MONTRÉAL – Une autre apparition dans l’octogone, une autre chance de se rapprocher d'un combat de championnat. C’est un air familier pour Rory MacDonald, un enjeu qui le traque comme peu d’adversaires sont capables de le faire dans la cage du UFC.  

Cette fois sera-t-elle la bonne? MacDonald, qui affrontera Tarec Saffiedine en fin de semaine à Halifax, semble avoir appris à aborder la question avec une maturité endurcie par des années de redondance. Et tout comme son poulain, Firas Zahabi a appris à lâcher prise.

« J’insiste pour qu’on ne mette pas le focus là-dessus parce qu’on ne sait jamais quel est le meilleur chemin, avance le leader du Tristar Gym de Montréal. Peut-être qu’un combat de championnat plus tôt dans sa carrière aurait été la pire chose qui aurait pu lui arriver, on ne le sait pas. Alors comme je le dis toujours, on contrôle ce qu’on peut contrôler. »   

MacDonald (17-2) est l’un des mi-moyens les plus en vue du UFC. Depuis son arrivée au sein de la compagnie, il y a près de cinq ans, il a remporté huit de ses dix combats, un rendement qui garantit la mention de son nom chaque fois qu’une ouverture semble se créer au sommet du classement de sa division.

La dernière fois qu’il s’est exécuté, c’était avec la croyance qu’une victoire contre Tyron Woodley lui vaudrait un rendez-vous contre Johny Hendricks, le détenteur de la ceinture jadis jalousement défendue par Georges St-Pierre. Il a rempli sa part du marché, mais la récompense espérée n’est jamais venue.

Les patrons ont préféré organiser un duel éliminatoire entre Matt Brown et Robbie Lawler. Vainqueur, ce dernier obtiendra sa revanche contre Hendricks en décembre. En attendant, MacDonald, qui compte deux victoires consécutives, aura l’occasion de déplacer son prochain pion.

« Il y a eu de belles performances ailleurs, les amateurs désiraient voir autre chose à l’époque et on comprend ça. Là, on peut mériter notre chance encore une fois et c’est ce qu’on veut faire ici samedi », expose Zahabi.

À première vue, Saffiedine (15-3) ne semble pas s’inscrire dans la lignée des récents adversaires de MacDonald. Ancien champion de la défunte Strikeforce, le Belge de 28 ans ne s’est battu qu’une seule fois sous la bannière du UFC depuis la fusion des deux organisations en 2013. Pour ce que ça vaut, son nom apparaît au neuvième échelon du classement que le UFC brandit pour faire la promotion de ses combats. Celui de MacDonald y apparaît au deuxième rang.     

« C’est un combat très dangereux, prévient toutefois Zahabi. Saffiedine n’est pas très populaire comparativement aux précédents adversaires de Rory, mais la popularité n’est pas le reflet de la qualité d’un adversaire. Les gens ne s’attendent pas à un combat difficile, mais ce n’est pas vrai qu’il y a des combats faciles au UFC. »

Zahabi décrit Saffiedine comme un combattant à la technique solide, dont les aptitudes en muay thaï le rendent surtout à l’aise debout. « Mais je suis sûr qu’il n’est pas fou, ajoute-t-il. Les blessures l’ont tenu à l’écart pendant un certain temps, mais je suis sûr qu’il a profité de son absence pour changer sa game et amener des nouveaux trucs dans l’octogone. C’est pour ça qu’on ne veut pas trop le mettre dans un moule. C’est sûr qu’il n’est plus le même qu’à sa dernière présence. »

MacDonald a laissé ses cinq derniers combats se rendre à la limite tandis que son rival a laissé son sort entre les mains des juges à ses sept dernières sorties. Si aucun des deux ne peut forcer la fin de ces séquences, le jeune Canadien disputera le premier combat de cinq rounds de sa carrière. Même si Saffiedine compte deux combats d’une durée de 25 minutes à son actif, cette perspective n’effraie pas trop Zahabi.  

« Rory se bat depuis qu’il est tellement jeune, ce n’est pas le genre de chose qui le dérange. Pour lui, c’est juste un autre combat. »

Une soirée occupée

MacDonald sera l’un des cinq élèves de Zahabi en action à Halifax. Le troisième gala de l’année en sol canadien marquera notamment le retour au boulot de Chad Laprise et Olivier Aubin-Mercier, deux partenaires d’entraînement qui avaient été contraints de s’affronter en avril dernier en finale de l’émission de téléréalité The Ultimate Fighter.

Laprise (8-0) affrontera le Cubain Yosdenis Cedeno (10-3) tandis qu’Aubin-Mercier (4-1) tentera de se remettre de sa première défaite en carrière face à l’Américain Jake Lindsey (9-1).

« Olivier a beaucoup appris et il a changé des affaires à sa préparation, assure Zahabi. Il est plus en forme qu’avant, il a vraiment poussé son conditionnement et je ne suis pas trop inquiet pour lui dans ce combat. Il est à un autre niveau que son adversaire. Je pense qu’il pourrait gagner debout, en lutte ou en jiu-jitsu et en plus, il a un meilleur cardio. Je suis vraiment confiant. »

Un autre Canadien issu de l’école de TUF, le poids moyen Elias Theodorou (9-0), vient de passer un premier camp d’entraînement au Tristar Gym et défendra sa fiche parfaite contre le Brésilien Bruno Santos (14-1).

Le Montréalais d’origine française Nordine Taleb (9-2) affrontera Jingliang Li ((9-2).