TORONTO - Valérie Létourneau est-elle entrée dans l’octogone pour la dernière fois à l’UFC 206?

Incapable de respecter la limite de poids en marge de son combat, la Québécoise n’a pu faire la partie la plus importante du travail une fois dans la cage et a été battue par Viviane Pereira.

Létourneau (8-6), qui avait soulevé cette semaine la possibilité de « passer à autre chose » si elle était incapable de freiner sa séquence de deux défaites, a accueilli avec stoïcisme la décision partagée des juges. Deux d’entre eux ont noté le combat 29-28 en faveur de la petite Brésilienne, qui disputait son tout premier combat à l’UFC.

« J’étais satisfaite après le combat parce qu’il y a plusieurs choses sur lesquelles j’avais travaillé que j’ai réussi à exécuter. Je pensais sincèrement que j’avais gagné. C’est difficile de juger quand on est impliqué dans le combat, mais il y avait beaucoup de petites victoires dans cette performance », a déclaré Létourneau.

Contre une adversaire qui lui concédait sept pouces de taille et cinq pouces de portées, Létourneau n’a d’abord pas trop semblé affectée physiquement pas sa difficile déshydratation. Après avoir intercepté un coup de pied de la Brésilienne, elle a orchestré une projection et s’est rapidement retrouvée en position de montée complète avec le dos de son adversaire collé contre la cage.

Mais Létourneau n’a su apporter le même entrain à sa sortie de son coin pour le début du deuxième round. Un round sans histoire s’est compliqué à la quatrième minute quand Pereira (12-0) a réussi un superbe balayage pour clouer son expérimentée rivale au plancher.

Après quatre minutes de combat debout sans étincelle au troisième round, Pereira a gagné des points en poussant Létourneau contre la cage. La représentante d’American Top Team a su s’en sortir pour offrir vingt secondes de pétards en conclusion, mais ce fut insuffisant pour séduire les observateurs en cravate.

Makdessi dans les archives

Tony Ferguson avait su éviter le piège. John Makdessi est entré dedans tête première.

Le combattant montréalais a subi une percutante défaite aux dépens de Lando Vannata.

Vannata (9-1) est cet inconnu qui, à la surprise générale, avait emmené l’aspirant numéro deux de la division des poids légers en enfer lors de ses débuts à l’UFC en juillet dernier. À son retour dans l’octogone, l’Américain de 24 ans a prouvé qu’il devait être pris au sérieux en passant le K.-O. à Makdessi à l’aide d’un coup de pied renversé qui occupera pendant longtemps une place de choix dans les archives de la compagnie.

« J’ai dû pratiquer ce coup de pied environ 2000 fois pendant mon camp d’entraînement et je savais qu’il allait fonctionner, a commenté Vannata, un membre de le réputée équipe de Greg Jackson et Mike Winklejohn au Nouveau-Mexique. J’avais prévu l’utiliser et je savais qu’il ne pourrait pas le parer. »

Le coup d’assommoir est survenu à 1:40 du premier round après que Makdessi (14-6), que seul Donald Cerrone avait été capable de mettre K.-O. depuis son ascension à l’UFC en 2010, soit tombé au sol raide comme une barre après avoir reçu le talon de Vannata directement sur la mâchoire. C’était seulement la troisième fois en treize combats que son rival était capable de l’achever avant la limite.

Il s’agit d’une troisième défaite en quatre sorties pour Makdessi, qui a quitté l’équipe du Tristar Gym il y a six mois pour s’associer avec Thai Long Muay Thaï et H2O MMA. Le « Bull » tentait de débuter une première séquence victorieuse depuis 2013. Il montre désormais une fiche de 7-6 à l’UFC.

Retour difficile pour Mitch Gagnon

À son retour dans la cage après deux ans d’absence, Mitch Gagnon a manqué de souffle. Après un premier round fulgurant, le Franco-Ontarien a vidé ses réserves d’énergie et s’est incliné par décision unanime devant Matthew Lopez.

Une sérieuse blessure à un genou avait empêché Gagnon de combattre depuis sa défaite contre Renan Barao en décembre 2014. Reluisant comme la machine de guerre qu’il était avant cette malchance, le résidant de Sudbury a poussé son rival au bord du gouffre lors de l’assaut initial avec un crochet de la gauche précis qui lui a permis d’aller faire du dommage au sol.

Détenteur de onze victoires par soumission depuis le début de sa carrière, Gagnon (12-4) a toutefois échappé une opportunité d’étranglement arrière à la fin du  premier engagement et n’a plus jamais menacé par la suite. Lopez a réussi cinq de ses six amenées au sol pour contrôler le reste du combat au tapis.

Deux juges ont rendu une carte de 29-28. Un autre a noté le combat avec un score de 29-27.

Lopez (9-1) a signé sa première victoire en deux combats à l’UFC.

Dans le dernier combat des préliminaires, le Torontois d’adoption Misha Cirkunov a éteint l’aura d’invincibilité de Nikita Krylov en l’emprisonnant dans une guillotine à 4:38 du premier round.

Krylov, un Ukrainien de 24 ans qui disputait déjà son 26e combat depuis ses débuts en 2012, avait gagné à ses cinq dernières apparitions, trois fois par soumission et deux autres par K.-O. Mais Cirkunov a réglé son cas en décrochant sa huitième victoire consécutive, sa quatrième en autant de sorties à l’UFC.

Auparavant, Jason Saggo, qui était en quête d’une troisième victoire consécutive, n’a jamais trouvé de réponse contre le Russe Rustam Khabilov, qui a facilement convaincu les juges au terme d’une domination tranquille de 15 minutes. Personne n’a soulevé un sourcil quand Bruce Buffer a annoncé un balayage de 30-27 au terme du combat.

Saggo (12-3), de l’Île-du-Prince-Édouard, a terminé les trois rounds sur son dos et, conscient de la qualité de sa performance, a concédé la victoire en soulevant le bras de son adversaire au son de la dernière sirène.

« Ses amenées au sol étaient à point et je n’étais simplement pas capable de me défaire de son emprise. Il mérite pleinement cette victoire », a confessé le Canadien de 31 ans.

Khabilov (21-3), qui n’avait su respecter la limite de poids lors de la pesée officielle, a signé une quatrième victoire d’affilée dans l’octogone. Chacune d’elles s’est rendue à la limite.

Dans un combat opposant en lever de rideau deux vétérans qui avaient désespérément besoin d’une victoire, le poids mouche américain Dustin Ortiz (16-6) s’est retrouvé du bon côté d’une décision partagée contre son compatriote Zach Makovsky. Deux cartes de 29-28 sont allées au vainqueur tandis qu’un troisième juge a accordé le combat au perdant, un membre de l’équipe du Tristar qui occupait le septième rang du classement de sa division.

Makovsky (19-8), un ancien champion de l’organisation Bellator, a maintenant perdu ses trois derniers combats dans l’octogone. Son tombeur a quant à lui mis fin à une glissade de deux revers.

« Si je voulais rester dans l’UFC, ce combat voulait tout dire pour moi, réalisait Ortiz après sa victoire. C’était ma chance de profiter d’un second départ. »

La carte du gala