Dave Leduc est conscient que son sport ne sera jamais présenté en compétition au Québec « et c’est ben correct de même », selon le quadruple champion du monde de Lethwei.

Le Lethwei, c’est la boxe birmane. L’art des 9 membres. Les combattants de Lethwei se battent à mains nues, en utilisant leurs pieds, leurs genoux, leurs poings, leurs coudes... et leur tête. C’est en partie en raison de cette dernière technique plutôt brutale que le Lethwei demeure un sport de combat marginal, accepté dans très peu de pays, mais ultra populaire au Myanmar, où Leduc est une grande vedette.

Le coup de tête est d’ailleurs une des spécialités de celui que l’on surnomme « le Nomade ». Un coup bien placé sur la tempe lui a d’ailleurs permis d’envoyer son grand rival, Tun Tun Min, au tapis lors de leur dernier affrontement, le 16 décembre. C’est également une technique que le Québécois enseigne dans ses nombreux séminaires, notamment celui donné au gymnase H2O de Montréal, le 17 janvier dernier.

Les meilleurs moments de Dave Leduc au Lethwei

« La tête fait partie de notre corps, au même titre que nos poings. Alors, pourquoi ne pas l’utiliser? En plus, le front est très dur. Un coup bien placé sur la tempe ou sur le nez peut faire beaucoup de dommages, à condition d’avoir la bonne technique. »

Parce que même s’il est conscient que le Lethwei ne sera jamais accepté ici, Leduc souhaite quand même l’enseigner comme technique d’autodéfense. Et qui sait, peut-être que « le Nomade » découvrira un diamant brut à polir, un athlète qui pourra suivre ses traces et s’exiler à l’autre bout du monde pour atteindre la gloire en Asie du Sud-Est.

« Le Myanmar a été pendant longtemps un pays très fermé sur le monde. C’est pour ça que très peu de non-Birmans pratiquent le Lethwei », explique Leduc, qui est d’ailleurs devenu le premier champion étranger en décembre 2016. « Ce qu’il faut, c’est prendre des athlètes de MMA, de Muay Thaï et de kickboxing et les initier au Lethwei. De cette façon, ils pourront venir tenter leur chance au Myanmar. » D’ailleurs, Leduc est en discussion pour tenter de mettre sur pied un affrontement contre un combattant de MMA connu.

« Mais je ne peux pas dire de qui il s’agit encore », ajoute-t-il en riant.

Dave LeducKing Leduc : l’ambassadeur international du Lethwei

Le King du Lethwei estime aussi que sa carrière de combattant tire à sa fin. Invaincu en 10 combats (4 victoires et 10 combats nuls – il n’y a pas de juges en Lethwei et pour l’emporter, on doit absolument passer le K.-O. à son adversaire), Leduc commence à ressentir les conséquences physiques de ce sport brutal. Il consacrera son après-carrière à la promotion de son art.

« Je compte m’installer à Chypre avec mon épouse Irina et mettre sur pied mon académie de Lethwei. Les combattants du monde entier pourront y venir pour parfaire leurs connaissances. »

Leduc a également lancé son académie en ligne pour ceux qui veulent apprendre les techniques de ce sport millénaire.

Ajoutez à cela son rôle d’ambassadeur mondial du Lethwei, un mandat important pour Leduc.

« J’ai parcouru 25 pays dans les deux derniers mois pour faire connaître ma discipline. En plus de la Birmanie, le Lethwei est présent au Japon, à Taiwan et il y a eu un événement en Slovaquie. On tente maintenant d’en organiser un en Nouvelle-Zélande. Et l’une de mes plus grandes réussites, c’est d’avoir conclu une entente de diffusion avec la plateforme UFC FightPass. »

Le prochain événement du « World Lethwei Championship » sera présenté en direct sur la plateforme, le 21 février prochain.

Bref, que ce soit dans le ring ou à l’extérieur, le charismatique Leduc fait tout pour faire la promotion de sa discipline. Au Québec, le Gatinois n’atteindra jamais le même statut qu’au Myanmar, mais si la pratique du Lethwei se répand dans les gymnases de la province et du pays, ce sera en grande partie grâce à Dave Leduc.

Dave Leduc, le King du Lethwei