RDS2 va présenter la carte préliminaire du gala UFC 205 : Alvarez c. McGregor le samedi 12 novembre.

L’UFC 205 risque d’être l’évènement de l’année dans les arts martiaux mixtes, plus encore que les célébrations de l’UFC 200.

Pour le premier gala présenté à New York maintenant que l’État a légalisé ce sport après une interdiction qui a duré près de 20 ans, les amateurs seront bien servis dès le premier affrontement de la soirée, puis avec trois combats de championnat et la présence de plusieurs ex-champions.

Alors que Conor McGregor et Eddie Alvarez accapareront la majorité de l’attention, Joanna Jedrzejczyk (12-0-0) tentera de réaliser avec succès la quatrième défense de son titre des poids paille face à Karolina Kowalkiewicz (10-0-0) samedi.

Sans avoir la même portée médiatique qu’une Ronda Rousey, elle est aujourd’hui reconnue comme la meilleure combattante livre pour livre et est considérée parmi les meilleurs toutes catégories masculines et féminines confondues. L’UFC 205, au prestigieux Madison Square Garden, lui offrira sans doute le plus haut degré de visibilité de sa carrière.

 « Je suis vraiment heureuse d’avoir la chance de défendre mon titre à l’UFC 205. C’est gros pour les arts martiaux mixtes. Il y a eu plusieurs bons évènements de lutte et de boxe, maintenant, c’est l’heure de céder la place aux combats ultimes. C’est très excitant pour moi et Karolina, qui sommes toutes deux de la Pologne. Ce sera un combat historique. Ce genre de combat opposant une championne et une aspirante originaires de la Pologne ne se reproduira pas avant longtemps. Ç’a une grande importance pour nous », a révélé Jedrzejczyk en entrevue avec le RDS.ca.

« Je veux défendre mon titre. C’est ce pour quoi je travaille fort chaque jour. Je suis prête, je me suis entraînée très fort, je n’ai aucune blessure, mon poids est bon, je suis forte mentalement et physiquement. J’ai des engagements auprès des médias, mais c’est une partie agréable de mon boulot. Le travail au gym est terminé, maintenant, c’est le temps de se consacrer aux médias, à la coupe de poids et au combat. Je me sens bien. »

« Joanna Champion » a déjà affronté Kowalkiewicz dans les rangs amateurs. Elle l’avait emporté par étranglement arrière au premier round, dans l’Amatorska Liga MMA. Elles ont fait leurs débuts professionnels la même année, à un jour d’intervalle, et elles sont toutes deux demeurées invaincues depuis. Alors que Kowalkiewicz est devenue championne KSW, la première ligue en importance en Pologne et l’une des meilleures d’Europe, Jedrzejczyk a accumulé les victoires jusqu’à conquérir la ceinture de sa catégorie dans l’UFC. Déjà à l’époque, elle savait qu’elles se retrouveraient dans le futur. L’aspirante a profité d’un gain par décision partagée contre nulle autre que Rose Namajunas pour prendre rendez-vous avec la tenante du titre convoité.

« Elle a fait partie de l’élite de l’organisation. Elle voulait combattre dans l’UFC et c’est à son tour d’être l’aspirante, mais elle ne sera jamais championne, prévient Jedrzejczyk. Il n’y a qu’une championne et c’est moi. »

L’UFC compte plusieurs athlètes d’origine polonaise au sein de sa promotion, mais ces deux femmes sont les plus dominantes. Les AMM étant très populaires chez elles, leurs compatriotes de l'autre côté de l'Atlantique seront assurément au poste aux petites heures du matin dimanche pour les surveiller.

« C’est très important là-bas. Il y a des milliers de combattants et de personnes qui pratiquent les AMM. Il y a de nombreux galas chaque fin de semaine, parfois trois ou quatre fois par semaine. C’est fou! Mon combat aura lieu le lendemain matin, heure de la Pologne. Ce sera dément dimanche! »

C’est avec Berkut Arrachion Olsztyn (Berkut Fight Club) qu’elle est parvenue au sommet de sa discipline. Malgré son attachement à sa terre natale, la spécialiste de muay thaï et de kickboxing a pris une décision déchirante pour s’assurer de réaliser son rêve de prendre sa retraite en étant invaincue, et elle est persuadée que c’était la bonne. L'athlète de 29 ans a ainsi choisi de poser ses valises en Floride pour se joindre à American Top Team.

« Toute décision est difficile à prendre. Je suis heureuse de faire partie d’American Top Team. Je suis désormais plus proche de ma docteure et de ma nutritionniste, Michelle et Paulina, de Perfecting Athletes. J’ai de bons entraîneurs. Mon entraîneur principal est Mike Brown, un ancien champion poids plume de WEC, puis il y a Kami Barzini et Katel (Kubis). Je sens que j’ai atteint un autre niveau, que je suis meilleure maintenant. Vous allez le constater lors de l’UFC 205 et j’ai hâte. »

Elle a la chance de s’entraîner avec la crème de la crème, comme le champion des mi-moyens Tyron Woodley, le no 2 Robbie Lawler et Amanda Nunes, qui s’est emparée de la couronne de Miesha Tate à l’UFC 200 chez les 135 livres.

Elle retrouve aussi une ancienne adversaire qu’elle a battue par décision unanime à son avant-dernier combat, soit la Québécoise Valérie Létourneau. Tecia Torres en est une autre qui fait partie de la même division. Malgré un accueil mitigé à son nouveau camp de base, la bonne entente est revenue.

« Tout le monde est gentil au gym. J'ai une bonne relation avec Valérie et Tecia. Ces combats sont derrière nous. Il y a une bonne atmosphère dans le gym. Les combattants et les entraîneurs m'aident beaucoup. Nous travaillons ensemble. Nous sommes ATT Nation. »

Entraîneuse durant l’émission The Ultimate Fighter 23 qui a culminé avec une finale l’opposant à Claudia Gadelha pour la deuxième fois de sa carrière, elle avait dû partager son emploi du temps entre l’enseignement et ses propres entraînements. Cette fois, elle a pu se concentrer sur un seul et unique mandat, et la prochaine rivale à barrer de son chemin est maintenant Kowalkiewicz. Elle anticipe toute une bataille à l’instar de ses deux précédentes sorties.

« J’essaie toujours de rester humble. Toute mon attention est sur Karolina. Mon dernier combat contre Claudia était très difficile. Ce le sera à nouveau contre Karolina. Je vais dicter l’allure du combat et être fidèle à mon style le 12 novembre. »

« Je me sens plus forte. J’essaie toujours d’apprendre de nouvelles choses et de m’améliorer. J’ai déménagé en Floride, il y a de nouvelles personnes dans mon entourage. J’apprends de nouveaux trucs et je suis différente. »

Après Las Vegas, Melbourne, Berlin et maintenant New York, Jedrzejczyk espère enfin avoir le privilège de se battre à la maison. Elle en a parcouru du chemin depuis la dernière fois qu’elle s'y est donnée en spectacle, en 2012.

« On m’avait offert l’opportunité d’affronter Karolina en Pologne, mais j’ai dit à Dana (White, le président de l’UFC) que je voulais vraiment faire partie de la carte à New York et je suis contente qu’il ait accepté. L’année prochaine, je veux me battre chez moi. J’espère que ça va arriver. »