MONTRÉAL – Rory MacDonald croit que la deuxième fois sera la bonne et qu’il sera en mesure de savourer sa revanche sur Robbie Lawler lorsque les deux combattants s’affronteront pour le titre des mi-moyens de l’UFC le 11 juillet à Las Vegas.

Qu’est-ce qui rend l’aspirant si confiant? Cette fois, il a le goût de se battre.

« La dernière fois, je n’étais tout simplement pas affamé, a confié MacDonald mercredi lors d’une rencontre avec les médias montréalais. Je m’étais réveillé au troisième round, lorsqu’il m’avait envoyé au tapis. Avant ça, je voulais seulement en finir au plus vite, ça ne me tentait pas d’être là. J’avais le goût de m’en aller et de pouvoir relaxer. »

« La différence cette fois, c’est que je veux me battre. J’ai hâte au combat, j’ai hâte d’avoir du sang dans le visage, j’ai hâte de me retrouver au cœur de l’action. J’aimerais que le combat ait lieu ce soir, vous comprenez? Mais je dois être patient. »

MacDonald défendait une séquence de cinq victoires quand Lawler est arrivé sur son chemin en novembre 2013. Jamais il n’avait été aussi près d’obtenir le combat de championnat qu’il réclamait depuis un certain temps. Mais pour des raisons qu’il ne dévoile que partiellement, sa tête était ailleurs ce soir-là et il s’était incliné par décision partagée.

La chance de MacDonald

« J’avais eu quelques petits pépins à l’entraînement, je ne me sentais pas bien physiquement et j’ai perdu ma motivation. Je ne pouvais m’entraîner comme je le faisais habituellement et ça m’a fait perdre ma concentration. À ce moment de ma vie, je n’avais pas la tête aux arts martiaux », explique-t-il.

« Beaucoup de gens pensaient que ça allait être un combat facile et un jeune combattant comme Rory, ça peut lui rentrer dans la tête un peu », admet avec le recul son entraîneur Firas Zahabi, qui avait tenté, sans succès, de convaincre son poulain de déclarer forfait avant le combat.

« Quelques personnes m’avaient dit de ne pas prendre le combat, mais j’avais déjà donné ma parole et je tenais à l’honorer. Sauf que ça faisait deux ou trois combats de suite pour lesquels je m’entraînais avec une blessure et j’en avais assez. J’ai fini par me résigner en arrivant à la conclusion qu’on ne pouvait pas être parfait à chaque fois. Le timing n’était pas idéal, j’imagine. »

MacDonald a repris le collier trois mois après avoir subi la deuxième défaite de sa carrière et a rapidement montré son vrai visage. Il a battu Demian Maia assez facilement et n’a pas perdu depuis. Sa dernière sortie remonte au mois d’octobre dernier. Il avait alors passé le K.-O. au Belge Tarec Saffiedine.

« Quand je me suis battu contre Maia, j’ai senti la flamme se rallumer en moi et elle ne s’est pas éteinte depuis. Je suis meilleur techniquement et plus déterminé que je l’étais quand j’ai affronté Robbie pour la première fois. C’est ce qui fera la différence. »

« Rory s’est fait brûler, il a appris une leçon et depuis ce temps-là, il s’est bien battu. Il est plus alerte dans l’octogone », a remarqué Zahabi.

Lawler vogue lui aussi sur une série de trois victoires. Après avoir laissé filer une première chance de mettre la main sur le titre contre Johny Hendricks, il a battu Jake Ellenberger et Matt Brown pour ensuite détrôner le champion à l’UFC 181, en décembre. MacDonald croit que son rival de 33 ans s’est amélioré depuis leur premier rendez-vous.

« Je persiste à croire qu’il n’est pas aussi dynamique et aussi doué que moi, mais ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas me donner du fil à retordre. Il a énormément amélioré sa défense contre les amenées au sol et je crois qu’il présente plusieurs menaces. Je devrai être prêt. »

Même s’il ne s’est jamais battu dans les rounds de championnat, MacDonald se croit avantagé par la perspective d’un combat qui pourrait s’étirer.

« Chaque fois que je me suis battu dans un combat de cinq rounds depuis le début de ma carrière, même avant d’arriver à l’UFC, j’ai gagné avant la limite », observe-t-il.

MacDonald et Lawler se battront en demi-finale du gala qui mettra en vedette un autre combat de championnat, celui fort médiatisé opposant le Brésilien José Aldo à l’Irlandais Conor McGregor. Le Montréalais d’adoption, qui est de nature plutôt réservée, n’a rien contre l’idée de passer sous le radar.

« Ça fait du bien! Je sens que je me prépare pour un combat comme un autre. On dirait que personne n’y porte attention et c’est assez cool. »

Préparation sous surveillance

Un pansement cachait une partie de l’avant-bras droit de MacDonald mercredi. La veille, il avait reçu la visite des membres de l’Agence américaine antidopage, qui est mandatée de superviser la gestion des tests en vue du gala du 11 juillet. L’UFC 189 sera le premier événement régi par les nouvelles mesures récemment mises en place dans le but d’enrayer l’usage des produits dopants au sein de l’organisation.

MacDonald dit avoir dû se soumettre à deux reprises à des tests d’urine et sanguins, chaque fois de façon inopinée, depuis le début de sa préparation. Ses surveillants possèdent une copie de son horaire des trois prochaines semaines et il s’attend à devoir le faire de nouveau avant le jour J.

« Je crois que c’est une bonne chose, il faut punir les tricheurs. Le système précédent était tellement permissif que les gars se permettaient d’enfreindre les règles de toute façon, ça n’empêchait personne de le faire. Je crois que les nouvelles règles mettront fin à tout ça pour de bon. »

Selon les règles plus sévères récemment instaurées, les fautifs s’exposent à une suspension de deux ans pour les drogues visant à améliorer leurs performances et d’un an pour les drogues récréatives comme la marijuana ou la cocaïne.

« Pour moi, ça a toujours été très clair : il y a des règlements et si tu ne les respectes pas, il y aura des conséquences. Personne n’a d’excuse, il n’y a pas de zone grise. Si tu veux être un athlète professionnel, ne prends pas de substances illégales. »