RDS et RDS Direct présenteront la carte préliminaire de l’UFC 272 dès 20 h ce soir.

RÉSULTATS EN DIRECT DE L'UFC 272

« Famille. »

C'était le seul mot de la publication Instagram, suivi de quelques hashtags. Il y avait aussi une photo de trois combattants de l'UFC, enlacés par la taille et les épaules, et identifiés dans ces mots-clics comme de « Futurs champions ».

Lorsque Jorge Masvidal a publié cette photo le 13 janvier 2015, le mot « Famille » décrivait à la perfection le lien unissant ces athlètes s’entraînant ensemble au sein de l’American Top Team (ATT). Le gymnase de Coconut Creek, en Floride, était (et est toujours) le domicile d’un groupe tissé serré, au point où deux des hommes dans la photo ne partageaient pas qu’un gym. Masvidal et Colby Covington étaient colocataires.

Telle une famille.

 

Sept ans plus tard, il n’y a plus de famille. Les trois combattants alors en ascension sont maintenant des vétérans de leur sport et leurs ambitions de championnat n’ont toujours pas été rencontrées, à l’exception du bref règne de Covington à titre de champion intérimaire des poids mi-moyens de l’UFC. Le troisième homme dans la photo, Yoel Romero, n’évolue même plus dans l’UFC. En ce qui a trait à Covington et Masvidal, qui ont depuis longtemps cessé de vivre ensemble, leur rivalité acrimonieuse est de notoriété publique et Covington s'est vu montrer la porte de l’ATT.

Or, Covington et Masvidal partageront à nouveau un espace samedi soir, dans l’octogone, en finale de l’UFC 272 présenté au T-Mobile Arena de Las Vegas.

Amertume, trahison, tristesse, menaces… Les graines de cette rivalité ont été plantées à l’automne 2017, lorsque Covington s’est déplacé au Brésil pour y affronter le favori local, Demian Maia. Coéquipier de Convington, Masvidal avait affronté Maia plus tôt dans l’année dans un duel pour une chance autre titre des poids mi-moyens. Le Brésilien l’a alors emporté par décision partagée, mais il s’est ensuite incliné dans un combat de championnat du monde contre Tyron Woodley. Afin de se hisser à nouveau parmi les prétendants de la catégorie, Maia s’est par la suite tourné vers Covington.

Ce dernier avait alors un dossier de 12-1, mais il peinait à s’imposer comme un incontournable chez les mi-moyens. Il devait trouver une façon d’attirer l’attention. C’est ce qu’il a fait en dominant Maia ce soir-là à Sao Paulo. Celui que l’on surnomme « Chaos » pensait toutefois que ce n’était pas suffisant. Immédiatement après que l’arbitre ait levé sa main, Covington a pris le micro dans l’octogone et a qualifié les fans brésiliens de « sales animaux » et leur pays de « dépotoir ». Tout sourire à sa sortie de la cage et entouré de gardes de sécurité de l’UFC, Covington a alors été hué, en plus d'être la cible de projectiles lancés par des spectateurs en colère.

Un méchant était né.

Covington s’est depuis fait remarquer comme un combattant qui n’a pas la langue dans sa poche, tenant même des propos xénophobes et racistes.

Malgré cela, Covington a gagné en popularité, aidé notamment par des félicitations médiatisées de la part de l’ancien président américain Donald Trump.

Tout cela n’a toutefois pas été sans conséquence. Les combattants brésiliens de l’ATT ont refusé de s’entraîner avec lui, ce qui n’a fait qu’envenimer l’ambiance au sein de l’équipe. La tension a ensuite monté lorsque Masvidal a avancé que Covington a arnaqué son entraîneur, Paulino Hernandez, et qu'il n’avait pas respecté un accord de paiement. Finalement, quand Covington a dirigé ses attaques verbales vers ses coéquipiers Masvidal et Dustin Poirier en 2020, le propriétaire du gymnase, Dan Lambert, a décidé que c'en était assez. Il a indiqué à Covington qu’il n’était plus le bienvenu à l’ATT.

Bref, il peut se passer bien des choses en l’espace de quelques années à peine...

 « J’ai la chance de m’entraîner avec les meilleurs gars au monde à l’American Top Team », a déjà affirmé Covington. « Je m’entraîne beaucoup avec Jorge Masvidal, mon meilleur ami. »

Mon meilleur ami.

« Colby et moi, on s’échange des techniques. Je lui montre comment attaquer, il me montre comment lutter », disait Masvidal à l’époque, désignant Covington comme « [son] petit frère ».

Ça, c’était autrefois. Les choses ont changé.

« Je ne suis pas ton coéquipier. Je ne suis pas ton colocataire, Jorge », a récemment affirmé Covington. « Maintenant, je suis ton ennemi. »

Réponse de Masvidal : « Si tu es prêt à tourner la page sur notre amitié aussi rapidement, c’est qu’il n’y a jamais eu d’amitié. »

Amis, anciens amis ou simples ennemis, peu importe ce qui arrivera samedi soir, ce ne sera sûrement pas la fin de l’histoire entre Covington et Masvidal.