La finale de la carte de l’UFC 193 nous donnera droit samedi soir à une confrontation entre la championne défendante des poids coqs Ronda Rousey et la spécialiste de la boxe et du kickboxing Holly Holm.

Ce sera une septième défense de titre pour la tête d’affiche de l’UFC, et celle-ci se fera à Melbourne alors que Dana White et son organisation tentent de consolider leur popularité en Australie.

La recette utilisée par Rousey pour demeurer invaincue jusqu’à présent (12-0 dans l’UFC) commence à être bien connue de tous. Elle est une combattante hyper agressive possédant une confiance inébranlable en ses moyens. De l’autre côté de l’octogone, on retrouve en Holm une adversaire plutôt unidimensionnelle. Pour avoir la moindre chance de demeurer compétitive dans ce duel, Holm devra s’assurer de tenir ses distances. En restant éloignée, elle s’achètera un peu de temps, mais dès qu’une rivale se colle à Rousey, elle n’a qu’à bien se tenir, parce que généralement une pluie de coups commence à déferler bien assez vite.

Une fois au sol, Holly Holm ne disposera pas des atouts nécessaires pour se défendre devant les attaques répétées de celle que l’on surnomme Rowdy. Je prédis que ce combat ne durera pas très longtemps, mais tout de même plus que la plupart des récentes victimes de Rousey. C’est censé être une confrontation prévue pour cinq rounds, mais je serais le premier étonné que ça dépasse le deuxième.

Néanmoins, Holm va s’être entraînée sous la supervision de Greg Jackson, et je pense que son clan va avoir élaboré une tactique en fonction du style impitoyable de Rousey.

Celle qui à mon avis possédait la meilleure chance d’embêter Rousey était Cat Zigano, mais on se souviendra que son plan de match, qui consistait à se ruer comme un train sur la détentrice du titre, avait mené à sa perte en l’espace de quelques secondes.

Côté marketing, on prédit que cet événement en sol australien pourrait attirer la plus importante foule de l’histoire de l’UFC. L’Etihad Stadium est gigantesque et compte pas moins de 70 000 sièges. On raconte que la grande majorité d’entre eux pourraient avoir trouvé preneur d’ici samedi soir. Personnellement, je me garde une certaine réserve à cet égard. Je crois sincèrement que si plus de 50 000 billets avaient déjà été vendus, on ne tarderait pas à le crier sur tous les toits. Après tout, la meilleure foule enregistrée à ce jour est celle de 52 000 qui s’était déplacée pour Georges St-Pierre lors d’UFC 129 à Toronto, en 2011…

Bref, je trouve un peu étrange qu’on ne vante pas plus qu’il ne le faut l’état de la vente des billets, si on s’attend réellement à battre des records en fin de semaine.

Létourneau devra miser sur sa puissance

En demi-finale de cette carte de l’UFC 193, on retrouvera la Québécoise Valérie Létourneau, qui vivra un moment charnière de sa carrière en se voyant offrir l’opportunité de combattre pour le titre des poids paille face à la Polonaise Joanna Jedrzejczyk.

Même si elle est la grande négligée de ce duel, Létourneau peut se réjouir du fait que son adversaire affectionne les combats disputés debout. C’est un style qui convient très bien à Valérie, et son objectif premier devra être de briser le rythme de la Polonaise dès le tout début, sinon ça va venir vraiment trop rapidement pour elle car Jedrzejczyk est une véritable mitraillette lorsqu’on la laisse prendre l’initiative.

Létourneau : une des meilleures de la planète

Physiquement, Létourneau sera plus pesante que sa rivale puisqu’elle descend de la catégorie des 135 lb. Le soir du combat, elle sera plus imposante, et c’est là que se trouve sa chance, car elle possède plus de puissance que Jedrzejczyk. Sa combativité, sa force de frappe et sa capacité de répliquer sont les facteurs qui vont en sa faveur. Au plan de la rapidité, j’entretiens des doutes, mais au plan de la contre-attaque, notre Québécoise se débrouille très bien. Dans un échange coup pour coup, il ne faut pas écarter la possibilité qu’elle ébranle Jedrzejczyk.

L’aspect de la préparation mentale n’a sûrement pas été négligé puisque que ce sera la première fois que Létourneau sera ainsi placée sous les feux de la rampe. Impossible d’aller plus haut qu’un combat de championnat de monde pour une athlète en arts martiaux mixtes. En arriver là, c’est en quelque sorte atteindre le paroxysme de sa carrière après une multitude d’obstacles et de sacrifices. De mon expérience personnelle, j’ai compris qu’au-delà des enjeux, de l’auditoire ou de l’endroit où se déroule l’affrontement, le travail lui demeure le même une fois la porte de la cage refermée! C’est avec cette mentalité qu’elle doit envisager le combat de samedi.

Finalement, l’autre combat que je surveillerai attentivement est celui mettant aux prises les poids lourds « Bigfoot » Mark Hunt et Antonio Silva. Les chances que ces deux-là se rendent à la limite prévue sont plutôt minces, et je m’attends à ce qu’ils offrent un duel percutant avec toute la puissance qu’on leur connaît.

Cormier-Jones, 2e volet en mars?

L’animosité qui caractérise la rivalité entre Daniel Cormier et Jon Jones est bien réelle, et depuis que la suspension de ce dernier a été levée après qu’il ait été épinglé pour dopage, les spéculations ont repris de plus belle au sujet d’un possible combat revanche.

Cormier (17-1), on le sait, a opté pour une pause prolongée après sa dernière sortie dans l’octogone. À mon avis, sa victoire aux dépens d’Alexander Gustafson (16-4) le 3 octobre dernier avait été une performance convaincante. Cette défense de titre digne lui a permis, selon moi, de cimenter sa 5e place au classement des combattants livre pour livre de l’organisation.

Mais récemment, D.C. et Jones (21-1) s’envoient des flèches régulièrement par l’entremise des médias sociaux et on comprend que ces deux-là se retrouveront pour un deuxième combat à quelque part en 2016, fort possiblement en mars. Ce que je déduis de tout cela, c’est que Jones ne semble pas disposé à se prévaloir d’un combat de « réchauffement » avant de tenter de reconquérir la ceinture qu’il détenait. Les deux athlètes veulent qu’un deuxième volet ait lieu, et les dirigeants comme les partisans de l’UFC le souhaitent tout aussi ardemment.

* Propos recuellis par Maxime Desroches