MONTRÉAL - Il aurait aimé le faire de façon un peu plus flamboyante, mais Patrick Côté a franchi avec succès la première étape du parcours qu'il veut emprunter pour retourner au UFC.

Côté a battu Kalib Starnes par décision unanime samedi soir lors de l'attraction principale du gala Ringside 10 présenté au Centre Bell.

"J'ai essayé de le finir, mais je vais prendre la victoire sans rechigner. Ça faisait longtemps", a fait remarquer Côté, qui se battait dans une organisation autre que le UFC pour la première fois en près de quatre ans.

Complètement dominé au sol lors du premier round, Côté a su s'ajuster pour laisser aller ses poings à sa guise et garder une position dominante au sol pendant les deux derniers, s'assurant de retrouver le chemin de la victoire après une série de trois revers.

"Le premier round, je l'ai perdu par ma faute, a admis Côté, tout sourire, dans les minutes qui ont suivi sa victoire. Je n'ai pas suivi le plan de match. On voulait bouger devant lui pour pouvoir utiliser les mains, mais j'ai commencé avec deux coups de pieds aux jambes!"

Après 20 secondes, Côté était sur le dos le long du grillage, l'imposante charpente de son rival l'empêchant d'améliorer sa position pendant les quatre minutes suivantes. On pouvait presque entendre Tom Lawlor chuchoter la marche à suivre à Starnes, qui n'a jamais été capable de compléter l'étranglement arrière qu'il convoitait.

"Je n'étais pas inquiet après le premier round, parce que j'avais vécu exactement le même scénario contre Ricardo Almeida et j'avais fini par gagner", a juré Côté, visiblement soulagé.

Almeida était d'ailleurs la dernière victime du Prédateur, qui avait remporté leur affrontement en juillet 2008 au UFC 86.

Côté s'est assuré de rester sur le terrain où il voulait jouer dès le son de la deuxième cloche. Les mains qui lui ont permis de bâtir sa carrière sur la scène internationale ont commencé à voler vers le visage de Starnes et du même coup, une étincelle est devenue facilement perceptible dans ses yeux.

Le combat est retourné au sol, mais chaque fois Côté a su y aboutir en position dominante.

"Il est plus tough que je pensais, a avoué Côté au sujet de Starnes. J'ai lancé beaucoup de coups et j'ai quand même fait du bon ground and pound, mais il n'a jamais fendu."

Côté a finalement eu le dernier mot, les trois juges rendant des cartes identiques de 29-28. Mais Starnes peut repartir de Montréal la tête haute. Chahuté pour sa contre-performance contre Nate Quarry à sa dernière apparition à Montréal, le vétéran du UFC n'est pas revenu pour dérouler le tapis rouge au favori de la foule.

"Je l'ai dit depuis le début. Il avait eu une mauvaise soirée contre Quarry et si je m'arrêtais à ça, j'allais me faire avoir. Il a poussé jusqu'à la fin, il a tout essayé. Même un triangle volant dans les dernière secondes! Mais c'est exactement ce que je voulais, quelqu'un qui vient pour se battre."

De nouveau habité du sentiment valorisant qui accompagne une victoire, Côté a assuré qu'il était en bonne forme et en mesure de faire partie du prochain gala de Ringside, le 4 juin au Colisée Pepsi de Québec. Le président de l'organisation, Éric Champoux, a fait savoir que sa principale tête d'affiche avait déjà quelques offres à étudier concernant l'identité de son prochain adversaire.



Une première défaite pour Alex Garcia

En voilà une que personne n'avait vu venir.

Alex Garcia, le plus beau joyau de l'organisation Ringside, a subi la première défaite de sa jeune carrière dans un combat de championnat intérimaire des poids mi-moyens. The Animal a croulé sous le ground and pound de Seth Baczynski à 2:44 du deuxième round devant une foule médusée au Centre Bell.

La fiche du membre de Team Zahabi, qui est vu par plusieurs comme l'un des plus beaux espoirs au monde dans sa catégorie, est maintenant de 6-1.

"Un combat, c'est un combat et tout peut arriver", est le vieux dicton qu'a ressorti Éric Champoux, assurément un peu contrarié par l'issue de la demi-finale du gala.

"Évidemment, on avait des plans pour Alex, des plans qu'on doit maintenant revoir. On va voir l'étendue des dommages qu'il a subis aujourd'hui et retourner à la table à dessin."

Dominé pendant la deuxième partie du premier round, Garcia est sorti enragé de son coin pour le deuxième, dictant le ton avec un coup de poing renversé et de bons coups de genoux au corps à corps. Il a ensuite amené le combat au sol et conservé pendant un moment sa position dominante, mais Baczynski est parvenu à inverser les rôles.

Sous le poids du Polish Pistola, Garcia n'avait pas de réponse. Il a fini par perdre la carte à force d'encaisser les gants de son assaillant, qui est carrément venu s'inviter à une fête où il n'était pas attendu.

Une fois le combat arrêté, Garcia a vainement tenté de se relever avant de passer de longues minutes couché sur le dos. Il a ensuite dû s'asseoir sur un tabouret, question de retrouver ses jambes avant de quitter.

Baczynski est maintenant l'aspirant numéro un à la ceinture du champion Chris Clements, qui avait dû se retirer du combat contre Garcia en raison d'une blessure.

Clements, qui était sur place pour encourager ses coéquipiers de Team Adrenaline, affrontera Baczynski le 4 juin à Ringside 11.

Gagnon garde sa ceinture au terme d'un combat mémorable

Il y a de ces combats qui ne font pas de perdant. Michel Gagnon est sorti de l'octogone avec sa ceinture sur l'épaule, un sort pleinement mérité, mais Réjean Groulx lui en a donné pour son argent… et même un peu plus.

Le seul combat de championnat de la soirée valait à lui seul le prix d'entrée. Debout, Gagnon et Groulx se sont frappé sur la gueule comme si leur vie en dépendait et au sol, ils se sont échangé des tentatives de soumissions à un rythme essoufflant.

Gagnon, un dangereux artiste de la soumission qui avait terminé ses deux combats précédents en moins d'une minute, est parvenu à prendre le dos de Groulx en début de combat, mais ses tentatives d'étranglement arrière ont toutes échoué. Ce n'était toutefois que partie remise : Groulx a laissé traîner son cou quelques instants plus tard et Gagnon est sauté sur l'opportunité. Sa guillotine semblait enfoncée, mais le piégé a une fois de plus trouvé une manière de se sortir du trouble.

Gagnon a amorcé le deuxième round en amenant Groulx au sol avec assez de facilité et a rapidement fait connaître ses intentions, développant à deux reprises un étranglement arrière que Groulx a de nouveau su repousser.

Complètement surclassé depuis qu'il avait quitté son coin, Groulx a puisé dans ses dernières ressources et s'est placé en position pour étouffer Gagnon, qui a été sauvé par la cloche.

L'orgueil de Drummondville a remis ça au début du troisième, prenant un bras de Gagnon dans un kimura qui n'a pas plus réussi à faire abandonner l'Ontarien.

Groulx, qui avait passé les deux premiers rounds à résister à des prises d'étranglement qui auraient endormi un rhinocéros, a finalement abdiqué au troisième quand sa tête a encaissé la majeure partie du choc causé par une violente projection de Gagnon.

Étourdi par la manœuvre, Groulx a eu la présence d'esprit de demander à l'arbitre d'intervenir, semant l'hystérie dans le camp du champion de Sudbury.

Les hommes de coin de Groulx ont légèrement protesté sur la légalité du geste, mais il a été déterminé que tout avait été fait selon les règles de l'art.

"À la reprise, on voit que le geste est légal", a tranché Champoux.

Roger Hollett a tenu promesse contre Désilets

Roger Hollett avait osé une prédiction lors de la pesée officielle.

"Ne t'en fais pas, tu vas t'endormir", avait-il promis à Martin Désilets quand ce dernier avait tenté d'allumer un feu.

Hollett a tenu promesse. Il a passé le K.-O. au populaire Désilets à 1:39 du deuxième round.

Désilets, de Victoriaville, avait été amené au sol à deux reprises dans les cinq premières minutes et semblait chercher son souffle au début du deuxième assaut. Le dos contre le grillage, il a d'abord titubé après avoir reçu une solide gauche au menton. De retour sur ses jambes, il a encaissé un genou au sternum et une droite qui a immédiatement mis fin à sa soirée de travail.

Hollett (12-3), qui devait à l'origine affronter Steve Bossé pour la ceinture des 205 livres de Ringside, a maintenant gagné ses quatre derniers combats.

C'est la première fois de sa carrière que Désilets (11-3) se fait passer le K.-O.

Hadin se nourrit des huées contre Gauthier

Iraj Hadin ne vient pas au Québec pour se faire des amis. Pour la deuxième fois en cinq mois, Hadin est venu défaire un favori de la foule dans la Belle Province quand il a mérité une victoire par décision unanime contre Derek Gauthier.

Hadin et Gauthier se sont livré un combat exténuant, bataillant plus souvent qu'autrement au corps à corps et tentant d'aller chercher l'avantage avec une projection bien placée. Gauthier s'est bien tiré d'affaire au premier round, tentant notamment un étranglement triangulaire auquel Hadin est parvenu à s'échapper.

Hadin a toutefois terminé le premier assaut en force et sa meilleure condition physique a semblé lui donner l'avantage pour les deux suivants. Les juges l'ont favorisé par des pointages de 30-27, 30-27 et 29-28.

Hadin (6-3) avait défait Samuel Guillet au Ringside : Payback.

Les autres résultats

- Mike Ricci défait Jesse Ronson par TKO à 3:12 du premier round.

- Kevin Morin défait Guillaume Lamarche par décision unanime (30-27, 30-26, 30-27).

- Lenard Terrance défait Robert Masson par TKO à 1:32 du premier round.

- Valérie Létourneau défait Julie Malenfant par TKO à 2 :15 du deuxième round.