TORONTO - Il n'est peut-être pas reparti avec la décoration pour le prouver, mais Mark Hominick s'est battu comme un champion au UFC 129.

José Aldo a gardé possession de sa ceinture de monarque des poids plumes samedi soir à Toronto, mais il ne l'a pas volé.

Dominé pendant la majorité des quatre premiers rounds, Hominick a orchestré une furieuse remontée au cinquième. Le dessus de l'oeil droit orné d'une gigantesque bosse causée par un coup de coude au round précédent, Hominick a obtenu une position dominante sur le Brésilien et l'a rué de coups pendant les quatre dernières minutes de la bataille, mais le temps lui a manqué.

Montrant lui aussi les marques d'une dure soirée de travail, Aldo s'est relevé au son de la cloche et a immédiatement enlacé l'aspirant, qui a ensuite respecté sa tradition datant des bonnes années de l'organisation TKO en allant effectuer quelques pompes au centre de l'arène.

Bon joueur, Aldo s'est aussitôt accroupi aux côtés de Hominick et l'a rejoint, avec le sourire, dans ses derniers efforts de la soirée. Le champion a obtenu la faveur des juges avec des pointages de 50-43, 49-46 et 48-46.

"Je veux remercier (l'arbitre) John McCarthy pour ne pas avoir arrêté le combat", a dit Hominick, qui s'est retrouvé en fâcheuse position à quelques reprises dans les 20 premières minutes du combat.

"Jamais je n'aurais abandonné."

Même s'il a rapidement goûté aux terrorisants coups de pieds d'Aldo en plus d'être cloué au sol quatre fois dans les deux premiers rounds, l'Ontarien a sans cesse augmenté, à part entre les troisième et quatrième rounds, le nombre de coups à l'attention de son rival.

Clairement en retard sur la carte des juges, Hominick a causé ses premiers dommages au troisième round, tirant profit de la gauche qui est sa marque de commerce pour toucher Aldo au corps en plus d'ouvrir une coupure près de son œil droit. Le round semblait dans la poche du Canadien quand Aldo lui a fait plier les genoux avec une droite sur la tempe suivie d'une gauche.

"Je n'ai pas lancé assez de combinaisons", a critiqué Hominick après le combat.

Au quatrième, après a brutalisé la jambe gauche de Hominick avant de le faire reculer avec une solide droite. À mi-chemin dans le round, Aldo a récidivé avec une autre droite et est allé continuer le travail au sol. C'est à ce moment qu'une bosse constamment en expansion, qui allait éventuellement prendre la grosseur d'une balle de tennis, a pris naissance dans le front de l'aspirant.

Hominick a pu retourner au travail après avoir été examiné par un médecin avant le début du cinquième round. Et quel round! Le Rogers Centre s'est animé comme jamais quand Hominick est parvenu à coucher Aldo et à s'installer dans sa garde. Jusqu'au son de la sirène, le favori de la foule a tenté par tous les moyens d'écraser la tête de son adversaire dans le tapis et de compléter une remontée inespérée, mais la mâchoire d'Aldo ne l'a pas abandonné.

"J'étais confortable dans cette position, a juré Aldo au terme du combat. Je savais que j'avais gagné les quatre premiers rounds. J'ai essayé une guillotine, ça n'a pas fonctionné, alors je me suis accroché jusqu'à la fin."

C'est la fin d'une série de cinq victoires pour Hominick.

Dana White a fait savoir en fin de soirée que Chad Mendes, invaincu en dix combats, risquait d'être le prochain à se battre pour la ceinture d'Aldo.

Une longue carrière, une fin abrupte pour Couture

Le dernier était peut-être de trop pour Randy Couture.

Couture, qui avait annoncé que son passage à Toronto se conclurait par le dernier combat de sa glorieuse carrière, a pris la porte de sortie avec une défaite à sa fiche. Le Brésilien Lyoto Machida l'a endormi avec un spectaculaire coup de pied à la mâchoire à 1:05 du deuxième round au UFC 129.

Machida, qui avait remporté la première reprise de façon convaincante, est ressorti de son coin en repoussant une tentative de projection de Couture, qui avait aussi tenté en vain d'imposer son style dans les cinq premières minutes.

Le Dragon a ensuite feinté un coup de pied de la jambe gauche, seulement pour soulever la droite et l'appliquer sous le nez de Couture, qui est tombé franc sur le dos. Machida, qui était à la recherche d'une première défaite en près de deux ans, n'a pas jugé bon d'en rajouter.



"Je pense que j'avais toutes mes dents la dernière fois qu'on a eu cette discussion", a répondu Couture quand Joe l'annonceur Joe Rogan lui a demandé s'il s'agissait bel et bien de son dernier combat.

Couture, qui a débuté sa carrière au UFC 13, se retire à 47 ans avec une fiche de 16-8 au sein de l'organisation avec laquelle il a été champion dans deux divisions différentes.

La combativité de Bocek ne suffit pas

Mark Bocek a beaucoup de cœur, mais peut-être pas assez de talent pour s'accrocher aux premiers échelons de sa division.

Le rouquin Canadien a tout donné en ouverture de la carte principale du UFC 129, mais ses efforts ne lui ont pas suffi pour défaire Ben Henderson, qui l'a emporté par décision unanime avec trois cartes de 30-27.

Pour emprunter une analogie propre au hockey, Bocek a travaillé fort dans les coins, mais a été incapable de la mettre dedans. Il a dépensé beaucoup d'énergie sur une tentative de guillotine dans la deuxième moitié du deuxième round et n'a jamais pu retrouver la vigueur nécessaire pour tenir tête à l'ancien champion du WEC.

Henderson a mitraillé le corps de Bocek dans les dernières secondes du deuxième assaut et a su conserver l'avantage au troisième. La victime du fameux coup de pied d'Anthony Pettis dans le tout dernier gala de l'histoire du WEC a ainsi réussi ses débuts avec le UFC.

Il s'agit d'une deuxième défaite crève-cœur en trois combats pour Bocek, qui n'avait pu s'attirer la faveur des juges contre Jim Miller au UFC 111.

Matyushenko fait le travail en 20 secondes

Vladimir Matyushenko a abrégé les souffrances des amateurs qui se questionnaient sur la pertinence de sa présence sur la carte du UFC 129.

Le Concierge n'a mis que 20 petites secondes, le temps d'une grosse gauche bien placée et de quelques coups de massue additionnels au plancher, pour renvoyer Jason Brilz au vestiaire la queue entre les jambes.

Brilz s'est opposé à la décision de l'arbitre Dan Miragliotta de s'interposer entre son visage et les coups qu'il encaissait, mais sa cause était perdue d'avance.

Matyushenko a deux victoires en autant de combats depuis sa défaite aux mains de Jon Jones.

Rory MacDonald apprend vite

Rouillé, Rory MacDonald? Si oui, ça n'a pas trop paru samedi soir.

Dix mois après son combat mémorable contre Carlos Condit, MacDonald a non seulement démontré qu'il était de retour au sommet de sa forme, mais aussi qu'il savait apprendre de ses erreurs.

Contre Nate Diaz, MacDonald s'est montré à son meilleur exactement au moment où il avait commencé à ralentir contre Condit. Un troisième round du tonnerre a confirmé sa victoire par décision unanime.

MacDonald, qui est âgé de seulement 21 ans, a gagné avec des pointages de 30-26, 30-26 et 30-27.

Solide dans les deux premiers rounds, MacDonald a tout donné au troisième. Après une minute de corps à corps, il a violemment projeté Diaz au sol à non pas une, mais deux reprises, une tactique qui a rapidement reçu une bruyante approbation des 55 000 spectateurs entassés au Rogers Centre.



MacDonald n'a pas lâché Diaz d'une semelle et est parvenu à obtenir sa deuxième victoire avec le UFC.

Diaz, le frère du champion des mi-moyens de Strikeforce Nick Diaz, a maintenant perdu ses deux derniers combats. Sa fiche est de 8-5 au UFC.

Une marche trop haute pour Pierson?

Jake Ellenberger n'est pas Matthew Riddle. Sean Pierson a reçu le memo de douloureuse façon.

Pierson, qui avait épaté la galerie à ses débuts avec le UFC en décembre dernier à Montréal, a été couché par une gauche à 2:22 du premier round.

Agressif dès le son de la cloche contre Riddle, Pierson s'est montré beaucoup plus timide contre Ellenberger, qui avait accepté de remplacer Brian Foster à quelque trois semaines d'avis.

En quête d'une quatrième victoire de suite au UFC, Ellenberger a tenté une projection après 1:30 d'action, mais Pierson s'est relevé aussi rapidement qu'il avait été amené au sol.

Le Canadien a toutefois été touché au-dessus de l'œil droit une minute plus tard et c'est exactement d'où le sang s'écoulait qu'Ellenberger a envoyé son poing gauche victorieux quelques instants plus tard.

Un K.-O. brutal pour John Makdessi

Kyle Watson a décidé de combattre le feu par le feu et d'aller voir ce que John Makdessi avait dans les poings. Mauvaise idée.

Dans le deuxième combat de la soirée, le Lavallois Makdessi a placé la barre haute aux compétiteurs qui aspiraient au bonus du K.-O. de la soirée, fermant le courant chez Watson à l'aide d'un spectaculaire coup de poing renversé à 1:27 du troisième round.

Watson, un grappler aguerri, n'a pratiquement pas tenté d'amener Makdessi au sol, préférant tester son timide arsenal d'attaques à la verticale contre l'ancien champion amateur de kickboxing.

Makdessi, qui avait remporté les deux premiers rounds sur la carte des juges, a ouvert une entaille sous l'oeil gauche de Watson lors d'un échange au corps à corps au début du troisième. Le visage ensanglanté et le souffle court, Watson n'a jamais eu le temps de réagir quand Makdessi, après avoir feinté un énième coup de pied, s'est retourné pour lui appliquer ses jointures en plein sur sa coupure.

Watson a fermé les yeux et n'a revu la lumière que quelques minutes plus tard, encore à moitié inconscient pendant que l'imposante foule du Roger Centre acclamait son favori.



"Je savais que je l'avais frappé solidement, mais j'ignorais que je l'avais mis K.-O.", a dit Makdessi, qui a maintenant une fiche parfaite de 2-0 au UFC.

Menjivar s'inspire de son coéquipier

Sept ans après sa première apparition au UFC, Ivan Menjivar est venu à Toronto pour donner un spectacle. Avant, pendant et après son combat.

Menjivar, qui avait fait le pitre devant les photographes lors de la pesée officielle, n'entendait plus à rire quand est venu le temps de confronter Charlie Valencia. S'inspirant de son coéquipier Makdessi, le Montréalais d'adoption a terrassé son adversaire avec un violent coup de coude au visage avant de terminer le travail au sol après 90 secondes d'action.



"Au corps à corps, on s'échangeait des coups de genoux quand, par réflexe, j'ai lancé mon coude gauche. Il a touché la cible", a simplement résumé le vainqueur.

Aussitôt sa victoire confirmée par l'officiel, Menjivar s'est retourné vers les caméras et a exécuté deux brillantes pirouettes qui ont davantage mis sa santé en jeu que les poings de Valencia n'ont pu le faire.

Le combattant natif du Salvador a une fiche de 2-1 depuis qu'il a mis fin à une pause de près de quatre ans pour renouer avec le sport qui l'avait rendu célèbre au milieu des années 2000.

107 secondes de jouissance pour Jason MacDonald

Jason MacDonald attendait ce moment depuis longtemps.

Contraint à l'inactivité depuis qu'il avait subi une vicieuse blessure à une cheville au UFC 113 à Montréal, MacDonald a souligné son retour à la compétition avec une victoire expéditive face à Ryan Jensen.



The Athlete l'a emporté par étranglement triangulaire à 1:37 du premier round. Il s'agit d'une première victoire au UFC depuis 2008 pour MacDonald, qui avait subi la défaite à ses trois dernières sorties.

Jensen a perdu ses deux derniers combats, chaque fois par soumission.

Yves Jabouin se fait prendre

La soirée avait bien mal commencé pour les combattants canadiens. Le Québécois Yves Jabouin s'est incliné par soumission à 4:31 du premier round devant l'Américain Pablo Garza.

Jabouin a bien débuté le combat, balayant notamment son adversaire au tapis avec deux coups de pieds aux jambes successifs. Mais Garza (12-1) a asséné de bons coups de genoux à la tête du Montréalais avant de finalement le surprendre avec un étranglement triangulaire.

Jabouin (14-7) a résisté à la prise pendant de longues secondes, mais il a finalement dû abandonner.

Un autre genre de prince fait vibrer Toronto

Le Prince William n'était pas le fils de roi le plus populaire en fin de semaine à Toronto.

Combattant dans sa cour arrière, Claude "The Prince" Patrick a conservé sa fiche parfaite au UFC avec une victoire par décision unanime sur Daniel "Ninja" Roberts.

Pourtant loin d'être réputé pour sa force de frappe, Patrick a tout fait pour en finir au premier round, pourchassant Roberts dans chaque recoin de l'octogone en quête de son quatrième K.-O. en carrière.

Roberts a non seulement survécu, mais il a retrouvé assez d'énergie pour prendre le dessus sur Patrick au deuxième engagement. Après un troisième round plus serré, Patrick a entendu Bruce Buffer prononcer son nom après avoir lu trois pointages de 29-28 en sa faveur.

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