Il y aura beaucoup de talent sur le ring du Thomas et Mack Center de Las Vegas samedi soir. Particulièrement dans la catégorie des 147 livres, qui mettra en vedette Tim Bradley et Juan Manuel Marquez.

En sous-carte de ce combat, dans la même catégorie, le Québécois Mikael Zewski disputera le 21e combat de sa carrière. Le boxeur de 24 ans sera opposé à Alberto Herrera, un droitier de 32 ans, qui a une moyenne de ,500, pour parler en terme de baseball (9-9-1). « Quand on m'a dit que j'affronterais un boxeur avec cette fiche, je savais que ce serait critiqué », expliquait Zewski lorsque je l'ai rencontré mardi à Trois-Rivières avant son départ pour Las Vegas. « Ce n'est pas un faire-valoir. Il peut surprendre, c'est un tough mais je crois que je suis plus rapide, plus puissant que lui. Mais reste à voir si je suis capable d‘avoir sa constance. »

Le dernier combat de Mikael Zewski en juin dernier a été très compliqué. Après avoir envoyé Damian Frias au tapis dès le 1er round, Zewski s‘est blessé à la main droite, ce qui a complètement changé sa manière d‘aborder la suite de sa bataille face au gaucher. « Il n‘y a pas eu de fracture, seulement des contusions. Mais j‘étais incapable de fermer ma main et de cogner avec force. J‘ai dû travailler de façon un peu plus technique. » Cet imprévu a aussi eu pour effet d‘affecter son énergie, chose qui a été corrigée lors du camp d‘entraînement. « Faire 8 rounds blessé, ça demande de l‘énergie. On a modifié son entraînement en conséquence », explique Jean Zewski, qui entraîne son fils. « On a commencé à travailler avec des appareils qui mesurent les fréquences cardiaques. Je pense que vous allez être surpris. »

Sans aucun doute, Mikael Zewski estime que ce dur combat contre Frias lui a été bénéfique. « C‘était une de mes pires performances, un de mes plus durs combats, mais avec du recul je suis content que ce soit arrivé à ce moment de ma carrière. Ça aurait pu arriver lors d‘un gros combat à la télévision américaine. Ça me fait grandir et me pousse plus loin vers une meilleure performance dans le futur. »

Contre Marquez?

Et quand il pense au futur, Zewski pense aux deux têtes d'affiche du gala de samedi. « Me battre en sous-carte de Bradley et Marquez, qui sont potentiellement deux futurs adversaires, je l'espère, c'est vraiment le fun »

Cette remarque m‘a fait sourciller. Zewski vs. Bradley? Zewski vs. Marquez??? « Contre Bradley, le combat serait plus difficile à organiser car nous avons le même agent », explique candidement l‘ambitieux protégé de la firme Top Rank. Mais d‘ici là, Zewski doit gagner en visibilité et en crédibilité.

« C‘est sûr que des gars de mon poids et de mon niveau, il y en a plusieurs. Mais j‘essaie toujours d‘en faire un peu plus que les autres, d‘amener des p‘tits trucs qui font une différence. J‘attends mon tour. Mais j‘essaie de leur forcer la main et d‘accélérer les choses. »

Une approche différente

S‘il est agréable de discuter avec le cogneur, il est aussi fort intéressant de s‘entretenir avec son paternel qui l‘entraîne depuis l‘âge de 9 ans. Jean Zewski adore l‘approche de la firme américaine avec qui les contacts sont fréquents, à un rythme hebdomadaire. « Au Québec, les boxeurs de GYM et InterBox doivent passer par la conquête d‘une ceinture pour tenter par la suite d‘obtenir la reconnaissance de la télévision. Mais avec une organisation avec les poche profondes comme Top Rank, c‘est différent. L‘objectif est d‘obtenir les meilleurs combats, d‘offrir le meilleur spectacle et ainsi aller chercher les meilleures bourses. »

Si tout se déroule bien samedi pour Mikael Zewski, il est fort probable qu‘on le revoie dans le ring au Québec le 18 janvier, en sous-carte du combat entre Jean Pascal et Lucian Bute. Il y a même la possibilité qu‘il dispute un autre combat avant la soirée attendue de janvier.

VIDÉO: Je voulais un défi - M. Zewski