NEW YORK, États-Unis - Les arts martiaux mixtes (AMM) ont fait une entrée fracassante samedi à New York pour la première soirée de l'histoire de l'UFC au Madison Square Garden, renvoyant ainsi un peu plus dans les cordes les autres sports de combat.

Il aura fallu huit ans de bataille législative pour que les AMM soit finalement autorisés, en avril, dans l'État de New York, le dernier aux États-Unis à se refuser encore à cette discipline.

Avant que les portes du marché new-yorkais ne s'ouvrent, l'UFC était déjà une remarquable réussite économique, avec un chiffre d'affaires estimé à 600 millions de dollars en 2015.

L'organisation a été rachetée début juillet par l'agence de marketing sportif WME-IMG, pour un montant estimé à quatre milliards de dollars.

Mais samedi, l'UFC, comme anticipé, a ajouté à sa valeur.

Quelque 20 427 spectateurs, 17,7 millions de dollars de recettes guichets pour la soirée, un total inédit pour la télé à la carte, tous les records ont été pulvérisés, a expliqué le président de l'UFC, Dana White, lors d'une conférence de presse.

Jésus c. le Diable?

« Jésus va devoir combattre le diable pour battre ce record », s'est amusé le dirigeant au verbe haut.

Comme prévu, l'UFC a amené au prestigieux Madison Square Garden et à New York ce que la boxe ne lui assure plus depuis longtemps: de l'excitation et du glamour.

Chaînes en or, botox et manteaux de fourrure étaient de sortie, ainsi qu'une brochette de stars qui aurait rendu jaloux n'importe quel événement sportif à New York.

Madonna, l'acteur Hugh Jackman, le chanteur Nick Jonas, le nouveau Spider-Man, Tom Holland, et la chanteuse Demi Lovato, ont visiblement vibré, comme le public, bouillant.

« C'est complètement différent » des autres sports, considère Michell Knoll, amatrice de sports, notamment des matchs des Rangers de New York.

« J'aime le côté primal, animal », s'enthousiasme-t-elle.

Les combats de l'UFC se déroulent dans des cages octogonales de 9 mètres de diamètre, appelées « Octogones ».

L'utilisation des pieds et des poings y est autorisée, ainsi que le combat au sol, même si l'UFC a mis en place des règles strictes pour canaliser la violence et éviter les blessures graves.

Elle reste présente et il suffit d'observer les séries de coups parfois portés au visage d'un adversaire au sol pour le vérifier. Les AMM reste d'ailleurs interdit dans de nombreux pays, dont la France.

Mais l'événement de samedi à New York a montré, une nouvelle fois, que la discipline était sous contrôle, a fait valoir Dana White.

Pour autant, cela reste un vrai sport de combat et ne peut viser le même public que la lutte, par exemple, très populaire chez les jeunes.

« Ce n'est pas du divertissement familial », considère Peter Downes, un Irlandais de 47 ans qui vit à New York. « J'ai des enfants de dix ans et je ne les emmènerais pas voir un combat d'UFC, dit-il. Des ados, peut-être ».

Cela n'a pas empêché l'UFC de faire salle comble samedi à l'occasion de l'UFC 205.

« C'est électrique »

« L'atmosphère est unique, insiste Michelle Knoll. Et puis il y a ce type déguisé en lutin, des filles habillées comme à Vegas. Vous ne voyez pas ça aux matchs des Rangers. C'est sympa. C'est électrique ».

Il fut un temps où la boxe savait faire tourner les têtes à New York, transportée par Muhammad Ali, Joe Frazier ou Roberto Duran.

Aujourd'hui, « en boxe, il peut y avoir cinq champions en même temps dans la même catégorie. C'est ridicule », estime Jason Keney, 34 ans, qui a fait le voyage depuis l'Irlande pour assister à cette soirée historique.

« Ils ne combattent pas ceux qu'ils devraient affronter », poursuit-il, alors qu'avec l'UFC, « vous avez les meilleurs combats, les meilleurs pour s'affronter les uns les autres. »

Cerise sur le gâteau, la soirée de samedi s'est achevée avec le triomphe de Conor McGregor, la plus grosse tête d'affiche de l'UFC avec l'ancienne judokate Ronday Rousey.

Signe des temps, une vingtaine de personnalités du monde du sport, du cinéma et de la musique ont pris, fin septembre, une participation dans l'UFC.

Monté chez les poids légers, le poids plume irlandais de 28 ans est devenu le premier combattant de l'UFC à détenir, simultanément, deux ceintures de champion du monde en arrachant le titre à Eddie Alvarez en lui passant le K.-O. au deuxième round.

Dès la fin du combat, il a posé ses conditions pour la suite, conscient qu'il est le plus bel actif de ce qui est aujourd'hui un empire.

« Les gens ont leurs parts. Où est la mienne? Vous voulez que je reste? Je veux ma part », a ainsi lancé en conférence de presse McGregor.