Connais-tu ton GSP? | Ton classement du top-3 des combats de GSP

Alors qu’on s’attend à ce que Georges St-Pierre annonce qu’il mettra un terme à sa carrière dans l’octogone jeudi, je ne peux vous cacher que cette décision ne me surprend pas outre mesure.

Est-ce que je suis déçu de le voir accrocher ses gants? Quelque peu, mais si je prends le temps de m’installer dans la position de l’athlète, on peut comprendre ses motivations. Il n’est pas parvenu à revenir à l’action selon ses termes alors qu’il avait un combat, un opposant en tête: Khabib Nurmagomedov et les négociations n’auront pas abouti.

C’est évident que GSP est un homme, comme tout le monde, et le temps va un jour avoir un effet sur lui. À 37 ans, je crois que s’il n’obtenait pas ce qu’il désirait, c’était mieux pour lui de se retirer et tout indique que c’est ce qui va se produire.

St-Pierre va quitter ce sport selon ses propres termes et il pourra donner ses raisons derrière sa décision. Il a toujours suivi son code de conduite, n’a jamais dérogé à ses valeurs et, au final, c’est l’un des plus grands athlètes au Canada qui va tirer sa révérence jeudi.

Il est et doit être reconnu comme l’idole d’un peuple et non pas uniquement chez ceux qui pratiquent les arts martiaux mixtes. Georges est un modèle exemplaire en tant qu’athlète pour quelqu’un qui souhaite faire carrière dans ce domaine, peu importe la discipline.

L’ancien champion des mi-moyens et des poids moyens n’avait pas de plan B, il n’avait qu’un plan A. Aucun autre combat ne justifiait un retour de sa part, hormis celui contre le Russe. On l’a souvent entendu dire que ce n’était pas une question d’argent dans son cas, mais plutôt pour sa renommée dans l’histoire de ce sport. C’est pourquoi je ne pense pas que Conor McGregor était dans les plans alors que oui une telle confrontation aurait amené énormément d’argent, mais à la suite de la défaite de l’Irlandais, le combat qui intéressait Georges, c’était avec Nurmagomedov.

Si on tente d’entrevoir ce qui a empêché un tel super-combat entre le Russe et le Québécois, l’UFC a peut-être cherché à se protéger dans cette histoire également. Le risque était présent qu’un champion actuel perde de sa valeur contre un combattant qui, au final, se serait sans nul doute retiré ensuite.

Même si le combat n’avait pas été pour une ceinture alors que les deux hommes auraient convenu d’un poids précis pour cet affrontement, les répercussions auraient été non négligeables si le champion des poids légers s’était incliné. Nurmagomedov aurait ensuite disputé un nouveau combat pour défendre sa ceinture, le tout après une défaite? Sa valeur aurait été à la baisse à n’en pas douter.

L’UFC s’est très certainement demandé si le jeu en valait la chandelle. À court terme, oui l’organisation tout comme les combattants auraient empoché leur part de millions $ avec la vente à la carte, mais à long terme, les coûts pouvaient être trop dommageable si Nurmagomedov s’était avoué vaincu.

Avec ou sans ce combat, une chose demeure, GSP a été un athlète exemplaire à l’intérieur ou à l’extérieur de l’octogone. Il a toujours été droit, s’est battu contre les meilleurs les uns après les autres, a notamment défendu son titre en neuf occasions et il a fait avancer ce sport au cours des dernières années à un rythme impressionnant. Il a réalisé le tout sur la scène internationale, mais surtout au Canada où il a fait connaître cette discipline.

Georges a profité de son nom qui avait un poids pour s’assurer que l’UFC progresse dans la bonne direction. On ne va pas se cacher que c’est à 98 % en raison de sa sortie en 2013 que l’USADA est présentement au sein de l’organisation. La lutte au dopage a été son cheval de bataille durant plusieurs années et il a réussi à rendre ce sport plus propre. On se doit de lui lever notre chapeau pour avoir rendu l’UFC plus sécuritaire pour les combattants.

*Propos recueillis par Maxime Tousignant