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PARIS, France - Club référence de la discipline en France, le MMA Factory va connaître une consécration dimanche à Anaheim avec le duel pour le titre poids lourds de l'UFC entre le Français Cyril Gane et le Camerounais Francis Ngannou, deux combattants formés dans le gym parisien.

Deux ans à peine après sa légalisation dans le pays en janvier 2020, les arts martiaux mixtes (AMM) « made in France » se retrouvent tout en haut de l'affiche au sein de l'UFC et il le doit en grande partie à un établissement situé dans le 12e arrondissement de la capitale.

C'est entre les murs d'un ancien garage aux abords du Bois de Vincennes, transformé en 2012 en temple des arts martiaux mixtes, que Gane et Ngannou ont tout appris. Les deux hommes ont même été brièvement partenaires d'entraînement avant que le Camerounais ne vole de ses propres ailes en ralliant les États-Unis.

« On est très fier. Dans le seul combat qui compte cette année, les deux adversaires sont nés sportivement au MMA Factory. C'est une belle reconnaissance. On a réussi à placer le drapeau français sur la mappemonde des AMM », avoue Fernand Lopez, emblématique entraîneur et co-fondateur du club.

Le technicien de 43 ans, issu de l'Insep et bardé de diplômes d'État dans tous les sports de combat, est l'âme du MMA Factory. Le natif de Tala, au Cameroun, lui même ex-combattant, a lancé son affaire à une époque où le mot AMM sentait le soufre. Il a connu les débuts en catimini de la salle, ouverte d'abord sous le nom de « crossfight » pour ne pas effrayer les autorités, maîtrisant parfaitement l'art de jongler entre les « flous juridiques » pour pouvoir exercer un sport sans aucune base légale en France.  

« La pratique des AMM n'était pas interdite, c'est la compétition qui l'était. Donc on pouvait demander des subventions à l'État ou à la direction des sports en tant qu'association sportive pratiquant les AMM. Il n'y avait pas de problème », se rappelle Fernand Lopez.

Aujourd'hui, les portraits de Gane et de Ngannou sont fièrement exposés autour des deux cages de l'établissement et Lopez est devenu une personnalité incontournable des AMM français, à la fois patron de club et entraîneur mais aussi gérant et promoteur par l'intermédiaire de l'Ares Fighting Championship, qu'il a créé en 2019. 

Sa structure, qui compte plus de 2000 adhérents de « 4 à 77 ans », possède désormais une salle supplémentaire de 1800 m² à Rungis, la plus grande d'Europe, et plusieurs clubs satellites en province. Écurie à part entière, le MMA Factory peut se targuer d'avoir sept représentants à l'UFC.   

« Professionnalisme »

La recette du succès? « le modèle américain », selon Fernand Lopez. 

« J'ai voulu avoir une salle où la performance sportive est au centre du projet, explique-t-il. On enseigne aussi bien les AMM que toutes les autres disciplines qui composent les sports de combat. Avec pour chaque sport, un entraîneur d'élite. »

Pour façonner les combattants, rien n'est laissé au hasard. Séances de développement cognitif, suivi nutritionnel, cours d'anglais, cours de relation avec les médias sont notamment proposés aux candidats au rêve américain des AMM.

« Au MMA Factory, il y a tout ce qu'il faut pour accueillir de futurs champions, indique le poids lourd Alan Baudot, deux combats à l'UFC au compteur. C'est là où il y a le plus de niveau en France et le professionnalisme le plus abouti. »

« C'est un modèle, abonde Bertrand Amoussou, l'un des pionniers de la discipline en France et membre du Board de la Fédération internationale des AMM (IMMAF). C'est un mini Insep des AMM. On y utilise les mêmes outils pour fabriquer des champions. » 

Un programme dont a pu bénéficier Francis Ngannou, repéré par Fernand Lopez « sans le sou, devant une soupe populaire » près du MMA Factory avant de régner sur la catégorie-reine des lourds.

Les deux hommes sont brouillés, mais l'entraîneur actuel de Ngannou reconnaît les mérites de Lopez dans la formation du « Predator ».

« Fernand devrait être célébré pour son travail avec Gane et Ngannou », a lâché cette semaine Eric Nicksick.