Dépaysement et petits ajustements pour Marc-André Barriault
UFC jeudi, 25 juil. 2019. 13:06 mercredi, 11 déc. 2024. 10:47RDS2 et RDS Direct présenteront les préliminaires de l'UFC 240 , samedi à 20 h
EDMONTON – Marc-André Barriault ne s’est jamais vraiment senti dépaysé durant les cinq premières années de sa carrière de combattant professionnel.
Les douze premiers combats à sa fiche ont tous été disputés dans sa ville natale (Gatineau), sa ville d’adoption (Québec) ou la métropole qui fait le lien entre les deux. Même ses débuts à l’UFC, à Ottawa en mai dernier, lui ont donné l’impression de revenir à la maison.
Pour cette raison, sa dernière semaine de préparation en vue de son retour dans l’octogone, qui aura lieu samedi soir à Edmonton, est jalonnée de petits défis. Pour la première fois, l’athlète de 29 ans se retrouve dans un environnement où tout est à apprivoiser.
Les premiers ajustements ont dû être apportés dès mardi, le jour de son arrivée en Alberta. Barriault est débarqué de l’avion avec son gérant Stéphane Patry, qui lui sert de boussole à travers les différentes requêtes qui lui ont été soumises par l’UFC. Mais ses entraîneurs Dany Laflamme et François Duguay, retenus au Québec pour des motifs personnels, n’allaient les rejoindre que deux jours plus tard. Pas la fin du monde, mais pas l’idéal non plus.
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« De toute façon, le vrai travail commence [jeudi], minimisait Barriault, bien installé dans sa chambre d’hôtel, 24 heures après son arrivée. La coupe de poids, les petits entraînements de routine, rester actif jusqu’à la pesée, ça se fait à partir de jeudi. Étant donné qu’on est encore relativement proche de la maison, ça me convient. Mais éventuellement, si on a à se déplacer plus loin mon équipe et moi, on va partir ensemble. Du point A au point B, et on va tout faire à 100%. »
Par la force des choses, Barriault devra aussi tester de nouvelles méthodes dans le processus de perte de poids qui lui permettra de faire osciller la balance à 185 livres le jour de la pesée officielle. Le chef cuisinier de profession a l’habitude de préparer lui-même son menu et d’élaborer l’horaire selon lequel il consommera les plats « maison » qu’il entrepose dans le réfrigérateur de sa chambre d’hôtel.
Cette routine est elle aussi affectée par l’éloignement. Comme solution de rechange, Barriault fait affaire avec un chef que l’UFC met à la disposition des combattants qui font partie de la carte principale de ses galas.
« Quand je suis arrivé, j’ai donné toutes mes informations, mon poids, mes allergies alimentaires. Le gars travaille ici, à l’hôtel. Il me monte des petits plats préparés et des collations selon où j’en suis dans ma coupe de poids, avec des ratios de protéines faibles en sodium. Je me suis dit que j’allais l’essayer. Je ne peux pas le faire moi-même et je ne veux pas avoir à stresser avec ça. Je veux de l’énergie. C’est la première fois que je ne me sens pas drainé, à ce stade-ci de la semaine, avant à une pesée. »
Sans Jade
Barriault doit aussi composer avec l’absence de sa bien-aimée, la combattante Jade Masson-Wong. Le couple, qui est habituellement inséparable à l’approche d’un combat, ne sera réuni qu’à la veille de l’affrontement qui opposera Barriault au Polonais Krzysztof Jotko.
« Normalement, elle serait arrivée pour vivre toute la semaine avec moi, mais on a trois chiens à la maison et il a fallu qu’elle reste pour les garder. Jade veut être partout, elle aime goûter à tout ça. Et souvent, nos combats sont assez rapprochés, donc on se motive mutuellement dans le travail de l’autre. »
Les tourtereaux se sont rencontrés il y a quatre ans. Barriault commençait à peine sa carrière professionnelle tandis que Masson-Wong, qui montre aujourd’hui une fiche de 3-1 dans l’organisation TKO, ne s’entraînait que pour le plaisir.
« C’est sûr que dans ma tête, je me disais que ça serait le fun de trouver une fille qui en fait, qui comprend. Quand je l’ai rencontrée, elle cadrait avec beaucoup de mes critères. Elle ne pensait pas en faire une carrière, mais elle avait besoin de se laisser aller, c’est une fille d’émotions fortes. Puis elle a vu les opportunités, elle a gagné ses combats amateurs et ensemble, on a gradué. Peut-être que bientôt, on va reproduire ce qu’on a fait chez TKO à l’UFC. »
Prendre sa place
Indépendamment de l’endroit où il enfilera les gants cette semaine, celui qu’on surnomme « Power Bar » affirme se sentir déjà plus à l’aise à l’intérieur du gros cirque de l’UFC.
Avec le recul, il admet s’être laissé impressionner par une série de petits détails lors de ses débuts avec la prestigieuse organisation en mai. Le décor qu’il n’avait vu qu’à la télé, la marche vers l’octogone, la voix de Bruce Buffer, tout ça l’avait fait figer juste assez longtemps pour accuser un retard impardonnable dans le feu de l’action.
« Cette fois, c’est différent. Les gens me reconnaissent, je suis encore frais dans leur mémoire. Hier j’ai signé mes posters et c’était relax alors que la première fois, j’avais le cœur qui me débattait. Tout était ‘wow’. Ce n’était pas intimidant dans le sens que je m’écrasais, mais je réalisais quand même que j’étais là, que j’étais rendu. »
« Dans mon vestiaire, il y avait Al Iaquinta, Matt Serra et toute cette gang-là. Ça parlait fort, ça prenait de la place. On dirait que dans mon échauffement, je me suis mis en retrait au lieu de prendre mon espace. J’étais là à les regarder du coin de l’œil, mais quand j’y repense, c’est du monde normal. Samedi, si je vois Max Holloway ou n’importe qui d’autre, ça sera pour moi un gars comme un autre qui s’en vient faire son travail. Et moi j’ai le mien à faire aussi avant ça. C’est vraiment comme ça que je l’aborde. »