QUÉBEC - Olivier Aubin-Mercier a dû se contenter du prix de consolation en finale du tournoi des mi-moyens de l'émission de téléréalité « The Ultimate Fighter », mercredi soir à Québec.

Aubin-Mercier s'est incliné par décision partagée devant l'Ontarien Chad Laprise au terme du combat le plus éprouvant de sa jeune carrière. Les deux combattants ont chacun reçu un pointage de 29-28. Le carte qui a fait la différence donnait les trois rounds à Laprise.

« C'est décevant. J'ai un peu honte de ma performance. Je vais revenir plus fort, mais pour l'instant c'est difficile », a laissé tomber le Québécois en retenant ses larmes sous les gradins du Colisée Pepsi, quelques minutes après que Bruce Buffer ait déclaré son adversaire vainqueur.

Chad Laprise et Olivier Aubin-Mercier

Il s'agit de la première défaite du parcours professionnel du combattant de 25 ans. Avant de franchir la porte de l'octogone, il n'avait jamais rencontré d'adversaire capable de lui résister jusqu'au deuxième round

« Pour une raison quelconque, je me suis vraiment fatigué après le premier round, racontait Aubin-Mercier, qui a eu besoin de plusieurs minutes pour reprendre son souffle en s'appuyant sur ses entraîneurs après le combat. Je ne sais pas ce qui est arrivé, je me sentais à ma place. J'avoue que j'étais un peu émotif en entrant dans l'octogone, j'ai failli pleurer quand le monde s'est levé. Mais à part ça, il n'y avait rien de plus. »

Ancien judoka détenteur d'une ceinture brune en jiu-jitsu brésilien, Aubin-Mercier a été incapable d'amener son adversaire dans sa propre zone de confort. Après deux tentatives d'amenées au sol ratées au premier round, le Montarvillois a fini par obtenir le résultat qu'il recherchait au début du deuxième assaut. Laprise s'est toutefois relevé après avoir échappé à une guillotine et n'a jamais plus été menacé au sol.

« Il a fait son plan de match et je suis rentré dedans. Je l'ai coupé dans les dix premières secondes avec un jab et je pense que j'ai trop aimé ça. Je me suis battu debout contre quelqu'un qui était vraiment meilleur que moi. »

Dans l'autre finale du TUF Nations, celle disputée chez les poids moyens, le Torontois Elias Theodorou a achevé l'Albertain Sheldon Westcott en moins de deux rounds.

Stout perd la carte 

On savait que ça ne serait pas ennuyant, mais on n'avait pas vu venir une fin aussi rapide.

Sam Stout a été mis K.-O. pour la première fois de sa carrière, croulant sous une droite bien placée de K.J. Noons à la trentième seconde du premier round.

KJ Noons met K.O. Sam StoutSurnommé « Hands of Stone », Stout a lancé une combinaison nonchalante à laquelle Noons a offert une réponse brutale. L'Ontarien est immédiatement tombé dans les pommes, mais a avalé deux autres bombes au menton avant que l'arbitre Philippe Chartier n'arrive à sa rescousse.

« Honnêtement, pendant longtemps je me suis fié uniquement sur mon talent, a admis Noons. Je m'entraînais seul, je me pointais à mes combats et je me disais que ce qui devait arriver arrivera. Mais maintenant, avec ma nouvelle équipe, j'ai des gars sur mon dos sans arrêt et je ne prends plus de raccourcis. Je suis dans la meilleure forme de ma vie et vous voyez le résultat. »

Noons (13-7) a maintenant gagné ses deux derniers combats après avoir traversé une léthargie de cinq défaites en six sorties.

« J'avais l'impression que si je perdais ce soir, ça serait la fin pour moi au UFC. Qui sait, j'aurais peut-être dû prendre ma retraite. Tout ça m'a fait changer de mentalité et c'est ce genre de performance que vous verrez de ma part à l'avenir. »

Stout (20-10) tentait de décrocher une deuxième victoire de suite pour la première fois en trois ans.

Un roux en enfer

Mark Bocek a dû traverser l'enfer pour éviter d'être la victime d'une surprise de taille à son retour dans l'octogone.

Mark Bocek

À son premier combat en un an et demi, l'Ontarien a arraché une exigeante décision unanime à Mike De La Torre, un adversaire sans expérience au UFC qui avait accepté de remplacer Evan Dunham à pied levé seulement une semaine plus tôt.

Une ceinture noire en jiu-jitsu au style habituellement conservateur, Bocek (12-5) a été impliqué dans une guerre debout pendant la majeure partie des trois rounds. Son oeil gauche s'est retrouvé partiellement fermé à partir du milieu du deuxième et il a terminé sa soirée de travail avec le visage couvert de sang.

« Je croyais bien que je l'avais ébranlé quand j'ai touché la cible avec de gros coups au premier round, mais il était très résistant », a remarqué le vainqueur.

Un juge a noté la bataille 29-28 en faveur de De La Torre (12-4). Les deux autres ont rendu des cartes de 30-27 et 29-28 pour Bocek, qui a atteint la limite à chacune de ses cinq dernières sorties.

« Je me sentais un peu rouillé, mais je suis enfin de retour. J'ai déjà affronté la crème de la crème, des gars comme Ben Henderson, et je peux retourner à ce niveau. »

Domination sans lustre pour Taleb

Nordine Taleb

Sans offrir la performance spectaculaire qu'il avait promise, Nordine Taleb a néanmoins réussi sans peine son entrée au UFC.

Taleb (9-2) a dominé l'Australien Vik Grujic (6-3) au sol pendant la majeure partie d'un combat de trois assauts qu'il a remporté par décision unanime.

Le Québécois d'origine française a amorcé chaque round avec une projection lui permettant de contrôler son rival au tapis pendant de longues minutes. À la fin du troisième, le meilleur de Taleb, ce dernier a descendu un coup de coude pour ouvrir une profonde entaille au milieu du front de Grujic, qui s'est relevé au son de la cloche avec le visage ensanglanté.

Le Québécois d'origine française a amorcé chaque round avec une projection lui permettant de contrôler son rival au tapis pendant de longues minutes. À la fin du troisième, le meilleur de Taleb, ce dernier a descendu un coup de coude pour ouvrir une profonde entaille au milieu du front de Grujic, qui s'est relevé au son de la cloche avec le visage ensanglanté.

« Je crois que Vik n'a pas respecté ma force au corps à corps et a été surpris que je puisse le battre au sol. J'ai changé mon plan de match pour m'adapter à cette réalité. Je suis heureux de gagner aux points, mais la prochaine fois, je serai moins nerveux et je ferai encore mieux. »

Rare décision pour Gagnon

Mitch Gagnon a donné le coup d'envoi à la soirée avec une victoire par décision unanime sur l'Américain Tim Gorman. Le Franco-Ontarien de Sudbury a signé son troisième triomphe consécutif en obtenant la faveur des juges par des pointages de 30-27.

Mitch Gagnon

C'est seulement la deuxième fois qu'un combat de Gagnon (11-2) atteint la limite. En 2009, il avait subi la première défaite de sa carrière face à Will Romero lors d'un gala de l'organisation XMMA à Montréal. C'était l'une de ses neuf performances en sol québécois avant de faire le saut au UFC.

« Je suis content d'avoir gagné, mais je suis capable d'offrir des performances plus excitantes que celle-là et je démontrerai la prochaine fois, a jugé Gagnon, un brin sévère, après le verdict. C'était un bon combat, mais je veux vraiment être le gars qui livre le meilleur spectacle sur chaque carte. »

Gagnon, qui avait obtenu ses dix victoires précédentes par soumission, a tenté par tous les moyens de garder sa séquence intacte, mais Gorman (8-3), qui faisait ses débuts au UFC, pourra au moins se vanter d'avoir survécu à l'affront d'un abandon.

L'ancien champion des poids légers de Ringside, qui combat aujourd'hui à 135 livres, a essayé une première guillotine à la deuxième minute du premier round, mais le bras gauche de Gorman l'a empêché d'avoir une bonne emprise sur son cou. D'autres offensives ont gardé la recrue sur un pied d'alerte au deuxième, mais l'instinct du tueur habituel de Gagnon n'avait pas fait le voyage.
 

Jimmo demande le divorce

Ryan Jimmo et Sean O'Connell avaient l'air prêts à convoler en justes noces mardi au terme de la pesée officielle. Vingt-quatre heures plus tard, Jimmo a initié une violente rupture. « Big Deal » a réussi le premier K.-O. de la soirée, terrassant O'Connell d'une puissante droite qui s'est prolongée en coup de coude à 4:27 du premier round.

O'Connell (15-5) a encaissé deux coups de massue de trop avant que l'arbitre Dan Miragliotta ne le libère du poids de son agresseur.

« Je me suis entraîné, j'ai lu mes livres de science, j'ai bu mes boissons de protéines et je retourne à la maison avec le K.-O. », s'est réjoui l'original Jimmo. « Il était difficile à cerner. J'ai fendu l'air avec quelques gros coups et je sentais qu'il préparait une contre-attaque, alors je me suis ressaisi, j'ai pris mon temps et j'ai fini par toucher la cible. »

Ryan JimmoC'est la deuxième fois que Jimmo (19-3), qui devait à l'origine affronter Steve Bossé, fait trembler la cage du UFC avec ses poings. À son premier combat avec l'organisation, en 2012, il n'avait mis que sept secondes à endormir l'Australien Anthony Perrosh.

Dans le premier combat de la carte principale, Dustin Poirier a tabassé Akira Corassani pour l'achever à 0:42 du deuxième round. Mais la bataille fut loin d'être à sens unique.

Corassani (12-4) a marqué les premiers points du match lorsqu'il a fait plier les genoux à Poirier (16-3) au premier round, mais l'Américain a pris goût à la souffrance, se lançant à son tour à l'attaque sans retenue après avoir repris ses esprits.

Le Louisianais de 25 ans a ajouté une huitième victoire en dix combats à sa fiche en UFC.

Dans le seul combat féminin de la soirée, Sarah Kaufman a remporté un furieux combat de trois rounds face à Leslie Smith, qui s'était portée volontaire après le forfait des deux adversaires préalablement pressenties pour affronter la Canadienne. Les deux femmes se voyaient pour la deuxième fois cette année : Kaufman (17-2) avait eu le dessus par décision partagée en avril dernier. 

George Roop (15-10-1) est revenu sur le chemin de la victoire en défaisant Dustin Kimura (11-2) par décision unanime.

Plus tôt, dans un duel d'Australiens qui avaient fait partie de la série télévisée The Ultimate Fighter, Richard «Filthy » Walsh a eu le dessus sur Chris Indich.