MONTRÉAL - À 24 heures du combat le plus significatif depuis le début de sa jeune carrière, Artur Beterbiev n’en peut plus d’en découdre avec Tavoris Cloud au Centre Bell.

Les deux boxeurs ont facilement respecté la limite de 175 livres lors de la pesée tenue vendredi midi, le Montréalais d’origine russe affichant un poids de 174,6 livres et l’Américain faisant osciller le pèse-personne à 174 livres. Le titre vacant des mi-lourds de la NABA sera à l’enjeu.

Même s’il ne compte que 5 combats et 11 rounds d’expérience, Beterbiev (5-0, 5 K.-O.) est prêt à affronter un adversaire de la trempe de Cloud (24-2, 19 K.-O.), qui a été champion du monde des mi-lourds de la IBF de 2009 à 2013 avant de perdre sa ceinture à Bernard Hopkins.

« Artur tient à relever ce genre de défi là », a assuré son entraîneur Marc Ramsay. « Il a déjà l’attitude d’un champion. Il a un profil psychologique très particulier et à l’approche d’un gros combat comme celui-là, il n’est pas étouffé par la pression, mais se sent plutôt meilleur. »

« Je suis convaincu qu’Artur va l’emporter en moins de six rounds », a renchéri son partenaire d’entraînement Jean Pascal. « Artur possède une plus grosse force de frappe et même s’il possède nettement moins d’expérience, il va en gagner énormément pendant ce combat. »

À l’opposé, Cloud tentera de freiner une série de deux défaites, dont la dernière devant Adonis Stevenson il y a pratiquement un an jour pour jour. Il est cependant hors de question de le voir comme un rival sur la pente decendante, étant donné sa feuille de route bien remplie.

Une pesée sans histoire

« Il faut faire attention », a prévenu Ramsay. « Ses derniers combats ont été contre ses meilleurs adversaires et il ne faut pas se laisser berner par ça. Si tu enlèves les champions et les gars comme Jean (Pascal), Cloud fait quand même partie des cinq meilleurs de la division. »

De retour dans le ring après près d’une décennie d’absence, Stéphane Ouellet (29-5, 18 K.-O.) a quant à lui affiché un poids de 159,6 livres, contre 162 livres pour son adversaire belge Cedric Spera (10-2, K.-O.). Seule note « discordante » au programme, l’athlète maintenant âgé de 43 ans ne fera pas sa marche vers le ring au son de « 1492 : Conquest of Paradise » de Vangelis.

Une rare présence de Décarie au Centre Bell

Le gala de samedi marquera également le retour au Centre Bell d’Antonin Décarie pour la première fois depuis septembre dernier et la deuxième seulement depuis février 2011.

Décarie (30-2, 9 K.-O.) se mesurera au Mexicain Ivan Pereyra (19-3, 13 K.-O.), un ancien champion du monde junior des mi-lourds du WBC que le Québécois considère comme un adversaire assez crédible pour lui permettre d’obtenir un autre combat de championnat.

« C’est un ancien champion junior et c’est un gars respecté », a expliqué Décarie. « Je suis persuadé que c’est une étape importante pour accéder au plus haut niveau et je me dois absolument d’offrir une bonne performance comme je suis capable de le faire. »

Le Lavallois a révélé avoir été ennuyé par une blessure à l’aine pendant son camp d’entraînement, ce qui a légèrement compliqué sa préparation ces dernières semaines.

« Ç’a été plus long et pénible qu’à l’habitude », a ajouté Décarie. « Je ne pouvais courir au début et j’ai ainsi eu de la difficulté à perdre mes premières livres. Tout a débloqué il y a un mois et mes séances de sparring ont été extraordinaires. C’est pourquoi je suis très confiant. »

En plus de Beterbiev, Ouellet et Décarie, le champion des légers de la NABF Dierry Jean (26-1, 18 K.-O.), Kevin Bizier (22-1, 15 K.-O.), Yves Ulysse fils (3-0, 3 K.-O.), Erik Bazinyan (5-0, 3 K.-O.) et Steven Butler (4-0, 3 K.-O.).