Samedi soir sur le ring de l’hôtel Cosmopolitan de Las Vegas, Vasyl Lomachenko y est allé encore une fois d’une performance digne de son grand talent. Et s’il n’est pas le meilleur boxeur au monde présentement, il n’est pas loin.

Certains le comparent à Pernell Whitaker, l’ex-triple champion des légers, des mi-moyens et des super-mi-moyens. D’autres prétendent qu’il a le style de l’immortel Willie Pep, ex-champion des plumes dont la carrière s’est échelonnée sur plus de 25 ans. Voilà comment on étale les talents de Vasyl Lomachenko tellement il est bon sur un ring.

C’était là un combat où l’ex-champion Nicholas Walters avait promis de passer le K.-O. au double médaillé d’or. Ce dernier a prouvé hors de tout doute qu’on ne prend pas un congé de onze mois avant de se mesurer à ce qu’il y a de meilleur au monde. Lomachenko n’a fait qu’une bouchée de son rival qui a dû se retirer à la fin du 7e engagement tellement il était frustré. D’ailleurs, aucun des juges n’a opté pour lui au cours des sept engagements.

La foule n’a pas tellement apprécié la sortie de l’ex-champion Nicholas Walters qui a soudainement décidé d’abandonner tellement il devenait un jouet entre les mains du champion.

No más, no más

« No más, no más » en retournant dans son coin à la fin du 7e round, s’est-il écrié à l’arbitre Tony Weeks qui a pris quelques instants avant de réaliser que Walters en avait assez et ne voulait plus continuer.

Au moment de l’arrêt, il tirait de l’arrière dans tous les rounds et, au septième, il avait encaissé plusieurs coups. Mais il ne semblait pas blessé outre mesure.

Dès ce moment, la foule de l’hôtel Cosmopolitan s’est mise à huer l’ex-champion. La foule ne pardonne pas, surtout à un ex-monarque, l’abandon d’un combat. Un vrai champion combat jusqu’au bout de ses limites.

D’ailleurs, l’analyste de HBO Max Kellerman n’a pas manqué de souligner que d’habitude, un champion n’abandonne pas debout, à moins d’être blessé sérieusement.

Walters n’a pas tellement aimé la question de Kellerman et lui a répondu sèchement : « Eh… J’ai reçu des coups qui m’ont fait mal. Ça faisait trop longtemps que j’étais inactif. Je ne pouvais pas suivre le pas. Il cogne comme une mule. Je n’ai jamais été frappé aussi fort au cours de toute ma carrière. Un coup sur la tempe droite en septième m’a obligé à cesser de combattre ».

Lomachenko, qui a empoché un million de dollars pour sa soirée de travail, a commencé lentement, mais au fur et à mesure que se déroulait le combat, on voyait que son rival n’était pas dans le coup.

Vraiment, la performance du champion a été un vrai petit bijou. Ses enchaînements, son jeu de pieds, ses pivots, sa façon d’éviter les coups en font l’un, sinon le meilleur boxeur actuellement.

Tout cela avec seulement huit combats professionnels derrière lui.

Toujours champion

Lomachenko est donc toujours champion WBO des super-plumes. Que fait-on avec lui?

Quand Kellerman lui a demandé qui il aimerait bien rencontrer la prochaine fois, il a hésité et a lancé le nom de  Francisco Vargas, le champion WBC des super-plumes, toujours invaincu, qui vient de vaincre Orlando Salido par décision majoritaire le 4 juin dernier. Plusieurs croient que cet affrontement entre Salido et Vargas devrait être choisi le combat de l’année tellement l’action a été soutenue.

Il y a aussi Salido, le seul à avoir souillé la fiche de Lomachenko qui aimerait bien une deuxième chance contre le champion. On se souviendra que ce combat s’était terminé par une décision majoritaire pour Salido, et Lomachenko ne l’a jamais pris.  Encore aujourd’hui, il est convaincu qu’il a gagné ce combat et il n’est pas le seul à penser ainsi.

Un fait demeure : Lomachenko veut toutes les couronnes pour lui et il voudrait aussi être reconnu comme le meilleur boxeur livre pour livre toutes catégories confondues.

Après la rencontre, le descripteur Jim Lampley et les analystes Max Kellerman et Roy Jones discutaient ensemble des  rivaux qui pourraient affronter Lomachenko. On sait que le champion est sous la tutelle de Top Rank, dont c’était le 2000e gala présenté par Bob Arum au cours des 50 dernières années. L’octogénaire ne tarit pas d’éloges au sujet de sa vedette. Arum prétend qu’il est le meilleur boxeur au monde depuis les beaux jours de Muhammad Ali.

Le premier nom sorti du sac a été celui de Manny Pacquiao. Naturellement, il y une quinzaine de livres entre Pacquiao et Lomachenko, mais comme le disait Kellerman, on peut toujours faire le combat aux alentours de 136, 140. Pacquiao a admis qu’il était capable d’atteindre à ce poids.

Il y a aussi Terrence Crawford qui est dans le portrait à un poids de 140 livres.

Il n’est pas impossible non plus que le Japonais Takashi Miura soit dans le portrait. Il est le premier aspirant à la WBC même s’il a perdu par K.-O. technique/9 aux mains de Francisco Salado il y a quelques mois.

Dans tous les cas, Lomachenko a prouvé hors de tout doute qu’il faisait partie de la classe élite et il mérite d’être choisi parmi les meilleurs boxeurs au monde livre pour livre. Pour certains, on dira qu’il est aussi intelligent qu’Andre Ward, mais avec une force de frappe supérieure à celui qui vient de ravir les trois couronnes à Sergey Kovalev.

Bonne boxe!