MONTRÉAL – L’avenir professionnel de Georges St-Pierre devrait s’éclaircir sous peu.

L’ancien champion des mi-moyens de l’UFC, qui a confirmé en juin dernier qu’il était prêt à faire un retour à la compétition après une pause de près de trois ans, a déclaré mercredi que des développements sur la suite de sa carrière devraient être dévoilés la semaine prochaine.

« Il y a beaucoup de choses qui se passent en ce moment, a laissé sous-entendre St-Pierre mercredi après une conférence de presse visant à promouvoir la tenue des Championnats du monde de gymnastique à Montréal en 2017. Je ne peux pas trop en dire, mais je vous promets que vous allez avoir des nouvelles probablement la semaine prochaine. Il y a beaucoup de choses qui se brassent, des choses un peu délicates dont on ne peut pas parler maintenant parce que c’est en train d’arriver. »

St-Pierre ne s’est pas battu depuis sa victoire contre Johny Hendricks le 16 novembre 2013 à Las Vegas. Quelques semaines plus tard, il avait annoncé qu’il abandonnait sa ceinture pour prendre une pause d’une durée indéterminée. Après des mois de suppositions, d’insinuations et de déductions, tout semble indiquer que cette pause tire officiellement à sa fin.

Selon les règles instaurées par l’UFC et régies par l’Agence antidopage américaine (USADA), un combattant qui a coupé ses liens contractuels avec l’organisation doit fournir un avis écrit confirmant ses intentions de retour et se rendre disponible à subir des tests antidopage quatre mois avant de renouer avec la compétition.

Avant que son agent ne mette cavalièrement fin à la conversation après une brève mêlée de presse d’à peine cinq minutes, St-Pierre a eu le temps de confirmer qu’il avait effectivement commencé à se plier à ces nouvelles exigences à temps pour être admissible à un retour le 10 décembre, date annoncée de l’UFC 206 à Toronto

« Pile sur la date, a assuré l’athlète de 35 ans. C’est peut-être une coïncidence, peut-être que non. On va voir. »

St-Pierre, qui avait cité le laxisme des dirigeants de l’UFC dans la lutte contre l’utilisation de produits dopants en arts martiaux mixtes comme l’une des raisons qui l’avaient incité à mettre sa carrière en plan, dit avoir reçu à deux reprises la visite des agents de l’USADA au cours des dernières semaines. Malgré l’avancement notoire de son cheval de bataille, il note que l’idéal n’a toujours pas été atteint.

« C’est beaucoup mieux que c’était, mais il y a encore des problèmes. Il y a encore des gros problèmes. [...] Ils sont très bons au Québec de la façon dont ils font ça, mais c’est le système en général... C’est très bien, mais ça peut être mieux. »

Pour l’ancien roi de la division des 170 livres de l’UFC, le chemin du retour vers son royaume est loin d’être une courte ligne droite. Les négociations entre le clan du combattant et les dirigeants de l’organisation semblent extrêmement compliquées. L’apparition de nouveaux paramètres depuis le départ de « Rush », notamment l’imposition aux athlètes d’un commanditaire exclusif, complique assurément le dossier. On peut aussi s’imaginer qu’un différend subsiste quant à la valeur des bourses auxquelles aurait droit celui qui a défendu son titre à neuf reprises entre 2008 et 2013.

Inévitablement, une partie des tractations s’est transportée sur la place publique. Alors que d’un côté, St-Pierre clame qu’il n’attend qu’une offre satisfaisante pour remonter dans l’octogone, le président de l’UFC, Dana White, ne cesse de remettre en question la motivation du Québécois.

Les objectifs visés des deux côtés sont évidents et St-Pierre jure que les tactiques de son ancien patron ne l’affectent pas.

« Dana White est un promoteur. Il fait ce qui sert le mieux ses intérêts et moi je fais ce qu’il y a de mieux pour les miens. Je n’ai rien contre Dana White. Je trouve que c’est le meilleur promoteur au monde et le sport ne serait pas où il est si ce n’était de lui. Tous les combattants, autant ils peuvent parfois détester Dana White – parce qu’on l’a tous détesté à certains moments, même moi! – lui doivent le fait qu’il a amené le sport à un autre niveau. »

Une passion pour la gymnastique

St-Pierre était surtout intéressé à parler de gymnastique mercredi dans les locaux de l’Institut nationale du sport du Québec. Le natif de St-Isidore est l’un des ambassadeurs des Championnats du monde de gymnastique artistique qui auront lieu dans la métropole l’an prochain.

Celui qu’on surnomme GSP dit avoir intégré ce sport à son entraînement il y a environ six ans, sous la supervision de Patrick Beauchamp, après avoir réalisé les qualités athlétiques évidentes des jeunes gymnastes qui participaient aux séminaires dans lesquels il enseignait.

« J’ai remarqué qu’à chaque fois que j’enseignais à des nouveaux élèves issus d’autres sports, mais qui n’avaient jamais fait d’arts martiaux de leur vie, c’était toujours le même pattern qui revenait. Parmi les footballeurs, les hockeyeurs et les sprinters, les gymnastes étaient toujours les meilleurs. Je trouvais ça bizarre et j’ai commencé à me poser des questions. »

« Prenez n’importe quel athlète et demandez-lui de répéter ce que fait un gymnaste, il ne sera pas capable. Par contre, demandez à un gymnaste de répéter le mouvement d’un autre athlète, il va le faire. Pas aussi bien! Mais il va s’en approcher davantage que les autres. J’ai donc voulu commencer à faire de la gymnastique pour développer mes qualités athlétiques. Le seul regret que j’ai, c’est de ne pas avoir commencé ça avant! »

En prêtant son nom à l’événement dont la présidence d’honneur sera assurée par l’ancienne médaillée d’or olympique Nadia Comaneci, St-Pierre espère donc offrir plus de visibilité au sport qui le passionne.

« Je trouve ça dommage que la gymnastique n’ait pas plus d’attention ici. En tant qu’athlète, je comprends un peu parce que quand j’ai commencé les arts martiaux, je n’avais pas beaucoup d’attention et j’essayais de faire connaître mon sport. Alors si je peux utiliser mon nom pour aider à promouvoir l’événement, ça me rend extrêmement heureux. »