Avec des “si”, on va à… Sydney.

La métropole australienne est le point de mire des amateurs d’arts martiaux mixtes cette semaine alors qu’y sera présenté samedi ou dimanche, dépendamment de votre emplacement sur la planète le UFC 127. B.J. Penn et Jon Fitch feront les frais du combat principal tandis que Michael Bisping, George Sotiropoulos et Chris Lytle, qui avaient tous fait partie de la première carte Down Under l’année dernière, seront aussi en action.

J’avais pensé commencer par vous demander si vous vous attendez à voir un autre K.-O. à la Anderson Silva (koala). Ou encore quel est votre combattant préféré : Denis Kang ou Rousimar Palhares (kangourou)? Mais je me suis ensuite ravisé. Ce blogue, j’en suis sûr, est consulté par des gens sérieux et n’est vraiment pas l’endroit pour tester mes jeux de mots louches.

Un peu de rigueur, donc.

1. Dans toutes les analyses que j’ai pu entendre jusqu’à maintenant sur le combat entre Fitch et Penn, un petit mot de deux lettres revient constamment : si.

Si Penn a pris son entraînement au sérieux… Si Penn a retrouvé le feu sacré… Si Penn réussit à garder le combat debout… Si Fitch parvient à l’amener au sol… Si Penn est à l’aise à 170 livres…

Ça commence à faire beaucoup de questions auxquelles, comme d’habitude, nous n’obtiendrons nos réponses qu’une fois les deux combattants face-à-face dans l’octogone. Mais ça ne nous empêche pas, par contre, d’avoir chacun notre petit feeling Et le mien, il me dit que Fitch va gagner.

La première chose qui, pour moi, fait pencher la balance du côté de Fitch, c’est la balance, justement. Penn était cinq livres SOUS la limite permise à son arrivée en Australie. Fitch, lui, est un mi-moyen massif. Combiné à ses habiletés de lutteur, son gabarit devrait lui permettre de transporter le combat au tapis même s’il n’est pas aussi rapide que Frankie Edgar ou Georges St-Pierre, les deux derniers (et les deux seuls) à avoir pu imposer ce traitement à Penn.

L’autre affaire qui me chicote, c’est ce qui se passe entre les deux oreilles du Prodige. Sa victoire en 21 secondes sur Matt Hughes vous a-t-elle convaincu que la flamme brûlait encore dans ses tripes? Pas moi. Je me souviens par contre d’un Penn complètement débordé quand Edgar, avec sa volonté d’acier et son cardio de triathlète, l’a poussé à la limite.

Jon Fitch sera encore debout après 21 secondes samedi, je peux vous le garantir. Et il aura une sixième victoire de suite à sa fiche 14 minutes et 39 secondes plus tard.

2. Ce serait un euphémisme de dire que Michael Bisping n’est pas aimé de tous. Le Count il est vrai, compte un nombre considérable de détracteurs, mais je préfère vous le dire, je n’en fais pas partie.

Jetons un coup d’œil à la réputation qui suit le visage des MMA en Angleterre.

Michael Bisping frappe comme une fillette Parfait. Mais il a quand même obtenu douze de ses vingt victoires par K.O., dont six avec le UFC. Pourtant, son prochain adversaire, Jorge Rivera, a la réputation d’être un gros cogneur avec ses 13 K.-O. en 26 combats.

Michael Bisping a un menton fragile Un mythe, probablement entretenu par l’image percutante de sa défaite contre Dan Henderson au UFC 100. Il s’agit pourtant de la seule et unique occasion où Bisping a été battu par K.O. Et soyons honnête, Henderson aurait endormi un éléphant avec cette droite. D’ailleurs, il serait bon de noter qu’outre Hendo, seuls Rashad Evans (décision partagée) et Wanderlei Silva (décision serrée) ont réussi à battre l’orgueil de Manchester.

Michael Bisping a une grande gueule Oui, mais croyezle ou non, ce n’est pas lui qui a alimenté la guerre de mots en prévision de son prochain combat. À ce chapitre, Rivera, il faut lui donner, s’est surpassé. Vous n’avez qu’à visionner les vidéos. La blogueuse Kryshya en parle aussi dans son plus récent billet, que je vous invite à lire. En tout cas, Bisping, lui, ne les a pas trouvées drôles.





Bisping m’avait grandement impressionné à son dernier combat, contre Yoshihiro Akiyama. Selon moi, le sort qu’a subi ce dernier est le même qui attend Jorge Rivera.

3. Le script semble déjà écrit d’avance pour le combat entre le héros local George Sotiropoulos et Dennis Siver. L’Australien va amener Siver au plancher et se servira de son jiu-jitsu impeccable pour le forcer à abandonner en moins de temps qu’il n’en faut pour épeler son nom.

Je ne sais pas si ce sera si facile, mais j’adhère à la partie “résultat final” de la théorie. J’adore Sotiropoulos. Son histoire est fascinante, il est brillant, démontre une attitude exemplaire à l’extérieur de l’octogone et fait le travail avec une efficacité remarquable quand la porte grillagée se ferme derrière lui.

Sotiropoulos n’a jamais perdu en sept combats au UFC. On dit qu’il y a une première fois à tout. Moi je dis qu’après sept, c’est huit.

4. Je me vois mal tenter de déchiffrer l’affrontement entre Chris Lytle et Brian Ebersol, parce que je ne connais pas Ebersol. Mais Dieu que j’ai hâte de voir à quoi ressemble ce phénomène! Parce que pour moi, un gars qui compte 62 combats à son actif à l’âge de 30 ans, c’est un phénomène. Soixante-deux!

Lytle, de six ans l’aîné d’Ebersol, a lui aussi une tonne d’expérience dans son sac et contre des adversaires beaucoup plus redoutables. Il part avec l’avantage, mais on ne sait jamais…

P.S. Moi aussi, j’aurais aimé voir Carlos Condit.

5. Prédiction rapide en terminant : Ross Pearson c. Spencer Fisher sera le combat de la soirée.

Et vous? À quoi vous attendez-vous du UFC 127?

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