MONTRÉAL – Jon « Bones » Jones est sans contredit l’un des meilleurs combattants de l’histoire des arts martiaux mixtes.

L’Américain a vaincu presque tout le monde dans la division des mi-lourds de l’UFC et n’eût été une disqualification, sa fiche serait immaculée après 23 combats.

Mais ses déboires à l’extérieur de l’octogone viennent teinter l’héritage de l’ancien champion des mi-lourds de l’UFC. Un délit de fuite l’a tenu à l’écart de la compétition pendant un an. Par la suite, à l’UFC 200, Bones a échoué à un test antidopage alors que deux substances interdites ont été retrouvées dans son échantillon.

Il semble que cesdites substances proviendraient d’un supplément que Jones avait pris et que ces dernières n’étaient pas indiquées dans les ingrédients. L’audience du combattant auprès de la Commission athlétique du Nevada aura lieu le 31 octobre et c’est à ce moment qu’on aura une meilleure idée s’il est suspendu.

Mais en attendant, la vie continue dans la division des mi-lourds de l’UFC.

Daniel Cormier et Anthony Johnson ont dû composer au cours des deux dernières années avec les frasques de celui qui était alors le monarque de leur division. Après le plus récent épisode de la saga Jones, les deux hommes ont préféré passer à autre chose.

« DC » et « Rumble » s’affronteront pour la deuxième fois en moins de deux ans alors que Cormier effectuera la deuxième défense de son titre de la division des 205 livres.

« C’est du respect entre nous deux. On ne veut pas s’asseoir et laisser le temps passer en attendant Jon, a exprimé Johnson qui est âgé de 32 ans. On veut simplement continuer pendant qu’on le peut. On ne sait jamais, on pourrait attendre un autre six mois avant de savoir ce qui se passe avec Jon Jones. Par ce temps, je m’ennuierais à attendre. »

Cormier était censé croiser le fer avec Jones à l’UFC 200, mais l’UFC avait été contraint de retirer ce dernier de la carte en raison de son contrôle positif. Bien que le vétéran de 37 ans admette que les deux adversaires ont encore des comptes à régler, il se concentre sur le moment présent.

« À un certain point, il reviendra et je crois que nous y remédierons. Mais pour le moment, toute mon attention est portée sur Anthony Johnson pour conserver mon titre. J’aime être un champion et avoir la ceinture. Je n’ai aucune intention de la laisser aller », a mentionné Cormier dans un entretien téléphonique avec le RDS.ca, la semaine dernière.

« Nous sommes ici. Nous combattons et nous compétitionnons, a ajouté celui qui a subi sa seule défaite en carrière face à Jones. Ce n’est pas la faute de Rumble ou de la mienne si Jon a encore des problèmes. C’est à Jon de revenir à l’UFC. Il est encore inadmissible pour le moment. Quand il le sera, il pourra faire partie de la conversation. Mais pour le moment, il ne l’est pas. »

Pour Johnson, Jon Jones n’existe même pas en ce moment.

« Je n’ai pas à battre Jon Jones pour être champion. Je dois battre Daniel. Je n’ai pas à me soucier de Jon. Il n’est même pas pertinent (de parler de lui) en ce moment », a affirmé Johnson qui tentera de venger son seul échec depuis son retour à l’UFC face à Cormier.

« S’il revient, il revient. S’il ne revient pas, il ne revient pas. Honnêtement, je n’ai pas du tout pensé à Jon. Son nom n’est pas important pour moi », a poursuivi le puissant cogneur qui devait affronter Jones à l’UFC 187 en mai 2015 avant que ce dernier soit suspendu.

La lutte c. la puissance

L’UFC 206 présenté au Centre Air Canada à Toronto sera le théâtre du duel revanche entre les deux combattants qui s’étaient battus pour le titre laissé vacant par Jones à la suite de sa suspension pour un délit de fuite.

Lors de leur premier affrontement, Daniel Cormier a étalé ses qualités de lutteur en humiliant Johnson au sol. Cormier avait ultimement forcé Rumble à abdiquer en raison d’un étranglement arrière.

Le deuxième combat entre les deux hommes sera-t-il un copier-coller du premier?

La force de frappe de Johnson est bien connue et il est parmi le peu de combattants qui peuvent éteindre les lumières d’un adversaire à l’aide d’un seul coup de poing ou de pied. Cela n’effraie pas du tout Cormier qui a réussi à encaisser quelques bonnes frappes du cogneur lors leur premier rendez-vous dans l’octogone.

« J’ai été touché à plusieurs reprises par Anthony dans ce combat. […] J’ai absorbé plusieurs de ses coups. Même s’il cogne fort, j’affronte des gars qui frappent aussi fort quotidiennement en entraînement. Ça ne me dérange pas d’affronter des cogneurs. Mais je me prépare comme je l’ai toujours fait. Je me prépare pour imposer ma volonté à l’autre combattant », a expliqué DC qui avait vaincu le premier aspirant des mi-lourds au troisième round.

« Je crois avoir plus de façons de le battre qu’il n’en a, a enchaîné Cormier. La seule façon qu’il peut gagner, c’est en me passant le knock-out. Je le crois fermement. Ma stratégie va être la mienne. C’est à lui de changer la sienne pour se défendre contre la mienne. Je vais faire ce que je fais. Et s’il le faut, je vais le dominer avec ma lutte pendant 25 minutes, ce que je pourrais faire n’importe quel jour de la semaine. »

Mis au courant des paroles de Cormier, qu’il avait également déclarées à d’autres médias avant le RDS.ca, concernant sa seule façon de l’emporter selon ce dernier, Johnson n’en avait rien à cirer.

« Il a dit ça?, a lancé Rumble qui semblait ne pas avoir lu ou entendu parler de cela. Je vais le laisser continuer à croire en lui. Je veux qu’il ait toute la confiance au monde. Parce que s’il n’a pas confiance en lui-même, ce sera un combat ennuyant. Du moins, pour moi. »

Malgré l’animosité normale qui habite deux combattants qui doivent se battre pour un titre, un énorme respect existe entre Johnson et Cormier qui ne se sont jamais défilés.

À la suite de sa défaite en mai 2015, c’est Johnson lui-même qui avait attaché la ceinture de champion à la taille de Cormier.

« J’ai fait cela pour lui démontrer mon respect parce qu’il avait accompli son objectif. J’avais senti que je voulais le faire », a expliqué Rumble qui tout comme Cormier a dû commencer au bas de l’échelle pour se rendre là où il est aujourd’hui.

Pour le moment, les deux hommes sont concentrés sur le défi que l’autre combattant représente. D’ici là, l’avenir de Jon Jones sera probablement plus clair.

On peut donc déjà prédire l’une des questions que posera Joe Rogan au vainqueur au centre de l’octogone : « as-tu quelque chose à dire à Jon Jones? ». Le résultat du combat et cette réponse nous seront donnés le 10 décembre.