RDS2 présentera les combats préliminaires du gala UFC 234 : Whittaker-Gastelum à compter de 20 h samedi.

Robert Whittaker est le champion le plus sous-estimé qui existe dans l’UFC actuellement. Je trouve qu’il a éclos. Il s’est faufilé, jamais personne ne l’a vu arriver et soudainement il est devenu champion des poids moyens. Il y a cru depuis le début, et selon moi, il ne reçoit pas assez de crédit.

Samedi, lors de l'UFC 234 à Melbourne en Australie, il affrontera Kelvin Gastelum (16-3-0). Depuis que Gastelum a monté à 185 livres, il a vraiment beaucoup de succès. Il avait de la misère à faire le poids à 170 dans le passé, mais à 185, c’est un gars qui est ultra rapide et qui ne se déshydrate plus autant qu’avant. Il a trouvé son erre d’aller dans cette division. Pour ce qui est de Whittaker (21-4-0), c’est un gars un peu plus complet. C’est un bon lutteur aussi, c’est un gros bonhomme même s’il n’en a pas l’air et il est ultra précis. Pour moi, ça va vraiment se jouer sur la vitesse ce combat-là.

La division des poids moyens commence à redevenir solide, mais il y a eu un creux de vague. On commence à voir des gars très compétitifs comme Israel Adesanya. Il y a de nouvelles têtes d’affiche qui s’en viennent. Je trouve que la catégorie redevient assez intéressante. Mais c’est justement à cause de ce creux de vague que Whittaker ne reçoit pas tout le crédit qu’il mérite.

Le talent australien prend de l'ampleur

Whittaker est un Néo-Zélandais qui réside maintenant à Sydney. Le pays des kangourous compte sur une émergence de talent dans l’UFC ces dernières années, avec des combattants australiens d’origine ou d’adoption.  

L’UFC a tenté de se diriger vers le marché australien quand on a fait la saison The Ultimate Fighter Nations : Canada c. Australie en 2014. À ce moment-là, j’étais l’entraîneur de l’équipe du Canada. On se demandait quel genre de combattants allaient arriver de l’Australie parce qu’on en connaissait très peu. On a compris qu’ils souhaitaient gagner en popularité. Il y a de bons combattants qui sont sortis de là, on a juste à penser à Jake Matthews, même s’il n’a pas gagné la compétition. On connaissait plus d'athlètes qui provenaient de la Nouvelle-Zélande, comme Mark Hunt, mais là l’Australie s'impose. On a d'ailleurs mis sur pied un des plus gros galas de l’histoire en Australie, en opposant Ronda Rousey à Holly Holm en 2015 (Valérie Létourneau avait également affronté Joanna Jedrzejczyk), donc ça veut dire beaucoup de choses.

Silva-Adesanyan : combat des générations

Avant le combat principal en fin de semaine, Israel Adesanya affrontera Anderson Silva.

Je ne sais pas de quoi Silva va avoir l’air après deux années d’absence qui sont entre autres dues à une suspension pour dopage, mais il va avoir besoin d’être en excellente forme et à son affaire.

C’est la guerre du style. Ils ne sont pas fous, on les a opposés l’un à l’autre parce qu’Adesanya est un kickboxeur incroyable et qu’Anderson, sur le plan du combat debout, il a amené les arts martiaux mixtes à un autre niveau quand il était à son apogée.

Dans le fond, on veut savoir où les deux sont rendus. Anderson Silva est-il encore capable d’en donner face à la nouvelle garde? Et à l’inverse, est-ce qu’Adesanya est un vrai? C’est ça qu’on essaie de prouver.

Andesanya a une grande gueule, il parle beaucoup. Dans les entrevues, il dit ce qu’il a à dire. Quand il entre dans l’octogone, il veut marquer son territoire. C’est un personnage aussi. Si en plus il peut être spectaculaire dans la cage comme Silva l’a été, c’est sûr que ça pourrait être bon pour l’organisation.

Quand je regarde ces vétérans d’une quarantaine d’années comme Silva (43 ans), je me demande pourquoi ils n’arrêtent pas. Il suffit de regarder les fiches de gars comme BJ Penn ou Silva, qui présentent une rare victoire à leurs quatre, cinq ou même six derniers combats. Ils ont fait suffisamment d’argent, ils n’ont pas besoin de plus pour vivre. À force de s’accrocher, c’est risqué de faire le combat de trop. C’est entacher ton héritage. Si on regarde BJ Penn avec ses six défaites de suite, on oublie presque qu’il a déjà été champion dans deux catégories de poids dans sa carrière. Tu oublies leurs accomplissements parce qu’ils s’accrochent, et je ne sais pas pourquoi ils le font. Il faut être plus intelligent que le sport, et quand on n’est pas capable de passer à autre chose, ça peut devenir dangereux.

C’est sûr que ça peut tout de même être un certain fait saillant d’affronter Silva étant donné son historique, ça reste un gros nom. Avoir une victoire contre le Brésilien à sa fiche, ça fait une belle feuille de route, mais quand tu regardes à quel moment tu l’as battu, ça change la donne. Dans ce cas-ci, il ne s’est pas battu depuis deux ans ou presque, et il a 43 ans. Le talent est encore là, mais ce n’est plus au même point qu’il y a sept ou huit ans. Je pense qu’Adesanya va se servir de ce combat-là pour continuer à bâtir son nom et faire un changement de garde de Silva à lui comme étant l’un des meilleurs strikers de cette division-là.

* Propos recueillis par Audrey Roy

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