LAS VEGAS – Conor McGregor est prêt à reprendre la place qui a déjà été sienne.

« Je suis ici et je suis en forme. Tout ce qu’ils ont à faire, c’est demander », a clamé McGregor avec un sourire espiègle lorsqu’il a été appelé à commenter l’annulation du combat entre Jon Jones et Daniel Cormier, qui devaient être les têtes d’affiche de l’UFC 200 samedi soir à Las Vegas.

« Do it! Do it! Do it! », s’est aussitôt mise à scander, à l’intention du président de l’UFC Dana White, la bruyante foule entassée à une extrémité du T-Mobile Arena, où McGregor et Nate Diaz livraient une conférence de presse qui a débuté avec 45 minutes de retard, jeudi.

McGregor et Diaz devaient originalement s’affronter dans un combat revanche qui avait été identifié comme l’attraction principale de l’UFC 200, mais le refus de l’Irlandais de traverser l’Atlantique pour prendre part à une tournée promotionnelle en avril avait soulevé l’ire de ses patrons, qui avaient pris la décision controversée d’annuler le duel pour éventuellement le remplacer par une autre revanche, celle entre Jones et Cormier.

Mais tard mercredi soir, l’UFC a dû retirer l’ancien champion des mi-lourds de la plus grosse carte de son histoire en raison de son échec à un test antidopage. Douze heures plus tard, White tentait toujours de trouver un combattant prêt à affronter Cormier à deux jours d’avis. Si ses démarches s’avèrent infructueuses, c’est le combat entre Brock Lesnar et Mark Hunt qui fera les frais de la finale samedi.

« Je pourrais me tenir devant vous aujourd’hui et me frotter les mains de satisfaction. Mais je suis une personne qui connaît du succès et une personne qui connaît du succès ne célèbre pas les épreuves ou la malchance des autres. Je souhaite tout ce qu’il y a de mieux à Jon », a précisé McGregor d’entrée de jeu.

« Mais tout ce que j’ai fait de mal, c’est rater une conférence de presse. Et si vous regardez les faits aujourd’hui, les combattants des deux combats principaux de cette carte n’étaient même pas à cette conférence de presse », a-t-il tenu à ajouter.

McGregor a fait son mea culpa, admettant que cette histoire n’aurait probablement pas pris de telles proportions s’il avait directement dirigé ses requêtes aux dirigeants de l’UFC plutôt que d'aller défier l’autorité avec des messages incendiaires sur les médias sociaux.

« J’ai fait une erreur à cet égard, a-t-il confessé. Je crois que si j’avais joint les personnes concernées et que je m’étais exprimé comme j’aurais dû le faire, d’homme à homme, plutôt que d’amorcer la discussion sur la place publique, ça aurait pu mieux tourner. J’ai mes torts, donc, mais je ne suis pas le seul responsable. J’en ai fait beaucoup pour la compagnie, j’ai l’impression d’avoir transporté l’année 2015 sur mes épaules. Si la valeur de cette compagnie est estimée à 4,2 milliards de dollars aujourd’hui, c’est à cause de moi. Je crois donc que je méritais qu’on m’accorde une plus grande marge de manœuvre. »

Les retrouvailles entre McGregor et Diaz auront finalement lieu le 20 août à l’UFC 202 dans ce que l’Irlandais a qualifié jeudi de « vrai UFC 200 ». Lors du premier affrontement entre les deux volubiles pugilistes, McGregor s’était épuisé à tenter d’assommer un adversaire plus gros et s’était incliné par soumission à la fin du deuxième round. Il s’agissait de sa première défaite en près de six ans et de son premier échec à l’UFC.

Vêtu d’un polo vert et d’un jeans ajusté, le « Notorious » s’est présenté sur l’estrade avec sa ceinture de champion de la division des poids plumes bien en vue même si celle-ci sera mise à l’enjeu de façon intérimaire samedi soir dans le combat qui opposera José Aldo à Frankie Edgar. Aldo avait perdu la ceinture aux mains de McGregor à la suite d’un expéditif K.-O. en décembre 2015.

McGregor a promis de défendre son titre une fois ses comptes avec Diaz réglés.

« Samedi, deux autres combattants auront la chance de clarifier l’état des forces dans cette division, mais ne vous y méprenez pas : je suis le champion incontesté à 145 livres et cette division est la mienne. Je l’ai détruite et je vais continuer de la dominer. D’autres dossiers sont apparus sur mon bureau et je dois d’abord m’en charger, mais je vais revenir. »

D’abord, McGregor devra prouver que sa défaite contre Diaz était, comme il le prétend, le résultat d’une mauvaise préparation, la conséquence d’une confiance mal canalisée. Si la différence de poids entre les deux combattants – le combat avait eu lieu à 170 livres, une division dans laquelle Diaz avait une certaine expérience – s’était avéré un facteur déterminant dans l’issue du premier chapitre, McGregor prétend qu’il a appris sa leçon.

« J’ai ajusté mon entraînement en fonction de mon adversaire. Habituellement, je ne me prépare pas pour une adversaire spécifique pour la simple et bonne raison que tout le monde finit par se désister quand arrive le temps de se battre. La dernière fois, je n’avais même pas mis les gants contre un gaucher au gymnase. Cette fois, je suis prêt pour un grand Mexicain, élancé, gaucher et plutôt laid. Je vais en finir avec lui. »

Malgré ses plans de retourner combattre chez les poids plumes, McGregor s’est dit ouvert à l’idée de compléter une trilogie avec Diaz.