Victoire sans célébration
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:41 lundi, 2 déc. 2013. 14:50Encore une fois, Adonis Stevenson a répondu aux attentes dans le ring. Encore une fois, il a respecté le plan de match, a été brillant stratégiquement. Et encore une fois il a réalisé un K.-O. éclatant pour réussir la 2e défense de son titre acquis il y a six mois.
Mais après le combat, en conférence de presse, Stevenson avait le regard sombre et fuyant. Celui d‘un homme blessé et qui voudrait être ailleurs que face aux représentants des médias.
Adonis Stevenson a dénoncé le traitement médiatique dont il a été la cible cette semaine. « Il n‘était pas dans une position où il pouvait se défendre en raison de l‘approche de son combat », a expliqué Yvon Michel.
Le champion du monde a surtout mal digéré la 1re page du J_ournal de Québec_ vendredi matin. « Lorsque je suis devenu champion, je n‘ai même pas fait la 1re page. Mais là je fais la 1re page pour des gestes survenus il y a 17 ans, c‘est du racisme », a lancé Stevenson.
Au cours des prochains jours, Adonis Stevenson et les membres de sa famille étudieront la possibilité d‘un exil aux États-Unis. Il poursuivrait toutefois son association avec Yvon Michel.
Il a très peu été question du combat. Nous avons eu un duel où les deux boxeurs, malgré la hargne, ont été prudents et on cherché l'occasion idéale. Tony Bellew, qui ne s‘est pas adressé aux médias, n‘est pas tombé dans le piège d‘un Chad Dawson ou d‘un Tavoris Cloud.
Sur Twitter, Bellew a toutefois écrit : « I‘d like to apologise to everyone for not doing what I said I would do! I gave it everything and the better man won and that‘s it. » (« Je tiens à m‘excuser pour ne pas avoir accompli ce que j‘avais dit. J‘ai tout donné et le meilleur a gagné. C‘est tout. »)
Bellew se souviendra longtemps de son 31e anniversaire de naissance…
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Sergey Kovalev a réussi le K.-O. le plus spectaculaire de la soirée. Au début du 2e round, il a envoyé Ismayl Sillakh au tapis. Sillakh a convaincu l‘arbitre Marlon B. Wright qu‘il était en mesure de continuer. Sauf que comme un prédateur, Kovalev s‘est abattu sur Sillakh et l‘a terrassé au travers des câbles pour conserver son titre de champion WBO. Kovalev c. Stevenson, ça vous tente?
Kovalev est intéressé. Mais le clan Stevenson ne parait pas si emballé. Le champion ne ferme pas la porte. Yvon Michel semble toutefois mousser un affrontement avec Bernard Hopkins. L‘option Carl Froch n‘existe pas selon Yvon Michel.
HBO aura 10 jours pour proposer un adversaire à Stevenson.
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Chaque gala amène inévitablement une controverse. Et il y en a une à l'issue du combat remporté par Jo Jo Dan, par décision partagée à l'endroit du héros local Kevin Bizier.
Les pointages de 117–110 Bizier, 116–111 Dan, et 114–113 Dan ont été attribués au terme d‘un combat très serré et difficile à juger. Après le combat, les journalistes étaient aussi divisés, mais pas surpris non plus du résultat.
Ce qui peut surprendre, c‘est que Jo Jo Dan a obtenu un pointage de 116 même s‘il a obtenu un point de pénalité pour accrochage.
« On croyait que Bizier utiliserait plus son arme du crochet de gauche. Nous avons dû nous ajuster et ça nous a profité », expliquait Pierre Bouchard, l‘entraîneur du Roumain d‘origine.
Le clan Bizier n‘a pas crié au vol. Marc Ramsay a aussi souligné l‘efficacité de l‘adaptation du clan adverse devant l‘impossibilité pour Bizier d‘atteindre Jo Jo Dan avec le crochet de gauche.
Ce retour de Jo Jo Dan, maintenant aspirant no 2 au titre IBF, est fantastique compte tenu qu‘il a été opéré pour une mâchoire fracturée à l‘issue de sa 2e défaite en Turquie contre Selcuk Aydin.
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David Lemieux nous a donné des sueurs froides et à un certain moment j‘ai cru que le Québécois revivait le cauchemar qu‘avait représenté le cauchemar de sa défaite contre Marco Antonio Rubio.
Jose Miguel Torres a été six fois au tapis, malgré tout, il a représenté une menace pour Lemieux tout au long de ce combat qui s‘est terminé au 7e, quand l‘équipe du Colombien a demandé l‘arrêt des hostilités.
Torres a visité le tapis deux fois au 2e round. Mais au 3e round, il est revenu en force en atteignant Lemieux solidement à la tête à plusieurs reprises. Le Québécois a montré qu‘il sait encaisser. Il a résisté aux nombreux uppercuts de Torres, qui avait gagné ses cinq derniers combats par knock-out.
Lemieux est terrifiant à l‘attaque. Mais cela n‘a jamais été son problème. Encore une fois, l‘adversaire a trouvé trop facilement l‘ouverture.
Lemieux a expliqué que l‘erreur qu‘il a commise aura été d‘avoir été impatient. Toutefois, il n‘était pas d‘accord avec moi lorsque je disais que sa prestation me rappelait celle contre Rubio ou Alcine. « Je ne commet pas les mêmes erreurs. »
Son entraîneur Marc Ramsay a toutefois concédé que Lemieux s‘est fait toucher trop souvent et que les deux devraient apporter des correctifs.
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Les attentes étaient élevées pour le combat entre Didier Bence et Eric Martel-Bahoeli. Les deux lourds québécois se sont livrés de bons échanges au 1er round. Martel-Bahoeli a offert une bonne réplique à ce que lui offrait Bence. Martel a joué le tout pour le tout au 2e round. Une première frappe a fait tomber Bence dans les câbles. Après s‘être relevé, Bence a dû remettre le genou au sol. Puis Bence est allé au tapis une 3e fois dans le round ce qui a mis un terme automatique au combat. Bence subit un premier revers, on parle d‘un dur revers dans son cas. Dès la fin du combat, Martel-Bahoeli a sauté dans les bras de son entraîneur François Duguay après avoir obtenu cette fulgurante victoire surprise.
Pour Martel-Bahoeli, cette victoire représente le fruits de ses sacrifices au cours des derniers mois. « J‘étais le négligé et j‘aime ça. Je travaille avec des jeunes dans des centres jeunesse, et je leur dit de travailler fort. Et j‘ai maintenant la preuve pour eux. Je n‘ai pas battu un pied de céleri. Maintenant, je ne vois pas ce qui pourrait m‘arrêter. »
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Mikaël Zewski a lui aussi gagné par K.-O. technique grâce aux trois chutes de son adversaire lors du 3e round. Le boxeur de Trois-Rivières a épaté par sa vitesse et la force de ses coups destinés à Ryan Lee Davis. Zewski utilise sa gauche comme l‘épée d‘un escrimeur, et sa droite arrive à la vitesse d‘un missile.
En conférence de presse, Zewski est remarquable par la lucidité avec laquelle il parvient à décortiquer absolument tout ce qu‘il a vécu entre les cordages. « Même si je savais que je pouvais lui faire mal, je n‘ai pas “surréagi”, j‘ai conservé un bon taux d‘efficacité, il faut avoir de l‘expérience pour faire cela et je crois l‘avoir. J‘ai travaillé trop en puissance au premier round. Je lui ai fait mal corps et à la tête. Lorsque je l‘ai envoyé au tapis, j‘ai été surpris qu‘il se relève. J‘avais l‘impression que l‘arbitre a compté jusqu‘à 13. »
Zewski veut atteindre le top-10 mondial au cours de la prochaine année. « Je suis prêt pour les grosses ligues. Il y a six ou sept combats, je croyais que j‘étais prêt, mais je ne l‘étais pas. »
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La soirée a débuté d'une belle manière, lorsqu'un boxeur de la région, Sébastien Bouchard, a effectué son entrée sur l‘air de Conquest of Paradise de Vangelis. Ça rappelle Stéphane Ouellet!
En début de combat, « Boutch » a déposé ses gants Rival roses à de nombreuses reprises sur les côtes et la tête de son rival, qui a accueilli avec joie la cloche de la fin du round.
Le protégé de François Duguay, accompagné de Pier-Olivier Côté a offert de belles combinaisons sur son adversaire tout au long du combat. Ses frappes sont demeurées précises, alors que Slimani attendait l‘opportunité en contre, sans menacer.
Les juges ont accordé à Bouchard la victoire à l‘unanimité avec des cartes identiques de 60–54. Bouchard était relativement satisfait de son combat. « Dans les circonstances, c‘est bien. J‘ai manqué d‘énergie en raison de ma perte drastique de poids au cours des derniers jours. Heureusement je n‘ai pas eu à courir après mon rival car il restait devant moi. »
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Dans un autre combat prévu pour six rounds, Artur Beterbiev n‘a pas été patient à l‘endroit de son rival, l‘Américain Billy Bailey. Ce dernier n‘était tout simplement pas de calibre pour le protégé du Groupe Yvon Michel. Dès les premières secondes du combat, Beterbiev a forcé son rival à reculer. À la fin du round, alors que Bailey était adossé aux câbles, Beterbiev a décoché un court crochet de droite pour obtenir la 3e victoire de sa carrière, sa 3e par K.-O.