l’équipe de GYM. Ce dernier présente une fiche d’un seul revers contre 12 victoires.

Le protégé de François Duguay vient de coller un quatrième triomphe de suite samedi dernier, en sous-carte du match entre Jean Pascal et Sergey Kovalev.

Avec tout ce beau monde, on peut affirmer sans crainte que la boxe se porte assez bien merci au Québec, et l’année 2016 devrait être à la hauteur des attentes des amateurs sans oublier que quelques surprises pourraient bien nous épater au cours de l’année.

Bonne boxe!