UFC : le "plus meilleur" gala
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 19:50 mardi, 28 juin 2011. 16:55Le gala gratuit de la fin de semaine est assurément l’une des meilleures cartes, de haut en bas, offertes par le UFC cette année.
1. On est toujours un peu vite sur la gâchette avec les superlatifs quand un événement hors de l’ordinaire se produit. Sans vraiment prendre le temps d’y réfléchir, on aime bien dire qu’on vient de voir le plus beau « si » ou le plus spectaculaire « ça ».
Ça doit faire une demi-heure que Cheick Kongo a envoyé Pat Barry dans les limbes. Je pense à ce que Joe Rogan, un gars qui en a vu, des knockouts depuis ses belles années à l’animation de Fear Factor a dit immédiatement après le combat.
_« The most incredible comeback we‘ve ever seen »_
Ma connaissance de l’histoire des MMA est à des années lumières de celle de M. Rogan, mais j’ai quand même pris quelques minutes pour repasser dans ma tête les combats les plus mémorables auxquels j’ai assisté. Pour la forme. Et j’ai finalement décidé que ça ne me tentait pas de m’obstiner.
Sans fouiller bien loin, je pourrais vous parler d’Edgar-Maynard II et de Lesnar-Carwin. Dans chacun des cas, le champion est passé à « ça » de perdre conscience avant d’obtenir la clémence de l’arbitre et de profiter d’une deuxième chance.
La différence avec Kongo, c’est que son retour a été plus spectaculaire, plus expéditif. Il n’a pas eu le temps d’aller retrouver ses esprits dans son coin. Il n’en a pas fait juste assez pour mériter la faveur des juges. Oh, que non! Au moment où il peinait à trouver la force pour se tenir sur ses deux jambes, il a été capable d’en générer assez dans un coup de poing, un magnifique crochet de la droite, pour faire briller sa bonne étoile et envoyer Barry en compter par centaines.
Si Mario Lemieux avait pris place dans sa loge pour cette belle soirée au Consol Energy Center, il aurait certainement dit que c’était quelque chose.
Ëtes-vous d’accord avec Rogan ou êtes-vous capables de puiser dans vos souvenirs pour trouver un retour plus spectaculaire que celui de Kongo contre Barry?
2. J’avais un mauvais feeling pour Rick Story.
Je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais il me semble que ce n’est pas la première fois qu’on assiste à un scénario semblable. Aussitôt que la nouvelle au sujet de Nate Marquardt a été rendue publique, j’ai vu une immense trappe s’ouvrir sous les pieds de Story. Soudainement, celui qui avait tout à gagner devenait celui qui avait tout à perdre.
Mettez-vous dans les souliers de Story. Vous êtes drainé physiquement, mais on vous propose le plus grand défi de votre carrière. Vous oubliez alors votre fatigue et vous remontez en selle, motivé au possible, en vous disant que les vacances peuvent attendre et que dans trois petites semaines, ce risque que vous acceptez de prendre pourrait faire de vous une superstar.
Puis, du jour au lendemain, les plans changent. Le défi s’est évaporé. Le risque est décuplé. La fatigue, elle, sort de sa cachette et vient vous frapper comme un train. Et vous tombez dans la trappe.
J’aimerais être heureux pour Charlie Brenneman présentement, mais je ne peux m’empêcher d’être déçu pour Story qui, j’en suis convaincu, aurait livré une meilleure performance s’il avait affronté Marquardt comme prévu.
3. Si j’étais sur Facebook et que Matt Mitrione avait une page personnelle (il en a peut-être une, c’est à vous de me le dire), j’irais tout de suite cliquer sur le petit piton « J’aime ».
Je sais que Mitrione ne fait pas l’unanimité parmi les amateurs de MMA, mais personnellement, je suis à court de raisons pour ne pas me rallier à sa cause. Il a l’air sympathique. Il a de l’attitude. Chaque fois qu‘il ouvre la bouche, il est pissant. Et par-dessus tout, il est en train de prouver qu’il sait se battre pas à peu près.
Je sais, je sais… c’était seulement Christian Morecraft. Mais on dit la même chose à propos de Mitrione depuis le début de carrière. « C’est seulement Mitrione » On pouvait peut-être accuser le UFC de lui accorder un traitement de faveur après son passage à The Ultimate Fighter mais avec une fiche parfaite en cinq combats, Meathead commence à commander le respect.
Mitrione n’a pas eu peur de se planter devant Morecraft, le prix à payer pour aller placer ses propres boîtes à lunch sur la mâchoire de son rival. Il s’est fait un plaisir de dégainer à outrance avec ses coups de pieds que Morecraft avait comparés à ceux d’une fillette et sa gauche passait comme un couteau dans une livre de beurre oubliée au soleil.
Et cette attitude! Dès qu’on a vu le protecteur buccal de Morecraft tournoyer jusqu’au tapis, Mitrione ne s’est pas acharné. Il s’est retourné, un peu comme Sam Stout l’a fait contre Yves Edwards, et a célébré avec un petit sourire en coin. Le genre de sourire qui fait plus mal que n’importe quelle réplique quand on sait qu’on vient de gagner la bataille.
J’en avais parlé à la fin du gala de Vancouver, mais c’est officiel. Je veux maintenant voir Mitrione contre Dave Herman.
4. Si vous avez raté les combats préliminaires qui étaient diffusés sur Facebook, vous avez raté tout un show Un show qui aurait même pu contenir l’un des combats de l’année n’eut été d’un écart de conduite majeur de Charles Oliveira et d’une bourde tout aussi imposante de l’arbitre Chip Snider.
Vous croyez que le round que se sont livrés Nick Diaz et Paul Daley au printemps était mémorable? C’était de la petite bière à côté de ce qu’Oliveira et Nik Lentz ont offert. Vous savez quand vous avez ce petit nœud dans l’estomac qui transforme ce qui serait normalement un cri en un petit gémissement qui vous rend aussi viril… aussi viril qu’Oliveira, justement? En tout cas, moi, c’est dans ce temps-là que je sais que j’assiste à un combat spécial.
Et mes cris devaient être très aigus au premier round, parce que le spectacle était de la vraie bombe. Oliveira a rapidement marqué des points avec un bon jab et des bons genoux au corps à corps. Ça s’est ensuite transporté au sol où, à travers les nombreux renversements de positions, Lentz a failli causer une surprise majeure en passant une dangereuse guillotine. Puis, à la toute fin, les carottes semblaient cuites pour le Jim Miller des pauvres, qui a toutefois réussi à survivre jusqu’au son de la sirène.
Les réserves de Lentz semblaient à sec au début du deuxième round, mais sa détermination lui a permis de se tenir sur ses jambes et de continuer à attaquer… jusqu’à ce qu’Oliveira lui catapulte un genou illégal en pleine poire.
Le genou illégal était aussi visible que la calvitie de Dana White.
Le genou illégal était aussi visible que les tatouages de Krzysztof Soszynski.
Le genou illégal était aussi visible que la prune au-dessus de l’œil de Mark Hominick.
Mais Monsieur Snider n’a pas vu le genou illégal. Et Nik Lentz n’avait plus la force de se défendre contre l’étranglement arrière qui l’a achevé quelques secondes plus tard.
Heureusement, avec la collaboration de la commission athlétique de la Pennsylvanie qui étudiera l’incident, le résultat du combat devrait éventuellement être changé pour un no contest Mais c’était le début d’une longue soirée pour les arbitres…
5. Parlons-en, justement, des arbitres. Il y a eu Monsieur Snider, bien sûr, mais les bizarreries ne se sont pas arrêtées là. Dans le combat entre Tyson Griffin et Manny Gamburian, l’homme en noir n’a pas arrêté de se faire aller la mâchoire. Quand ce n‘était pas pour prodiguer des conseils, c’était pour livrer des instructions qui n’avaient tout simplement aucun bon sens.
Honnêtement, je n’aurais pas été surpris de voir Griffin et Gamburyan arrêter de se battre, se regarder dans les yeux, se faire un high five se tourner de bord et aller faire le coup de la corde à linge à l’officiel. En tout cas, je crois que personne ne s’en serait plaint.
Puis dans le combat de Story et Brenneman, on a probablement assisté à l’une des pires interventions de l’histoire du sport quand l’officiel, un Monsieur Matheny, a séparé les deux hommes et leur a demandé de se lever alors que Story tentait d’améliorer sa position pour aller chercher une clé de bras.
Ahurissant.
6. Voici comment Joe Stevenson a utilisé les différentes parties de son corps pour son premier combat à 145 livres.
- Ses oreilles : pour ne pas écouter ses entraîneurs.
- Sa bouche : pour faire des petits sourires arrogants chaque fois que Javier Vazquez lui en mettait une sur la mâchoire.
- Ses pieds : pour sautiller sur place comme s’il se battait sur les cendres d’un feu de camp encore fumant.
- Ses mains : pour… absolument rien.
Maintenant, voici comment j’aimerais que Joe Stevenson utilise une certaine partie de son corps après son premier combat à 145 livres.
- Ses yeux : pour consulter la rubrique des offres d’emplois dans son journal local.
Assez, c’est assez.
7. La performance de Joe Lauzon mériterait qu’on s’y attarde davantage, mais je me suis donné comme défi de la commenter en moins de temps qu’il ne lui en a fallu pour démonter Curt Warburton. Fait que c’est pas mal ça…
8. John Howard et Matt Brown avaient promis de livrer le combat de la soirée. Parfait. J’aimerais pour ma part leur promettre que je n’écouterai probablement pas leur prochain combat.
9. Je ne sais pas comment s’est déroulé le camp d’entraînement de Daniel Roberts, mais sa condition physique faisait pitié à voir au troisième et dernier round contre Rich Attonito. Avec deux défaites de suite, je ne gagerais pas sur son retour au UFC…
10. Deux pouces en l’air à Michael Johnson et Ricardo Lamas pour avoir ouvert la soirée avec des pétards. Les deux ont méthodiquement brisé leur adversaire, pièce par pièce, et ont su frapper le coup fatal avant la fin du premier round. De toute beauté.
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