Une farce monumentale du clan Bolonti
Boxe lundi, 8 déc. 2014. 15:37 samedi, 14 déc. 2024. 12:07Depuis que Jean Pascal a donné un coup de poing au menton de Roberto Bolonti à la fin du deuxième round de leur affrontement au Centre Bell, nous disposons maintenant d'éléments audios et vidéos qui nous permettent d'éclaircir les circonstances qui ont mené à la décision de « no contest ». Des preuves visuelles et sonores dont ne disposait pas l'arbitre Michael Griffin, qui ne pouvait pas utiliser la reprise vidéo.
Après avoir entendu la piste sonore du microphone que portait l'arbitre d'expérience, il est clair que Michael Griffin a crié « Break » suivi de « no punches » répété à quatre reprises avant que Jean Pascal ne donne son coup de poing illégal. De plus, Griffin avait apposé ses mains sur les bras de chacun des combattants.
La comédie
« Get up, get up, let's go! » Ce sont encore une fois les propos de l'arbitre lorsqu'il voit Bolonti effondré au sol. Au même moment, une vidéo amateur nous fait entendre une personne qui se tient dans le coin du boxeur argentin, fort probablement son promoteur Osvaldo Rivero, qui demande à Bolonto « No te levantes », ou en français « Ne te lève pas ». Au même moment, on voit Bolonti lever la tête, et la replacer sur le tapis, dans un geste volontaire. Des collègues photographes, qui étaient à quelques centimètres de Bolonti, m'ont affirmé avec conviction que jamais le boxeur n'avait perdu connaissance.
Il est clair que le clan Bolonti a choisi de jouer la carte de la disqualification pour tenter d'obtenir la victoire. Quelques instants avant l'incident, Jean Pascal avait envoyé Bolonti au plancher. Lors de deux entretiens avec des gens d'Interbox lundi matin, on m'a indiqué la volonté d'intenter un recours contre le clan Bolonti.
De son côté, le responsable de la section des Sports de combat à la Régie des course, alcools et Jeux du Québec, Michel Hamelin, explique que son organisme ne peut intenter de recours à cet effet, puisque le contrat a été signé directement entre les deux promoteurs.
Une disqualification renversée
Peu après la chute de Bolonti, l’arbitre a indiqué à Jean Douville, un responsable de la Régie, placé en bordure du ring, que Jean Pascal était disqualifié. Cinq minutes plus tard, Michael Griffin est retourné voir monsieur Douville pour expliquer qu’il changeait sa décision « no contest, en raison d’un coup non-intentionnel.» La première décision n’avait pas été rendue publique par l’animateur Christian Gauthier. Michel Hamelin explique que la décence veut qu’on n’annonce pas une décision lorsqu’un des deux combattants est inerte au tapis. Or, il s’est écoulé près de 13 minutes entre le moment où Bolonti a été atteint et le moment où il a été sorti sur brancard. Et pendant cette période, l’arbitre pouvait revenir sur sa décision selon M. Hamelin.
Qu’est-ce qui a motivé ce changement de décision? Selon ce que j’ai vu, en aucun temps le promoteur Jean Bédard n’est intervenu pour faire renverser la décision. À l’intérieur des câbles, Russ Anber, qui était dans le camp de Pascal, invoquait qu’un boxeur ne peut être disqualifié à l’intérieur des quatre premiers rounds en raison d’une faute.
Cette histoire n’a pas fini de faire couler de l’encre. Elle entache l’image de la boxe.