«Hey, je reviens du gymnase de Junior Dos Santos. On m’a attaché les pieds au plafond et on s’est servi de ma tête comme speed bag pendant une couple d’heures. »

Ça, c’est la seule excuse valable que j’accepterai de la part de quiconque osera essayer de me convaincre que Ben Askren appartient à la même ligue que Georges St-Pierre. Parce que oui, c’est une théorie que j’ai entendue en fin de semaine, après qu’Askren eut défendu son titre face à Douglas Lima au Bellator 64.

Non seulement je pense qu’Askren n’a pas sa place sur la même planète que GSP (sportivement parlant, on s’entend), je ne crois même pas qu’il y a lieu de le placer dans le top 10 mondial de sa catégorie de poids. St-Pierre, Carlos Condit, Nick Diaz, Jake Ellenberger, Johny Hendricks, Josh Koscheck, Martin Kampmann, Jon Fitch et Rory MacDonald – je vais m’arrêter là – sont trop polyvalents et talentueux pour se sentir menacés par le combattant plutôt unidimensionnel qu’est Askren.



Ceci dit, il y a néanmoins des ressemblances entre le champion des mi-moyens du Bellator et son homologue du UFC. Les deux sont des lutteurs d’élite – Askren a représenté les États-Unis aux Jeux olympiques de Pékin en 2008 – qui n’hésitent pas à se servir de cet atout pour arriver à leurs fins. C’est bon pour la fiche, mais un peu moins pour la cote de popularité.

Askren, qui fait partie de la même équipe qu’Anthony Pettis, Alan Belcher, Pat Barry et Matt Mitrione chez Duke Roufus à Milwaukee, est invaincu en MMA chez les professionnels, mais ses six dernières victoires ont été acquises par décision. C’est 24 rounds consécutifs sans être capable de finir un adversaire.



C’est un reproche, peut-être le seul, auquel St-Pierre n’échappe pas lui non plus. Le Québécois est imbattable depuis cinq ans, mais six de ses neuf victoires au cours de cette période lui ont été accordées par les juges. « Rush » n’a pas terminé un rival avant la limite depuis sa victoire contre B.J. Penn au UFC 94.

Depuis des années, St-Pierre se confond en excuses chaque fois que sa récente incapacité à terminer un combat avant la limite revient sur le tapis. Askren, lui, n’a rien à foutre des critiques.

« Si vous n’aimez pas le travail au sol, il y a un sport qui s’appelle la boxe », a-t-il lancé aux spectateurs qui le huaient sans retenue après sa victoire décisive contre Lima. « Ce n’est pas si intéressant par contre, alors je vous suggère de revenir me voir botter des derrières. »

Effectivement, il faut donner à Askren ce qui lui revient : si ses adversaires sont incapables de trouver une solution au problème qu‘il apporte, pourquoi changerait-il d‘approche?

Vous pouvez visionner le combat Askren-Lima, disponible en deux parties en suivant ce lien et celui-ci.

_*Partagez-vous mon avis au sujet de Ben Askren ou me trouvez-vous plutôt trop sévère à son endroit? Êtes-vous capable d’apprécier son style ou le trouvez-vous simplement ennuyant? Jusqu’où croyez-vous qu’il serait capable de gravir les échelons dans la division des 170 du UFC?*_

DES DÉCISIONS QUI FONT JASER

La victoire d’Askren a été précédée des deux premiers matchs quart-de-finale du tournoi des poids coqs de Bellator.

Le Brésilien Rodrigo Lima a été, à mon humble avis, victime d’une mauvaise décision des juges, qui ont unanimement donné la victoire au Japonais Hiroshi Nakamura. Lima a été pénalisé pour un deuxième coup en bas de la ceinture au deuxième round et a passé la majeure partie du combat sur son dos, mais a constamment travaillé en offensive pour menacer son assaillant avec de nombreuses tentatives de soumission. Le scénario m’a fait penser à celui qui avait favorisé Demetrious Johnson aux dépens de Miguel Torres au UFC 130.

Jugez par vous-même.

Dans l’autre quart-de-finale, l’élève de Greg Jackson Travis Marx a surpris Masakatsu Ueda en l’emportant par décision unanime.

Marlon Sandro a eu chaud dans la première demi-finale du tournoi des poids plumes. Alexandre « Popo » Bezerra, un ami de 11 ans son cadet, a mis le doute dans la tête de tout le monde, mais deux des trois juges ont tout de même noté le combat en faveur du vétéran, qui accède à la finale de la compétition pour la deuxième année consécutive. Défait l’an dernier par Pat Curran, il affrontera le gagnant du combat à venir entre Daniel Straus et Mike Corey.



TALEB IMPRESSIONNE, HORODECKI S’EFFONDRE

Le Français d’origine et Montréalais d’adoption Nordine Taleb a signé une convaincante victoire par décision unanime aux dépens de l’Américain Matt Secor, qui n’en était qu’à son deuxième combat pro.

Taleb (7-1), qui était devenu le champion de la division des mi-moyens de l’organisation Ring of Combat en battant Pete Sell en novembre, avait décidé de délaisser son titre pour vivre l’aventure du Bellator. Sa domination sur Secor fut tellement nette qu’un juge a même rendu une carte de 30-24. Au UFC 83 à Montréal, le juge Pasquale Procopio avait rendu un verdict similaire en faveur de Nate Quarry aux dépens de Kalib Starnes.



_Source : MMADecisions.com_

Voici la victoire de Taleb en vidéo. Le fort accent français que vous entendez en arrière-plan est celui de Denis Kang, qui travaillait dans le coin de son coéquipier du Tristar Gym.



Ça a été moins drôle pour Chris Horodecki. Le jeune Ontarien, jadis vu comme l’un des joyaux canadiens dans le monde des MMA, n’avait tout simplement pas sa place dans la même cage que Mike Richman vendredi soir. Le Marteau Polonais, qui montrait une fiche pro de 11–0 avant même l’âge de 20 ans, a une défaite et une nulle depuis le décès de son entraîneur Shawn Tompkins.



Une petite dernière concernant le Bellator avant de changer de sujet. Kyle Prepolec, qui avait fait ses débuts professionnels avec une victoire à Ringside Rising Star 3, a coincé son ancien partenaire d’entraînement Lance Snow dans une belle clé de bras.

TUF 15 : VICTOIRE ÉMOTIVE POUR CHIESA

Après avoir perdu les deux premiers combats de la 15e saison de la téléréalité The Ultimate Fighter Équipe Faber est revenue dans la compétition avec une deuxième victoire consécutive vendredi. Michael Chiesa, qui a appris le décès de son père peu après le début de la série, s’est servi de sa lutte pour défaire sans trop de difficulté Jeremy Larsen.

Faber a donc conservé son privilège de matchmaker et a décidé d’opposer Joey Proctor, un partenaire d’entraînement de Joe Lauzon, à la tête forte d’Équipe Cruz, Chris Tickle.

TODD DUFFEE, ÇA VOUS DIT QUELQUE CHOSE?

L’énigmatique poids lourd a signé une première victoire en près de deux ans dans le combat principal du deuxième gala de la Super Fight League, une organisation émergente en Inde.

Surpris par Mike Russow à sa dernière apparition au UFC et détruit par Alistair Overeem la veille du jour de l’an en 2010, Duffee est revenu à ses bonnes habitudes contre Neil Grove.



Au milieu de la carte, l’un de mes combattants favoris à l’extérieur du UFC, Alexander Shlemenko, a été trop fort pour le vétéran japonais Ikuhisa Minowa.



WAARDENBURG GARDE LES PIEDS SUR TERRE

Dimitri Waardenburg, qu’on n’avait pas revu dans une arène depuis sa défaite contre Chris Kelades à Instinct 2, a fait ses débuts en boxe professionnelle samedi soir au Centre Claude-Robillard dans le cadre du gala UGC 29.

Le Québécois d’origine belge a perdu aux points (39-37 x 3) au terme d’un combat de quatre rounds face à un certain Jaber Zayani. « J’ai perdu, mais j’ai offert toute une guerre. D’ailleurs, tout le monde dit que je me suis fait voler », a noté Waardenburg, qui a suffisamment apprécié son expérience pour retenter sa chance dans cette discipline.

OVEREEM : LES SPÉCULATIONS VONT BON TRAIN

Toujours pas de nouveau dans la saga Alistair Overeem, qui passera devant la Commission athlétique du Nevada le 24 avril dans l’espoir de se voir attribuer la licence qui lui permettrait de respecter ses obligations face au champion Junior Dos Santos.

Je vous laisse sur deux récents billets concoctés par mes coéquipiers. Stéphane Morneau fait un solide résumé de la situation et Mathieu Bédard vous demande qui devrait être le plan B du UFC.

_Si vous êtes sur Twitter, il est possible de me suivre_ @NicLandryRDS.