Si vous n’êtes pas familier avec le produit offert par l’organisation Bellator, qui est en quelque sorte le petit frère du UFC, le mois de novembre est le moment parfait pour vous initier.

En l’espace de deux semaines (deux combats le 12 et deux autres le 26), Bellator couronnera les gagnants de ses quatre tournois amorcés en septembre. L’enjeu : un chèque de 100 000$ et une chance de défier le champion de sa division.

Le gala de samedi sera le deuxième de l’histoire de l’organisation présenté au Canada. Six combattants locaux, dont Chris Horodecki, ont été inclus sur la carte préliminaire et un autre, Roger Hollett, sera en action sur la carte principale. Hollett avait passé le K.-O. à Martin Désilets à Ringside 10 en avril.

Une semaine plus tard, le 19, le champion de la division des légers Eddie Alvarez défendra sa ceinture face à Michael Chandler. Le même soir, le champion des moyens Hector Lombard affrontera Trevor Prangley (son titre ne sera pas en jeu) tandis que Marlon Sandro, victime du dévastateur coup de pied à la tête de Pat Curran en finale du tournoi des poids plumes l’année dernière, effectuera son retour contre Raphael Dias.

Puis pour boucler la fin de mois, Bellator offre aussi le retour de Patricky « Pittbull » Freire (battu par Chandler en finale du dernier tournoi des légers), qui sera opposé au vétéran du UFC Kurt Pellegrino. On reverra aussi l’ancien champion des mi-moyens Lyman Good face à Michael Costa.

Question de vous mettre en appétit, voici un aperçu des quatre tournois qui connaîtront leur dénouement au cours des prochaines semaines.

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POIDS MOYENS : ALEXANDER SHLEMENKO vs. VITOR VIANNA

Gagnant du tournoi des moyens de la deuxième saison de Bellator, Shlemenko était de loin le combattant le plus expérimenté de son groupe avant le début de la compétition. Le Sibérien avait à lui-seul 47 combats à son actif tandis que ses sept concurrents en revendiquaient à peine le double (96).

Shlemenko (42-7), un kickboxer d’élite, a surpris tout le monde en quarts-de-finale en achevant le Croate Zelg Galesic avec une guillotine debout. Un coup de pied, deux crochets au corps et un timide coup de coude à la tête, c’est tout ce qu’il a lancé. En 1:55, il a enregistré la septième victoire par soumission de sa carrière.

Le puissant Russe a été fidèle à sa réputation en demi-finale, livrant à Brian Rogers l’un des bons combats de l’année au Bellator. Touché solidement par quatre bonnes droites au premier round et amené au sol au début du deuxième, Shlemenko a finalement pris le dessus quand son coup de poing renversé – sa marque de commerce a touché la cible pour la première fois. Un enchaînement de coups de genoux a fini par avoir raison de Rogers à michemin dans le combat.



Vianna (12-1-1), une ceinture noire en jiu-jitsu brésilien, a bien failli ne jamais dépasser le premier tour du tournoi. Ses trois rounds contre Sam Alvey ont été d’un ennui mortel et c’est probablement envahi d’une crainte justifiée qu’il a écouté la lecture des cartes des juges. Deux d’entre eux lui ont attribué la victoire et son billet pour rencontrer Bryan Baker en demi-finale.

Baker n’était pas le dernier venu. Les seuls à l’avoir battu avant son face-à-face avec Vianna étaient Shlemenko et un certain Chael Sonnen et il comptait notamment des victoires sur Matt Horwich, Jeremy Horn et Joe Riggs. Mais justement, peut-être que Baker a pris Vianna un peu trop à la légère. Il s’est lancé à sa poursuite comme s’il se croyait invincible, déployant de larges moulinets en négligeant complètement sa défensive, jusqu’à ce qu’il se fasse pincer sur la tempe avant la fin de la première minute.



Prédiction : Vianna sera confronté à un adversaire qui ne commettra assurément pas les mêmes péchés que ses deux rivaux précédents. Jamais Shlemenko ne sera aussi passif que l’a été Alvey et aussi imprudent que l’a été Baker. « Storm » était mon favori au début de la compétition et le demeure à la veille de la finale. Une victoire par K.-O. lui permettra d’obtenir sa revanche face à Hector Lombard.

POIDS MI-MOYENS : BEN SAUNDERS vs. DOUGLAS LIMA

Vétéran de sept combats au UFC, Saunders (12-3-2) amenait un bagage intéressant dans le « Elite Eight » des 170 livres et son entrée en matière a été à la hauteur des attentes placées en lui. Après avoir dominé physiquement Chris Cisneros au sol pendant deux rounds, Killa B a sorti son muay thaï au troisième et a terminé le travail avec des coups de genoux après seulement 29 secondes.

Son obstacle suivant, Luis Santos, n’a pas mieux paru. À partir de son dos, Saunders lui a fait une agressive et spectaculaire démonstration de jiu-jitsu pendant les dix premières minutes, puis a confirmé sa domination au sol au troisième round avec un Americana décisif à 1:45.



Le tournoi de Lima (20-4), bien connu au Canada en raison de ses trois apparitions au MFC, a failli tourner au cauchemar en 30 secondes. Touché par une droite de Steve Carl dès le début de son quart-de-final, le Brésilien exilé aux États-Unis a perdu ses jambes pendant quelques instants avant de retrouver ses sens et filer vers une victoire peu convaincante par décision unanime.

Un mois plus tard, Lima a été beaucoup plus convaincant contre Chris Lozano. Pression constante, coups de pieds aux jambes en quantité industrielle, bonnes combinaisons et un feu d’artifice pour finir, une droite qui a envoyé Lozano en position fœtale à 3:14 du deuxième round.



Prédiction : Probablement la finale la plus relevée des quatre entre deux athlètes de haut niveau issus d’une équipe solide (American Top Team). Saunders semble regorger de confiance présentement et j’ai l’impression qu’il sera difficile à arrêter. Lima offrira une forte opposition, mais Killa B demeurera parfait avec Bellator.

POIDS LOURDS : ERIC PRINDLE vs. THIAGO SANTOS

Prindle (9-1), un ancien boxeur amateur qui a dû couper environ 35 livres pour respecter la limite de poids permise (265 lbs) pour participer au tournoi, a gagné sa place au deuxième tour à la sueur de son front. Abe Wagner ne représentait pas un client facile et l’ancien boxeur amateur l’a rapidement constaté. Mais après un premier round ardu, Prindle a trouvé son deuxième souffle et a finalement obtenu la première victoire par décision de sa carrière.

Quand Prindle s’est présenté devant Ron Sparks pour la demi-finale, le thème de la soirée était clair : « si j’te touche, j’te couche ». Et c’est Prindle qui a touché en premier, profitant d’une garde paresseuse de Sparks au moment où celui-ci lançait un coup de pied pour passer son crochet de la gauche. Bonne nuit, Ron!



L’autre branche du tournoi s’est développée de façon un peu moins linéaire. Mike Hayes et Blagoi Ivanov avaient chacun gagné leur duel de première ronde et devaient s’affronter en demi-finale, mais les deux ont été incapables de poursuivre leur chemin en raison de blessures.

Le carré d’as a donc été complété par défaut. Neil Grove, qui avait justement été battu par Hayes, a reçu l’appel de la deuxième chance tandis que Santos est arrivé dans le portrait pour remplacer Ivanov.

Grove est probablement l’athlète professionnel dont le niveau d’estime de soi est le plus diamétralement opposé à son talent. Armé de son surplus de confiance habituel, il a été cogné par une overhand de la droite à la 20e seconde du combat, que Santos a fini par un étranglement arrière les doigts dans le nez.



Prédiction : Dans 90% des cas, prédire l’issue d’un combat de poids lourds, c’est comme lancer un trente sous en l’air. On peut bien se perdre en analyses de toutes sortes, mais si le gros #1 pince le gros #2 bien comme il faut, ça n’ira pas plus loin. La seule chose que je me permettrai ici, c’est de conseiller à Prindle de garder les hostilités debout.

POIDS COQS : ALEXIS VILA vs. EDUARDO DANTAS

Si le meilleur combat du tournoi a été offert par Shlemenko et Rogers, le plus grand coup d’éclat a sans l’ombre d’un doute été l’œuvre de Vila (11–0).

Un lutteur décoré du bronze olympique en 1996, le Cubain faisait face à un défi colossal en lever de rideau alors qu’il était opposé à Joe Warren, gagnant du tournoi des poids plumes de la deuxième saison de Bellator et champion de la division. Mais Vila a fait un doigt d’honneur aux probabilités en décrochant la mâchoire de Warren avec un large crochet de la gauche à la 64e seconde.

Vila n’a pas pu être aussi expéditif face à Marcos Galvao en demi-finale. En fait, il n’a pas été tellement convaincant non plus. Galvao a semblé être plus entreprenant et plus efficace dans ses frappes à partir du moment où le combat s’est vraiment mis en marche, à la fin du deuxième round, mais deux des trois juges ont rendu une carte à l’avantage du Cubain.



À l’image de son futur rival, Dantas a lui aussi frappé un grand coup à son baptême du Bellator. Après avoir fait reculer Wilson Reis avec un solide coup de genou dans le front au début du deuxième round, Dantas a pourchassé sa proie à toute vitesse à l’autre bout de la cage et l’a surprise avec un genou volant en pleine tête au moment où elle se retournait. Reis se demande encore ce qui s’est passé.

En demi-finale, Dantas a eu droit à un test un peu plus corsé. Ed West s’est bien battu, mais son stand up n’était simplement pas à la hauteur de celui du Brésilien.



Prédiction : Dans une finale qui oppose le plus jeune compétiteur au plus vieux, Vila fait face à deux choix. Soit il reste debout devant Dantas et tente de vaincre un meilleur « striker » à son propre jeu, soit il se sert de sa supériorité en lutte pour amener une ceinture noire en jiu-jitsu au sol. Dantas me fait un peu penser à Miguel Torres et dans l’un ou l’autre des scénarios, je le vois sortir gagnant.

UNE MOUSTACHE POUR UNE BONNE CAUSE

Selon les termes du mouvement Movember, je me suis engagé à me laisser pousser la moustache pendant tout le mois de novembre pour amasser des dons et sensibiliser les gens à la cause de la santé masculine, plus particulièrement au cancer de la prostate. Vous pouvez en apprendre davantage sur mes motivations en cliquant ici et apporter votre contribution en cliquant ici. Merci!

_Voici un update de ma moustache – ou devrais-je dire, de mes deux moitiés de semblant de moustache - au jour 8._



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