MONTRÉAL – Paige VanZant peut sembler inoffensive à première vue. Cette jeune femme de 22 ans arbore toujours un grand sourire et elle multiplie les publications rigolotes sur les médias sociaux pour faire rire ses fans.

Mais lorsqu’elle monte dans l’octogone, c’est comme si c’était son alter ego  « 12 Gauge » qui ressortait, surnom que son père lui a donné en raison de l’amour de cette dernière pour la chasse et le tir au fusil dès son jeune âge.

La prometteuse VanZant demeure l’une des combattantes les moins âgées de l’UFC – femmes et hommes confondus – et ne compte que quatre combats d’expérience au sein de l’organisation. Elle est par contre l’une des figures féminines les plus en vue de l’entreprise qui vient d’être vendue pour 4 milliards $.

La détentrice d’une ceinture bleue en Jiu-Jitsu a montré une autre facette de sa personnalité au printemps. Elle a troqué ses gants pour des souliers de danse pour participer à la très populaire émission américaine Dancing with the Stars.

Paige VanZantAyant été élevée dans le studio de danse que ses parents possédaient, l’athlète originaire de l’Oregon et son partenaire, le danseur professionnel Mark Ballas, ont fait fureur auprès des téléspectateurs se rendant jusqu’en finale. Même si  elle s’est inclinée, VanZant est maintenant un personnage public aux États-Unis étant donné que la finale de l’émission a été vue par 10,3 millions de téléspectateurs le 24 mai dernier.

Néanmoins, elle a maintenant mis cette période de sa vie de côté pour revenir à ce qui la passionne le plus, les arts martiaux mixtes. Elle est donc en camp d’entraînement pour se préparer à affronter l’Australienne Bec Rawlings (7-4), le 27 août, à Vancouver. Et elle est très consciente qu’elle ne restera pas une tête d’affiche de l’UFC si ses performances dans l’octogone ne sont pas à la hauteur.

« Ça fait du bien. Je m’ennuyais de m’entraîner avec mon équipe à temps plein à un seul endroit. Je me suis ennuyé de l’UFC et du sentiment de se préparer pour un combat », a-t-elle affirmé dans une entrevue accordée au RDS.ca dans le cadre de la tournée médiatique de l’évènement.

Après avoir été loin du réputé gymnase de Team Alpha Male et à la voir multiplier les publications sur ses différents comptes de médias sociaux, on pourrait être tenté de penser qu’elle ne consacre pas ses énergies aux bons endroits si elle tient toujours à sa carrière à l’UFC.

Ayant été vaincue par Rose Namajunas à sa dernière sortie en décembre, VanZant (6-2) a toutefois qu’une chose en tête et c’est de quitter Vancouver avec une septième victoire à sa fiche de combattante.

« Je dois retrouver mon ancienne version de moi-même. Je sens que c’est ce qui se produit depuis le début de mon camp. Je suis retombé en amour avec les arts martiaux mixtes. Je suis obsédée par apprendre de nouvelles techniques. Je suis prête à reprendre l’action », a convenu la 10e aspirante au titre féminin des poids pailles qui était dévastée après son revers face à Namajunas.

« Pour l’instant, je me concentre à gagner des combats. Ce qui est en dehors de ça se fait par lui-même. Je ne vais pas tenter de forcer les choses », a ajouté la combattante qui doit prouver que ses débuts fracassants n’étaient pas qu’un mirage.

« J'aimerais travailler avec la WWE »

Signe qu’elle met toutes ses énergies sur son entraînement, VanZant a décliné des offres très intéressantes – et probablement très lucratives – pour être certaine que sa préparation soit à point à la fin du mois d’août.

La combattante de 5 pieds 4 pouces a renoncé à son rôle dans la suite du film « Kickboxer », où Jean-Claude Van Damme tiendra la vedette, en raison de conflits d’horaire entre le tournage et son camp. Elle a aussi repoussé une offre de la WWE pour prendre part à l’un des évènements de la plus prestigieuse organisation de lutte.

« Je n’ai pas décliné l’offre de la WWE. Je l’ai simplement mise de côté. Je veux porter toute ma concentration sur mon combat. Mais j’adorerais faire quelque chose avec la WWE dans le futur. C’est une belle organisation et je suis une partisane depuis très longtemps », a indiqué celle qui pourrait suivre les traces de Ronda Rousey qui a déjà fait une apparition à la WWE.

Malgré la chicane, Rousey demeure une inspiration

Comme pour plusieurs femmes dans le monde des arts martiaux mixtes, Ronda Rousey était une idole de Paige VanZant. L’ancienne championne des poids coqs a ouvert le chemin pour ses consœurs et celle qui a commencé les arts martiaux mixtes au gymnase de Ken Shamrock lui en est très reconnaissante.

VanZant avait été éblouie lorsqu’elle a rencontré pour la première fois celle qu’elle idolâtrait. Les choses se sont toutefois déroulées différemment lorsqu’elles se sont croisées dans un évènement de Reebok lors de la semaine menant à l’UFC 197 en avril dernier.

Rousey a insulté VanZant pour avoir félicité Holly Holm après que cette dernière soit devenue la nouvelle reine des poids coqs en défaisant « Rowdy » par K.-O. technique. Choquée sur le coup, VanZant a plus tard déclaré dans une entrevue à Fox Sports qu’elle pardonnait à Rousey ses paroles peu élogieuses à son endroit puisqu’elle comprenait que c’était en raison de l’émotion qu’elle ressentait à cause de sa défaite.

« Cet épisode est derrière moi. Elle est encore une inspiration pour moi. Ce qu’elle a accompli, je veux faire la même chose. Mais il n’y a qu’une seule Paige VanZant », a-t-elle spécifié pour indiquer qu’elle trace sa propre voie.

Les femmes n’ont jamais été autant en vedette dans l’organisation bien que Rousey n’ait pas combattu depuis le mois de novembre. À l’UFC 200, après le retrait de Jon Jones, Miesha Tate et Amanda Nunes ont assuré la finale de l’évènement. Vingt-quatre heures plus tôt, Joanna Jedrzejczyk a défendu sa ceinture dans une performance exceptionnelle face à Claudia Gadelha dans ce qui sera probablement l’un des affrontements en nomination pour le combat de l’année.

VanZant se considère « bénie de pouvoir faire carrière dans quelque chose dont [elle] est autant passionnée ». Elle croit également que les divisions féminines gagneront encore plus en popularité dans les années à venir.

« Quand nous nous battons, nous le faisons sans retenue et avec tout notre cœur. Nous ne voulons pas dépendre de la chance et nous voulons terminer tous les combats avant la limite. Je suis contente de voir la progression du sport chez les femmes. Avec les nouveaux propriétaires de l’UFC, je suis excitée de voir ce qu’ils feront », a exprimé celle qui est devenue professionnelle en 2012.

Un des signes probants de cette progression est la possible création d’une division des poids mouches (125 livres) pour les femmes. L’UFC a présenté son premier combat féminin à ce poids – un affrontement mettant en vedette la Québécoise Valérie Létourneau – lors du gala tenu à Ottawa au mois de juin. Si l’organisation décide de créer la division officiellement, VanZant songera à faire le saut si cela s’avère avantageux pour sa carrière.

Cette question lui traverse cependant peu l’esprit, comme ses probabilités d'avoir un combat de championnat contre Jedrzejczyk dans un avenir rapproché, puisque tout ce qui l’occupe, c’est le moment présent.

« Je ne pense pas vraiment à ça présentement. Tout ce qui m’importe pour le moment, c’est de battre Bec. »