QUÉBEC - Tom Wright a une solution toute prête lorsqu'on lui fait remarquer que le UFC fait face à un adversaire de taille pour son premier passage dans la ville de Québec.

« J'imagine que la province en entier devra enregistrer le match du Canadien et le regarder à minuit! », lance-t-il avec toute la conviction que lui exige ses fonctions de directeur des opérations canadiennes de l'organisation.

Le UFC a l'habitude de faire un tabac lorsqu'il traverse la frontière pour livrer un spectacle chez son voisin nordique. En six visites à Montréal, il n'a jamais attiré moins de 17 000 spectateurs. Mieux encore : dans son histoire, les trois seules foules qui ont franchi le cap des 20 000 clients - si on ne tient pas compte de l'événement tenu au Rogers Centre de Toronto - ont été enregistrées au Centre Bell.

Mais les circonstances entourant sa venue dans la capitale sont particulières. Le gala a lieu un mercredi, son premier combat devrait débuter aussi tôt que 15 h 30 et, risque pourtant calculable à la mi-avril, il arrive en conflit avec le début des séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey. La carte offerte, quant à elle, est assez intéressante pour un observateur assidu, mais peut-être pas assez sexy pour l'amateur moyen.

Avec comme résultat qu'à 48 heures de l'événement, Wright avançait qu'aussi peu que 5000 spectateurs avaient assuré leur place au Colisée Pepsi. « On espère être quelque part entre 5000 et 10 000 avant la fin de la semaine », avait-il confié, un objectif vague qui semblait alors très optimiste.

Néanmoins, RDS sera sur place pour vous rapporter les moindres détails de l'événement, le premier d'une série de cinq prévus au Canada en 2014 et qui sera lancé par le combat entre le Franco-Ontarien Mitch Gagnon et l'Américain Tim Gorman. Nordine Taleb, un Français installé à Montréal depuis dix ans, croisera peu de temps après le fer avec l'Australien Vik Grujic.

À 17 h, la carte préliminaire prendra son envol avec un duel entre les poids coqs Dustin Kimura et George Roop. Trois combattants canadiens suivront ensuite le pas : Ryan Jimmo, Sarah Kaufman et le toujours explosif Sam Stout.

Le Suédois Akira Corassani et l'Américain Dustin Poirier, qui ont offert le face-à-face le plus intense de la pesée officielle mardi, inaugureront la carte principale à 19 h. À 25 ans, Poirier (15-3) en est déjà à son dixième combat au UFC et a remporté ses deux derniers. Corassani (12-3) n'a pas subi la défaite en trois apparitions au UFC.

Michael Bisping et Tim KennedyLe Québécois Olivier Aubin-Mercier et l'Ontarien Chad Laprise se rencontreront ensuite au centre de l'octogone. Le gagnant deviendra le premier « Ultime Combattant » canadien de l'histoire de la série de téléréalité inventée en 2005. Leurs compatriotes Sheldon Wescott et Elias Theodorou se battront dans la deuxième finale du même concept.

Comme le veut la tradition, le vainqueur de chacun de ces affrontements méritera un contrat avec le UFC accompagné d'un chèque dans les six chiffres.

Patrick Côté (19-8) remettra les pieds à l'intérieur de l'enceinte à huit côtés pour la première fois en 13 mois pour affronter l'Australien Kyle Noke (20-6-1). Les deux vétérans en seront tous les deux à leur deuxième combat dans la division des mi-moyens. Le « Prédateur » avait gagné ses débuts à 170 livres en défaisant l'Américain Bobby Voelker en mars 2013 au Centre Bell. Noke avait fait de même en passant le K.-O. à Charlie Brenneman en 45 secondes.

La finale opposera Michael Bisping (24-5) à Tim Kennedy (17-4), qui auront enfin l'occasion de faire parler leurs poings après des mois de guerre verbale à distance. « On verra bien s'il aura encore ce petit sourire stupide après le combat », avait lancé Bisping après la première confrontation entre les deux lundi. Le lendemain, les deux hommes ont continué de s'invectiver pendant une bonne minute après être montés sur le pèse-personne.

« Tu vas te présenter demain, tu es sûr? », a demandé Kennedy avant de retraiter dans ses quartiers.

« Mais où veux-tu que j'aille, espèce d'idiot? », lui a typiquement servi comme réponse Bisping en s'esclaffant.

Vous voyez bien que ce n'est pas tout le monde qui a la tête au hockey.