Dès que leur face-à-face a été confirmé, il était clair que Conor McGregor et Nate Diaz n’attendraient pas de se retrouver dans l’octogone avant de provoquer des flammèches.

Dans une conférence de presse organisée à pied levé qu’on n’aurait osé recommander aux oreilles chastes, les deux combattants qui s’affronteront en finale de l’UFC 196 le 5 mars se sont invectivés pendant près d’une demi-heure dans le chaos d’un gymnase californien, mercredi.

Reconnu pour la justesse de ses prédictions antérieures, McGregor a promis d’envoyer Diaz dans les limbes avant la fin du premier round.

« Son jeu de pieds répétitif et la faiblesse de ses déplacements le rendent trop prévisible. Il sera trop lent, ma vitesse va le paralyser. Avec son corps mou et son manque de préparation, il ne sera pas capable de gérer ma férocité. Il ne sera plus dans le coup à la fin du premier », a prévenu McGregor.

« Comprenez-moi bien, je respecte Nate. Ce sport est rempli de peureux et il n’en est pas un. Mais les affaires sont les affaires. Je lui passerai le K.-O. au premier round », a ajouté l’Irlandais.

Plus tard, McGregor en a remis en disant que Diaz avait une volonté similaire à la sienne, mais ne possédait pas les habiletés pour accompagner son grand cœur. Il a envoyé un autre compliment empoisonné en affirmant que le Californien n’avait pas peur d’aller de l’avant, mais que sa compréhension du contrôle de l’arène était de niveau amateur.

« Tu as mis trois nains K.-O. et tu t’excites pour ça! », a rétorqué Diaz.

Champion de la division des poids plumes depuis sa victoire expéditive contre José Aldo en décembre, McGregor devait à l’origine défier le Brésilien Rafael Dos Anjos pour le titre des poids moyen dans une tentative de devenir le premier combattant à détenir simultanément deux ceintures dans l’histoire de l’UFC. Mais Dos Anjos a déclaré forfait en raison d’une fracture à un pied à moins de deux semaines de l’événement, forçant les dirigeants de l’organisation à remuer ciel et terre pour trouver une solution de rechange.

McGregor a affirmé que Diaz avait toujours été son premier choix, s’assurant d’égratigner au passage la réputation d’autres adversaires potentiels qui ont, à son avis, fui l’occasion de l’affronter.

« Plusieurs personnes ont prétendu vouloir ce combat jusqu’à ce que l’opportunité se présente réellement. Personne n’a vu ou entendu Frankie [Edgar] depuis qu’on lui a donné un coup de téléphone et une date. Apparemment, José [Aldo] était en camp d’entraînement au cas où il arrivait quelque chose, mais Dos Anjos se retire avec sa contusion et tout d’un coup, José n’est pas assez en forme. »

 « Même Nate s’est cherché une porte de sortie, a poursuivi le "Notorious" avec sa verve habituelle. La première discussion était au sujet de l’argent. Nous avons réglé ce problème et ensuite, il a dit qu’il pouvait seulement descendre à 160 livres. Puis il s’est ravisé et a dit qu’il pouvait seulement se rendre à 165 livres. Je lui ai alors dit de se mettre à l’aise, qu’il pouvait se présenter sur la pesée à 170 livres. »  

McGregor combattra donc chez les mi-moyens trois mois après s’être approprié la couronne des poids plumes.

« Pendant un bref instant, ça m’a fait un pincement au cœur de savoir que je ne me battrai pas pour la ceinture, mais à la fin, ça ne dérange vraiment pas de savoir à quel poids je me bats ou quelle ceinture est en jeu. Je devrais créer ma propre ceinture! Plumes, légers, mi-moyens? Ça n’a pas d’importance! C’est la ceinture McGregor! »

« Le petit frère de Nick »

McGregor monologuait depuis une bonne dizaine de minutes quand Diaz s’est joint à la discussion. Le vétéran de 21 combats à l’UFC a réfuté les prétentions de son adversaire en disant qu’il n’avait jamais hésité à accepter le combat, qu’il avait d’ailleurs réclamé immédiatement après sa victoire contre Michael Johnson.

C’est alors que le ton a monté pour la première fois. Sous les clameurs d’une foule qui a soudainement et bruyamment pris position, Diaz a décoché les premiers d’une longue série de jurons.

« J’aime bien le petit frère de Nick, a répondu McGregor. Il se donne des airs de petit gangster, mais en même temps il donne des cours à des enfants le dimanche matin et passe ses temps libres à faire de la bicyclette avec les ainés. Il fait des signes de fusil de la main droite et des animaux gonflables de la main gauche! »

Dans un élan manquant légèrement de cohérence, Diaz a soulevé les problèmes de dopage qui rongent son sport. « Tout le monde est sur les stéroïdes. Tout le monde! », a-t-il accusé.

« Je ne sais pas de quoi tu parles, s’est insurgé McGregor. Je ne suis pas sur les stéroïdes, je suis un animal! »